Hanoi (VNA) – En 2030, Hanoï devra proposer aux usagers, où qu’ils se trouvent dans la ville, des transports publics dans un rayon de 500 m. Observations de Tu Luong, chef adjoint de la Commission de l’information et de l’éducation du Front de la Patrie du Vietnam. 

De l’urgence de developper les transports publics dans la capitale Hanoi hinh anh 1Tu Luong, chef adjoint de la Commission de l’information et de l’éducation du Front de la Patrie du Vietnam. Source : CVN

- Le projet «Renforcer la gestion des véhicules routiers pour réduire les embouteillages et la pollution environnementale à Hanoï, période 2017-2020, vision 2030» a été validé par le Comité populaire de Hanoï. Que pensez-vous de ce projet ?

J’ai pris connaissance de ce projet lors de la 4e session de la XVe législature du Conseil populaire de Hanoï (tenue en juillet dernier, ndlr). Plus de 91% des votes l’ont approuvé. Après l’adoption du projet par le Comité populaire de Hanoï, les premiers travaux sur le développement des transports publics vont être lancés, comme la construction du métro, la mise en place d’une ligne de bus à haut niveau de service (BRT). Pour les lignes ferroviaires, en plus des deux lignes bientôt en service (Cat Linh - Hà Dông et Nhôn - Gare de Hanoï), la gare de la capitale va compter dix autres nouvelles lignes pour relier d’autres provinces d’ici 2030.

Ce projet, en plus de la diminution du nombre de motos en circulation à Hanoï, vise à permettre à chaque citadin d’avoir accès en 2030 à une station de transport dans un rayon de 500 m. Pour les endroits densément peuplés comme les grands ensembles, la ville va installer de nouveaux moyens de transport fonctionnels comme le Vélib’, le taxi à bas prix, etc.

- Il semble que l’utilisation des transports publics par les habitants soit au cœur du projet. Votre avis ?

À l’étranger, la majorité des gens utilisent les transports publics. Il y a très peu d’endroit où l’on voit autant de deux-roues motorisés que chez nous. C’est pourquoi, selon moi, le choix des transports publics est inévitable si le pays veut se moderniser. J’ai constaté que les Vietnamiens n’aimaient pas marcher. On utilise la moto pour aller au marché local à une dizaine de mètres de chez soi ou pour venir au parc à moins d’un kilomètre… Certaines recherches ont montré que ces mauvaises habitudes étaient à l’origine d’une part importante des bouchons dans la capitale. En plus, les contrôles techniques des véhicules et l’attribution des permis permettent de contrôler les compétences des conducteurs, mais pas leur conscience et leur état d’esprit. Ainsi, cela n’a aucune influence sur les mauvaises habitudes des gens.
 
- Selon vous, qu’est-ce qui va inciter les Hanoïens à utiliser les transports publics ?

De l’urgence de developper les transports publics dans la capitale Hanoi hinh anh 2Comme partout dans le monde, l’utilisation des transports publics est une tendance inévitable pour les grandes villes vietnamiennes. Photo : VNA

Le concours «Solutions pour la gestion de la circulation et pour éviter les embouteillages à Hanoï jusqu’en 2015, vision 2030», organisé par le Service municipal des communications et transports a permis d’avancer plusieurs idées. Le projet vainqueur a mis en avant sept plans, qui permettent de : penser l’élargissement de la ville tout en anticipant des zones de circulation appropriées ; rénover le système des transports publics ; cibler les lieux où le trafic est important et créer de nouveaux parkings ; développer les transports publics et inciter les gens à les utiliser ; rédiger un nouveau plan d’urbanisme selon le modèle TOD (transit-oriented-development, en anglais) en faveur des transports publics.

Ce projet permet également de suivre le modèle des grandes villes internationales. Le problème de la circulation est à prendre en compte pour n’importe quelle modification urbaine majeure, donc les transports publics doivent faire l’objet d’investissements. Les spécialistes ont prouvé que les bus à Hanoï en 2030 ne pourraient répondre qu’à 21% des besoins de la population. C’est pourquoi, les BRT et le métro joueront un rôle très important dans le plan d’urbanisme de la ville.

* De nouvelles lignes d’autobus seront ouvertes
 
Actuellement, les transports publics de Hanoï ne sont en mesure de répondre qu’à 14% des besoins de la population. L’objectif est d’arriver à 50-55% en 2030. La ville envisage de développer bus (bus à haut niveau de service ou bus rapide transit, BRT en anglais), métro aérien, taxis, cars...  De nouvelles lignes d’autobus seront ouvertes, notamment dans les quartiers les plus densément peuplés.

Les objectifs pour 2025 sont les suivants : transporter quotidiennement 4,2 millions de passagers par bus, achever cinq des neuf lignes de métro aérien (outre les lignes Cat Linh - Hà Dông, Nhôn - Gare de Hanoï actuellement en cours d’achèvement, une dizaine d’autres lignes seront tour à tour mises en chantier, avec un investissement global de 31 milliards de dollars), perfectionner quatre des sept lignes de BRT (dont les lignes Ngoc Hôi - Phu Xuyên, Mê Linh - Son Dông - Yên Nghia - Ngoc Hôi déjà mises en service). – CVN/VNA