C'est le début del'après-midi d'une journée de travail en juillet, Shiozaki Ryoji, 63ans, et Sugawara Kunio, 64 ans, sont en tenue de protection et prêts àl’action. Ils font partie des sept Japonais engagés pour contrôler lerespect des normes de la compagnie par actions et d'investissementcommercial SMC, à Vung Tàu (Sud). Après 30 minutes de discours surl’évolution et les enjeux des mesures 5S ( sàng loc - tri ; sap xêp -accueil ; sach se - propreté ; san soc - qualité ; san sàng -réactivité), les deux volontaires vont directement dans les atelierspour observer le fonctionnement, et vérifier dans quelle mesure lesouvriers appliquent les 5S.
Des transformations radicales
C’estainsi que M. Sugawara scrute chaque maillon de la production depuis sixmois. Dans le cadre de sa mission, il travaille également pour uneautre entreprise de la zone industrielle Tân Thoi Hiêp, dans le 12earron-dissement de Hô Chi Minh-Ville. Il y étudie actuellement leprocessus de production et de fonctionnement, ainsi que leursdifficultés, avant d'établir un projet d’amélioration. Il travaillemaintenant depuis deux ans avec les entreprises vietnamiennes. Pour lui,elles ont de véritables atouts, la main-d'œuvre bon marché, ou encorela motivation des salariés. Mais leurs machines sont désormais dépasséeset ne sont plus compétitives. Selon Shiozaki Ryoji, qui gère lesprojets : " Malgré la barrière de la langue, tout le monde avance dansla même direction et nous sommes sur la bonne voie ".
Lespremiers résultats sont en effet bien encourageants. « Depuis un an quenous recevons des volontaires japonais, les rangées des ateliers sontpropres et agréables. Ils ont même installé des plantes. Les piècesusées ont été mises à part dans une zone distincte», a indiqué ladirection de l’entreprise de la zone industrielle Tân Thoi Hiêp. Selonle directeur adjoint Phùng Bùi Tuân Nghia, dans le passé, sonétablissement avait déjà appliqué des mesures de maintien 5S. « Maisaprès un certain temps, tout est revenu comme avant. Grâce à des expertsjaponais, nous avons compris que nos méthodes étaient inappropiées. Aulieu de forcer les ouvriers à respecter les normes 5S, il faut qu’ilsprennent conscience de leur utilité, par le biais d’activitésconcrètes», a-t-il souligné.
Même son de cloche du côté deHoàng Xuân Dung, ouvrier de SMC. « Les flaques d’huile de graissage surle sol ont disparu, comme les traces de cendres, on a même des panneauxd’indication clairs et lisibles dans l’atelier. Les ouvriers sont plusenthousiastes au travail».
Un médecin volontaire japonais (gauche) de la JICA dans une clinique au Vietnam
Quand à l’entreprise Ngô Han, sondirecteur Hô Thanh Tâm est ravi. Le visage de son établissement s’estradicalement transformé, et en mieux. Notamment, les outils de travailsont numérotés et rangés méthodiquement.
Et l’établissement a largement économisé en frais de production, de transport et de fonctionnement.
Selonun des responsables d'une société de la mégapole du Sud, lesvolontaires sont « dévoués, enthousiastes et rigoureux. Au lieu deprofiter d’une retraite paisible auprès de leur famille, ils viennent auVietnam pour travailler. C’est très noble».
Quelques mots sur le projet
Le projet de soutien et de développement des entreprises du Vietnamest organisé conjointement par la Chambre de Commerce et d’Industrie duVietnam et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA enabréviation anglaise), avec le concours du gouvernement japonais. Ceprogramme vient en aide gratuitement à certaines industries du pays entermes de gestion de la qualité, des dépenses, du personnel et du délaide livraison, et de mise en place des mesures 5S.
Le groupe devolontaires comprend 14 experts japonais et 14 experts vietnamiens quijouent le rôle d’interprète. À Hô Chi Minh-Ville, le projet a aidé 29entreprises et 23 autres y participent actuellement. –VNA