L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l'ampleur de l'épidémie d'Ebola est "largement sous-évaluée", alors que les pays africains affectés ont avoué jeudi 14 août leur impuissance à juguler par leurs propres moyens la progression du virus.

"Les employés sur les sites de l'épidémie voient des preuves que le nombre de cas et de décès notifiés sous-estime largement l'ampleur de l'épidémie", s'est alarmée jeudi 14 août l'OMS dans un communiqué.

"L'épidémie du virus Ebola en Afrique de l'Ouest continue à s'étendre, avec 1.975 cas et 1.069 morts en Guinée, au Liberia, au Nigeria et en Sierra Leone".

Face à cette situation, "l'OMS coordonne une augmentation massive de la réponse internationale, avec le soutien individuel de divers pays, des agences de contrôle des maladies et des agences appartenant aux Nations unies".

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) utilise ses capacités logistiques pour fournir de la nourriture à plus d'un million de personnes enfermées dans les zones de quarantaine, là où les frontières de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone se rencontrent. Plusieurs pays ont convenu de soutenir la fourniture de denrées alimentaires prioritaires pour cette population.

L'OMS a déclaré qu'elle s'efforçait de collecter le maximum d'informations sur le terrain afin de cartographier en détail l'épidémie, identifier les zones de transmission et localiser les installations et les stocks pour le traitement des malades.

La directrice générale de l'OMS Margaret Chan a rencontré un groupe d'ambassadeurs des missions des Nations unies à Genève afin d'identifier les besoins les plus urgents et les faire correspondre avec un soutien international rapide.

L'OMS a rappelé que ces mesures sont prises dans un contexte d'extrême pauvreté, de systèmes de santé défaillants, d'une pénurie de médecins, et d'une peur rampante.

L'agence onusienne a également estimé que la récente couverture médiatique concernant l'usage de traitements expérimentaux a créé des attentes irréalistes.

"L'OMS a indiqué que l'utilisation de médicaments et de vaccins expérimentaux dans les circonstances exceptionnelles de cette épidémie est éthiquement acceptable. Toutefois, les stocks existants de médicaments expérimentaux sont soit extrêmement limités, soit épuisés", a précisé l'agence.

"Alors que de nombreux efforts sont en cours pour accélérer la production, les livraisons n'augmenteront pas pendant les mois à venir. Ensuite, les livraisons seront trop faibles pour avoir un impact significatif sur l'épidémie", a ajouté l'OMS.

L'OMS ne recommande pas d'appliquer de restrictions aux voyages et au commerce, sauf en ce qui concerne les cas confirmés ou suspects de maladie à virus Ebola, ou les personnes ayant été en contact avec des malades. Les agents de santé convenablement protégés et le personnel de laboratoire ne sont pas considérés comme des contacts.

Vendredi, la directrice générale de l'OMS Margaret Chan a déclaré que l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest était une "une urgence de santé publique de portée internationale".

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a nommé le Dr David Nabarro comme coordonnateur du système des Nations unies pour la maladie à virus Ebola. Celui-ci sera chargé de garantir l'efficacité de la contribution des Nations unies aux efforts internationaux pour contrôler l'épidémie. - VNA