Deux fois reine

Dans l’ancien Vietnam, une reine veuve ne devait et ne pouvait pas se remarier. Mais au Xe siècle, le pays étant en danger, Duong Vân Nga a couronné le commandant en chef de l’armée et l’a épousé.
Deux fois reine ảnh 1Le temple du roi Dinh Tiên Hoàng à Ninh Binh (Nord).
Photo: CTV/CVN

Hanoi (VNA) - Dans l’ancien Vietnam, une reine veuve ne devait et ne pouvait pas se remarier. Mais au Xe siècle, le pays étant en danger, Duong Vân Nga a couronné le commandant en chef de l’armée et l’a épousé. Le peuple l’a déifiée ainsi que ses deux maris.

Pour en savoir plus, faites un pèlerinage aux temples des rois Dinh et Lê. Prenez la nationale 1, l’ex-route mandarine. À 87 km au sud de Hanoï, tournez à droite. Encore 8 km, et vous voilà à Hoa Lu (province de Ninh Binh), capitale du pays au Xe siècle avant son transfert à Hanoï en 1010.

Immersion dans un magnifique panorama de massifs calcaires se dressant au-dessus d’immenses rizières de couleur émeraude. On dirait "une baie de Ha Long terrestre".

Temples dédiés aux rois Dinh et Lê

On peut se promener à travers Tam Côc (Trois Grottes) en barque mue par les pieds des rameuses. Les sanctuaires trônent dans une vallée entourée de montagnes et de forêts, sur l’emplacement de l’ancien palais royal. Les deux temples sont voisins.

Le temple du roi Dinh Tiên Hoàng, ou Dinh Bô Linh (924-979), est précédé d’un portique monumental décoré de céramique vernissée. On y trouve la statue du monarque en costume d’apparat, bonnet à sommet plat et robe brodée de dragon, avec ses fils à ses côtés. Ses restes reposent au sommet du mont Ma Yên (Selle de Cheval).

L’autre temple, plus petit, est dédié au roi Lê Dai Hành (941-1005), avec à sa droite la reine Duong Vân Nga et son fils à sa gauche.

Interrogeons l’histoire pour faire connaissance avec ces personnalités qui vivaient à une époque charnière de notre nation.

À l’issue d’une dure et longue domination chinoise qui dura jusqu’au Xe siècle, le pays fut déchiré par la lutte entre douze seigneurs de guerre. Le roi Dinh Tiên Hoàng mit fin à l’anarchie et réunifia le Vietnam, fixant la capitale dans son village de Hoa Lu. À cause d’une affaire de succession, il fut assassiné. Son fils cadet de 10 ans lui succéda, avec comme régente sa mère, la reine Duong Vân Nga. Le généralissime (général commandant des dix armées) Lê Hoàn devint vice-roi.

Face à l’invasion imminente de troupes chinoises Song, les chefs militaires vietnamiens, exigeant un gouvernement, réclamèrent le pourvoir royal pour Lê Hoàn. La reine accéda à leur vœu et drapa ce dernier du manteau royal. Lê Hoàn monta sur le trône sous le nom de Lê Dai Hành. Il repoussa l’invasion chinoise et fit de Duong Vân Nga une reine. Les deux rois et la reine étaient adorés par le peuple.

La fête des deux rois au 3e mois lunaire

Ces licences matrimoniales du Xe siècle devaient plus tard choquer les historiographes imbus de confucianisme. Aux fêtes annuelles commémorant les trois figures historiques, la statue de la reine était soumise au châtiment de la flagellation. Remarquons que si l’occupation chinoise remonte au IIe siècle avant J.-C., l’emprise profonde du confucianisme ne se fera sentir qu’à partir du XVe siècle sous la dynastie des Lê postérieurs (1428-1788).

Au 10e jour du 3e mois lunaire a lieu la fête des deux rois qui ne manque pas d’intérêt parce qu’en dehors des cérémonies sacrificielles, on présente des chants, des danses, des mouvements d’ensemble, des courses de sampans… qui reconstituent des épisodes épiques de la vie des deux rois.

En 1942, au temps de la colonisation française, le fameux mathématicien et vietnamologue Hoàng Xuân Han assista à une de ces cérémonies. Mais il se résigna à la quitter, choqué par la présence irrévérencieuse du Français Résident de province venu en short. Heureusement que le colonialisme a fait son temps. -CVN/VNA
 

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