Hô ChiMinh-Ville compte actuellement 65 métiers traditionnels dans dessecteurs très variés, de la production de papier de riz à celle decéramiques en passant par les vermicelles de riz, les saucisses, lesarticles de bois et de rotin, certains plusieurs fois centenaires. Selonle Service municipal de l’agriculture et du développement rural, ces 65métiers traditionnels sont pratiqués dans une zone limitée, au sein desarrondissements et districts de la banlieue. Ces villages ontmalheureusement tendance à disparaître, d’une part en raison del’urbanisation galopante qui, progressivement, limite les zonesdisponibles pour la production ou la culture de matières premières, maisaussi du fait d’un manque croissant de ressources humaines qualifiées. Ce sont actuellement leurs principaux problèmes avec celuide l’accès au crédit pour le financement de leur cycle d’exploitationqui se trouve limité par les garanties exigées des banques. Laconséquence directe est une croissance irrégulière, mais aussi destechnologies qui ne sont pas renouvelées voire, des équipements qui nepeuvent être réparés... Autre conséquence, plus de 80% de cesentreprises familiales ou non se retrouvent incapables d’innover ou,plus simplement, d’augmenter leur production, et plus de 95% d’entreelles utilisent leurs propriétés - y compris leur habitat - comme locauxprofessionnels. Enfin, et même si elles sont nombreuses et leursproduits variés, peu d’entre elles parviennent à exporter, excepté lesvillages d’élevage et de transformation de crocodiles du quartier deThanh Xuân du 12e arrondissement. Objectif : croissance annuelle de 15% SelonNguyên Ngoc Thành, chef du Comité de gestion de ces villages, l’élevageet la transformation de peaux de crocodile sont un nouveau modèleéconomique à forte rentabilité. Le chiffre d’affaires de son entrepriseest passé de 1,7 milliard de dôngs en 2002, première annéed’exploitation, à 5 milliards de dôngs en 2011... Actuellement,la coopérative du village possède 3.000 de crocodiles, de différentesespèces. En dehors de l’export, la commercialisation d’artisanat à basede peau de crocodile, qui cible surtout les touristes, connaît aussi uneforte croissance, ce pendant que la consommation de la viande comme latransformation d’autres parties de cet animal se développe sur le marchédomestique.
Début2012, Hô Chi Minh-Ville a lancé un nouveau programme “À chaque villageson produit” qui a pour objectif de spécialiser et deprofessionnaliser ces village.
Depuis 2006, on trouve de la viande decrocodile chez de grands distributeurs comme Métro ou Co.op Mart, etmême jusqu’en Europe ! Comme dans d’autres villages de métier, lasociété d’élevage de crocodiles Hoa Cà et la coopérative commerciale deXuân Lôc ont profité de leur important parc foncier situé dans le 12earrondissement pour créer le Village des crocodiles de Saigon, une zonetouristique destinée à valoriser l’image et à promouvoir cette activité.De même, comme leurs homologues, ils participent aux festivalsorganisés dans l’ensemble du pays. Début 2012, Hô ChiMinh-Ville a lancé un nouveau programme “À chaque village son produit”qui a pour objectif de spécialiser et de professionnaliser ces villagesafin d’améliorer la compétitivité-produit comme leur compétitivité-prixsur le marché. Ce programme consiste pour un village à choisir sonactivité, à prévoir le développement de celle-ci et à concevoir sesproduits sur la base de la participation de suffisamment d’entreprisesfamiliales et commerciales pour assurer à la population locale unerémunération stable. L’objectif de cette métropole est de fairebénéficier ses villages de métier d’une croissance économique annuellede 15%, dont de 20 à 22% de leurs exportations, ainsi que de les voirgénérer 300.000 emplois. Pour Lê Hông Hoàng, directriceadjointe du Service municipal de l’agriculture et du développementrural, ce modèle autant économique qu’organisationnel de “À chaquevillage son produit” est pratiqué à une grande échelle et avec succèsdans le monde entier. L’un de ses intérêts majeurs est de profiterdirectement aux foyers et d’exploiter de manière optimale les capacitéset compétences locales. Raison pour laquelle il constitue unprogramme-pilote figurant depuis 2012 dans le plan d’édification de laNouvelle ruralité de Hô Chi Minh-Ville. Phan Thành Cuôc,responsable de la coopérative de commerce de sel Tiên Thành, dans ledistrict de Cân Gio, constate que ce modèle va donner à court terme unnouveau visage aux métiers en zones rurales ou péri-urbaines,participant ainsi directement à la restructuration économique decelles-ci, mais aussi au bien-être social puisqu’il implique d’abord lerecours à la main-d’oeuvre locale. Un modèle qui, pour lui, est encomplète synergie avec le programme d’édification de la Nouvelleruralité. -VNA