Sur les hauts plateaux de Môc Châu (Son La), les cas de jeunes éleveurs de vaches laitières gagnant entre un et deux millions de dôngs par jour ne sont pas rares. Certains, partis de rien, sont devenus milliardaires. En voici trois exemples.

À peine trentenaire, Vu Van Chinh (Môc Châu, Son La) est déjà à la tête d’un patrimoine de plusieurs milliards de dôngs. Il est propriétaire d’un terrain de 3 ha et d’un cheptel de 30 vaches laitières. Chaque jour, il produit plusieurs centaines de litres de lait. Chaque mois, il gagne 60 millions de dôngs net. Une petite fortune. « Ce qui me fait deux millions de dôngs dans la poche chaque jour. C’est pas mal », explique-t-il, tout sourire.

Le succès ne fut pas si facile. Il a d’abord travaillé comme simple garçon vacher, ce qui lui a permis d’acquérir pas mal d’expérience. « Je faisais absolument tout : nourrir les vaches, les laver, les traire, nettoyer la ferme et aller vendre le lait. Chaque mois je gagnais quelques millions de dôngs. Après plusieurs années, j’avais économisé un peu, et grâce à des prêts bancaires et à la Compagnie de vaches laitières de Môc Châu, j’ai pu acheter ma première vache ».

C’est pendant ses années de vacher qu’il a rencontré celle qui allait devenir sa femme. Après leur mariage, à force d’économie, ils ont acheté leur deuxième vache. « Une fois les dettes payées, on en a acheté d’autres. Quand je regarde le chemin parcouru, je trouve qu’on a été très chanceux ».
De l’exode rural à l’exode urbain

Le parcours de Phan Doan Huân est un peu différent. Seul point commun : ils sont partis de rien. Quand on le voit à califourchon sur son buffle tirant la carriole de foin pour ses vaches, il est difficile d’imaginer que ce paysan est diplômé en technologies de l’information. « Né à Môc Châu dans une famille d’éleveurs de vaches, j’ai toujours aimé ces animaux. Une fois diplômé, j’ai décidé de revenir au pays pour faire ce que j’aimais », commente Huân. Certains l’ont pris pour un fou. « Quand je repense à ma vie dans la capitale, je sais que ce choix a été le bon ». On n’en saurait douter quand on le voit s’occuper avec passion de son cheptel. Ses bénéfices mensuels s’élèvent à plusieurs dizaines de millions de dôngs. Sa plus grande fierté, ce ne sont pas ses revenus, mais plutôt que l’une de ses vaches a remporté un concours de beauté. C’est ce jour-là aussi qu’il a rencontré sa future femme, qui venait aussi de décrocher un prix avec l’une de ses bêtes.

Le dernier arrivé parmi ces heureux et talentueux jeunes éleveurs s’appelle Nguyên Nhât Cuong (30 ans). Il y a six mois, il a décidé d’aller à Môc Châu pour sonder les opportunités, sur les conseils d’un cousin déjà installé. « En voyant qu’il gagnait plusieurs millions de dôngs chaque jour, j’ai eu le déclic. Moi et ma femme sommes diplômés de l’université mais n’avons pas encore de métier. À force de galérer dans la recherche d’un job, nous en avons eu assez et avons décidé de tenter l’aventure ici ». Au départ, il ne savait pas comment traire une vache. Je me suis dit : « Mais c’est pas possible, tout le monde réussit et moi non! Mais à force, j’ai pris le coup de main ».

Ce néo-rural qui, à peine installé, parvient à gagner des revenus confortables, a provoqué la stupeur parmi les paysans locaux. Chaque jour, il produit plus de 245 litres de lait, ce qui lui rapporte un million de dôngs net.

« Les gens d’ici disent que bientôt je roulerai en Mercedes ! Si tout va bien, je pense que ce rêve deviendra réalité », indique-t-il avec confiance. - VNA