Faire fortune grâce aux plantes odorantes étrangères
Après avoir tout perdu
dans des investissements immobiliers, Pham Thi Thu Cúc s'est s’installée
dans le village de Da Nghit, district de Lac Duong, province de Lâm
Dông (hauts plateaux du Centre) pour cultiver des plantes odorantes.
Elle gagne chaque année plusieurs milliards de dôngs.
En 2006, après avoir fait faillite dans l'immobilier, Pham Thi Thu Cúc
et son mari ont décidé de se lancer dans une activité radicalement
différente : le jardinage. À ce moment-là, avec le modeste capital qu'il
leur restait, ils ont loué 1.000 m² de terre pour cultiver du lys, une
fleur qui nécessite beaucoup d'investissement personnel. La première
année, Mme Thu Cúc a subi une perte de 50 millions de dôngs.
Voyant le désespoir de Pham Thi Thu Cúc, ses amis hommes d’affaires
lui ont octroyé quelques soutiens financiers. Elle a ainsi pu acquérir
2.000 m² de terre dans le village de Da Nghit, district de Lac Duong,
province de Lâm Dông (à 20 km de Dà Lat), pour continuer la culture du
lys. Cette fois, Mme Thu Cúc a tiré des leçons de ses erreurs, et a
engrangé un bénéfice de 250 millions de dôngs.
Cependant, le lys demande beaucoup de soins et cette culture est lourde à
gérer. Pham Thi Thu Cúc a profité donc, en 2009, d'une augmentation du
foncier pour vendre une partie de sa ferme et ainsi payer les dettes qui
lui restent.
Elle souhaite maintenant se consacrer
à une activité moins aléatoire, et se lance dans les plantes odorantes
pour répondre à une demande des expatriés vivant au Vietnam. Après trois
mois d'expérimentation, elle mesure rapidement les avantages de cette
nouvelle culture : les plantes s’adaptent bien au climat de Dà Lat, sont
faciles à soigner, et la demande est forte.
La
chaîne de grande distribution Metro lui achète ainsi ses premiers
plants, à la suite de quoi elle signe son premier contrat. Après un an,
elle cultive 4.000 m² de plantes odorantes d'origine européenne.
Conformément à son contrat avec Métro, Mme Thu Cúc lui cède ses
récoltes à un prix oscillant entre 50.000 et 250.000 dôngs le kilo. Avec
4.000 m², chaque jour, elle peut donc vendre de 30 à 40 kilos, et gagne
environ 5 millions de dôngs/jour, soit près de 2 milliards de dôngs/an.
Pham Thi Thu Cúc signe également un contrat pour
des tomates au prix stable de 25.000 dôngs le kilo, alors que le cours
de la tomate de Dà Lat est souvent bien plus bas, entre 7.000 et 8.000
dôngs/kilo, parfois moins. Elle plante aussi des salades et des épinards
aux normes "bio".
Aujourd'hui, Métro propose dans
ses étals 15 variétés de plantes odorantes d’origine européenne. La
difficulté dans cette culture est la variété. Les entreprises
domestiques n’importent pas de variétés étrangères car les Vietnamiens
ne s'y intéressent pas. Mme Thu Cúc doit donc demander à ses proches
vivant en France de les lui envoyer.
Femme
d’affaires dans l'âme, Pham Thi Thu Cúc est souvent sur le terrain avec
ses ouvriers. Elle conduit elle-même la camionnette pour livrer Metro
dans le district de Duc Trong, situé à 40 km de sa ferme.
Son nouveau travail lui plaît et lui rapporte, Mme Thu Cúc a donc
décidé de continuer cette activité. Sa famille l'a d'ailleurs rejointe
il y a un an. – VNA