Sin Hô, un bourg embrumé du district montagneux du même nom de laprovince de Lai Châu (Nord), à 60 km du chef-lieu de Lai Châu, n’a pasbeaucoup "défis" en terme de site comme A Pa Chai, province de Diên Biên(le plus éloigné point du pays, au carrefour entre le Vietnam, la Chineet le Laos), ou de côté spectaculaire comme Sa Pa (Lào Cai), mais ilattire les voyageurs, peut-être parce qu’il est encore à l’écart dessentiers battus du tourisme de masse.
Laissant lesembouteillages de Hanoi, un jour de fin d’hiver, nous avons pris un bus àla station de My Dinh pour traverser des lieux bien connus desroutards, comme Thanh Son, Thu Cuc, Tu Lê, Mù Cang Chai, Than Uyên, TamDuong, pour finalement arriver à Lai Châu.
Pour serendre à Sin Hô, deux manières : par la nationale 4D ou par la routeprovinciale 129. Pesant le pour et le contre, nous avons choisi laseconde : trois heures de trajet pour seulement 60 km. Mais plusieursfois, nous nous sommes arrêtés pour observer le paysage...
Une localité vierge de touristes
Enfin, le bourg de Sin Hô nous est apparu. Devant les maisons en boisde l’ethnie Dao, des femmes étaient assises, tissant et brodant desvêtements traditionnels, et des enfants s’amusaient. Des cochons portantla cangue couraient çà et là sur le chemin. Une scène que nous n’avionsjamais vue. Ce spectacle parfois s’évanouissait selon les caprices dubrouillard, bien plus épais en hiver.
Ce lieu proposepeu de services touristiques. Mais nous avons trouvé un gîte assezconfortable à un prix raisonnable : l’hôtel Thanh Binh. Concernant larestauration, un unique restaurant, dénommé "Thanh Chung", nous a servides plats locaux, dont de la gà ác den (poule noire), de la thit trâugoi lá lôt nuong than hoa (viande de buffle roulée dans des feuillesde lalot et grillée au feu de bois), et de la cai mèo xào thit gac bêp(viande faisandée).

Si vous allez à Sin Hô le week-end,ne manquez pas le marché montagnard qui a lieu le matin. S'il n’est pasaussi vaste que ceux de Dông Van, de Mèo Vac (province de Hà Giang) oude Bac Hà (Lào Cai), en revanche, le dépaysement total est garanti.C’est le lieu d’échanges commerciaux principal des ethnies minoritaireslocales, notamment des H’Mông, des Dao et des Day. Vêtementstraditionnels multicolores, visages des enfants et beauté simple desjeunes femmes sont captivants. Dans le bazar, les vendeursn’interpellent jamais le chaland. Nous pouvions prendre des photos sansque l’on ne nous demande de l’argent. Au contraire, certains étaientprêts à se faire photographier avec nous. Une localité vierge detouriste, ça se voit immédiatement...
L’après-midi, nousavons pris un bain d’herbes médicinales de l’ethnie Dao dans descaisses de bois Po mu (Fokienia). Toute la fatigue d'un long parcourss’est alors évanouie comme par magie !
Allez donc à SinHô, considéré comme le deuxième Sa Pa, pour admirer des paysagespoétiques et tranquilles et, surtout, rencontrer une population localeauthentiques et hospitalières. -VNA