Hanoï (VNA) - Plus de 54.000 travailleurs vietnamiens sont partis l’an dernier au Japon. Ce chiffre devrait augmenter du fait des modifications de la politique migratoire nippone, conséquence de la pénurie de main d’œuvre au pays du Soleil Levant.
À la mi-juin 2018, le Conseil des politiques économiques et budgétaires du Japon a adopté une série de nouvelles mesures concernant l’accueil des travailleurs détachés. Elles permettront ainsi aux stagiaires de continuer à séjourner au Japon dans les cinq années (au maximum) après la fin de leur formation. Le gouvernement japonais envisage de permettre aux personnes ayant un titre de séjour salarié de rester indéfiniment sur son territoire si elles réussissent les examens requis. Pour obtenir ce type de visa, elles devront notamment passer des tests de compétences en langue japonaise.
En plus de faciliter les séjours, la nouvelle ligne politique de Tokyo prévoit de réduire les exigences concernant les langues étrangères pour les travailleurs dans les secteurs du pays à la recherche de bras. En ce sens, en avril 2019, les associations professionnelles des cinq secteurs que sont la construction, l’agriculture, les soins infirmiers, l’hôtellerie et la construction navale proposeront des examens pour évaluer les travailleurs de ces secteurs demandant un titre de séjour salarié.
À terme, le gouvernement japonais souhaite attirer 500.000 travailleurs étrangers peu qualifiés dans lesdits secteurs d’ici à 2025.
Les besoins en travailleurs étrangers en hausse
D’après le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales (MTIA), plus de 54.000 travailleurs vietnamiens sont partis l’an dernier au Japon. Selon Nguyên Gia Liêm, chef adjoint du Département de la gestion des travailleurs à l’étranger (relevant du MTIA), les besoins en travailleurs vietnamiens au Japon ne cessent d’augmenter. "Le Japon offrait beaucoup d’opportunités pour les travailleurs non qualifiés au cours des années précédentes, désormais le pays accorde la priorité à l’embauche des travailleurs intellectuels, notamment des ingénieurs et techniciens", a-t-il partagé.
D’après Vu Công Binh, président du conseil d’administration de la Compagnie par actions du développement des ressources humaines LOD, le revenu et les conditions de travail au Japon sont plus favorables que ceux d’autres pays. Les entreprises japonaises souhaitent embaucher les travailleurs vietnamiens pour leur conscience, leur éthique de travail et leur esprit collaboratif.
"La porte du marché de l’emploi japonais est ouverte pour tous les travailleurs étrangers répondant aux critères posés. Une concurrence entre eux est donc née. Pour trouver une place, les travailleurs vietnamiens doivent améliorer leur niveau en langue, leurs compétences professionnelles et s’adapter à la discipline de travail très spécifique du Japon", a-t-il fait savoir.
Doan Mâu Diêp, vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, renchérit en indiquant que le nombre de places offertes par Tokyo ira et en augmentant.
À noter que début juin dernier, ledit ministère a autorisé six entreprises du Nord à envoyer à titre d’essais des infirmiers au Japon. Des négociations se sont même ouvertes concernant la simplification des exigences linguistiques et la protection sociale des travailleurs détachés par Hanoï. Si tout va bien, les entreprises du Sud emboîteront le pas de celles du Nord.-CVN/VNA