Dans le pipeline de carburant Truong Son coule la veine de la victoire

Bien plus qu’une simple infrastructure stratégique, le pipeline de carburant de plus de 1.700 km, étendu par la suite à près de 5.000 km, au cœur de la piste Truong Son, incarne l’ingéniosité, la résilience et les sacrifices silencieux du peuple vietnamien durant la résistance anti-américaine.

Des femmes soldats transportent des conduites de carburant en janvier 1972
Des femmes soldats transportent des conduites de carburant en janvier 1972

Hanoi (VNA) – Durant la résistance anti-américaine, la piste Truong Son – aussi appelée piste Hô Chi Minh – s’est imposée comme l’artère vitale reliant le Nord au Sud du Vietnam. Mais au cœur de cette immense toile logistique se cache une œuvre titanesque, souvent méconnue: un pipeline de carburant de plus de 1.700 km, étendu par la suite à près de 5.000 km, reliant Quang Ninh et Lang Son à Binh Phuoc. Bien plus qu’une simple infrastructure stratégique, ce réseau souterrain incarne l’ingéniosité, la résilience et les sacrifices silencieux du peuple vietnamien en pleine guerre.

Le projet débute en avril 1968, sous le nom de code “Chantier hydraulique 01”, au moment où l’offensive générale du Têt bouleverse les lignes du front sud. Le carburant devient alors une denrée aussi précieuse que rare. Les voies de transport classiques sont trop lentes, trop vulnérables.

“Nous avons essayé toutes les méthodes. On mettait du carburant dans des sacs plastiques doublés à l’intérieur des sacs à dos. Mais l’essence plombée rongeait le plastique en quelques heures. Ensuite, on a porté le carburant dans de petits fûts, à travers des zones cruciales constamment bombardées. Finalement, on a soudé des plaques de tôle pour créer des conduites, qu’on a reliées à toutes sortes de tuyaux – caoutchouc, bambou, poteaux de tente – avec des chambres à air de voiture. Mais l’essence les détruisait aussi. C’étaient sans doute les pipelines les plus insolites du monde”, se souvient le général de brigade Hô Sy Hâu, ancien directeur du Département de l’économie du ministère de la Défense, ingénieur en chef de ce pipeline.

L’idée d’utiliser deux kits de pipelines militaires fournis par l’Union soviétique est suggérée par le général Vo Nguyên Giap. La Commission militaire centrale valide rapidement cette solution d’urgence. Des milliers de tuyaux, des dizaines de tonnes de matériel, de pompes, de réservoirs en caoutchouc sont portés à dos d’homme, franchissant forêts, montagnes, rivières et zones de bombardement…

Le colonel Nguyên Van Tao, ancien technicien de la compagnie K1, chantier 18, rattaché à la Région militaire 4, évoque des souvenirs inoubliables. “Alors qu’on testait la conduite avec de l’eau avant d’y faire circuler l’essence, l’ennemi nous a repérés. Fin décembre 1968, des vagues de B52 ont rasé le col de Mu Gia (Quang Binh), coupant la ligne. Les jours suivants, les bombardements se sont intensifiés. Les roches ont littéralement été réduites en poussière. Les sapeurs ont dû faire sauter la montagne pour creuser de nouvelles tranchées, qu’on reconstruisait sans cesse… et qui étaient à chaque fois détruites” partage-t-il.

general-de-brigade-ho-sy-hau.jpg
Le général de brigade Hô Sy Hâu, ancien directeur du Département de l’économie du ministère de la Défense, ingénieur en chef de ce pipeline. Photo: VOV

La guerre du pipeline est aussi une guerre de cerveaux. Pour éviter les bombardements, les ingénieurs prennent l’ennemi à contrepied.

“L’ennemi visait les zones basses. Alors nous avons pris le risque de faire passer le pipeline au sommet des montagnes, là où ils ne nous attendaient pas. À 911 mètres d’altitude, nous avons posé les conduites. C’était audacieux, presque fou. Nous avons dû inventer des formules, adapter les calculs aux réalités de Truong Son. Le 22 décembre 1969, l’essence a franchi 50 km, du pied est de Truong Son jusqu’à Ban Co, sur le flanc ouest, du côté du Laos”, explique le général Hô Sy Hâu.

En mars 1975, une véritable toile d’araignée énergétique recouvre le pays. Le pipeline s’étend de Lang Son et Mong Cai (Quang Ninh) jusqu’à Binh Phuoc, via Hanoi et Quang Binh. Le dispositif comprenait 316 stations de pompage et 101 réservoirs, pour une capacité globale dépassant les 300.000 m³. Entre 1968 et 1975, malgré les bombardements et l’adversité, ce réseau a permis d’acheminer 5,5 millions de mètres cubes de carburant, apportant un soutien décisif à l’offensive finale du printemps 1975.

Le général de division Dông Sy Nguyên, commandant de la Brigade 559, dira un jour: “Si la piste Truong Son est une légende, alors le pipeline de carburant est une autre légende dans la légende.”

Même les anciens généraux de l’armée de l’air américaine, Harry Aderholt et Richard Serd, ont reconnu à contrecœur: “Le pipeline vietnamien est une légende… bien réelle.” – VOV/VNA

source

Voir plus

Le secrétaire général To Lam, le président Luong Cuong et le Premier ministre Pham Minh Chinh assistent à la signature du Règlement de coordination entre le ministère de la Sécurité publique, le ministère de la Défense et le ministère des Affaires étrangères. Photo : VNA

Signature d’un règlement renforçant la coordination Police–Armée–Diplomatie

Le 6 décembre à Hanoï, le ministère de la Sécurité publique, le ministère de la Défense et le ministère des Affaires étrangères ont organisé la cérémonie de signature du Règlement de coordination entre les trois ministères. Le secrétaire général du Parti, To Lam, le président de la République, Luong Cuong, et le Premier ministre, Pham Minh Chinh, ont assisté à la cérémonie.

Nguyen Van Dai et Le Trung Khoa.

Avis de recherche émis contre Nguyen Van Dai et Le Trung Khoa

L'Agence de sécurité des enquêtes relevant du ministère de la Sécurité publique a émis, le 5 décembre, des avis de recherche contre Nguyen Van Dai et Le Trung Khoa pour « fabrication, stockage, distribution ou diffusion d'informations, de documents ou d'objets destinés à saboter l'État de la République socialiste du Vietnam », conformément à l'article 117, paragraphe 2, du Code pénal.

Lors de la rencontre. Photo : VNA

Promotion des échanges populaires pour porter les relations Vietnam – Laos à une nouvelle hauteur

Hà Thị Nga, membre du Comité central du Parti et vice-présidente du Comité central du Front de la Patrie du Vietnam (FPV), a reçu le 5 décembre à Hanoï, une délégation du Comité central du Front d’édification nationale du Laos conduite par Inlavan Keobounphanh, membre du Comité central du Parti et première vice-présidente du Comité central du Front d’édification nationale du Laos.

Le président de la Commission de la sensibilisation, de l’éducation et de la mobilisation des masses du Comité central du PCV, Trinh Van Quyêt et la vice-présidente permanente du Comité central du FLCN Inlavan Keobounphanh. Photo : VNA

Le Vietnam et Le Laos coopèrent sur le travail de front et les affaires religieuses

La Commission de la sensibilisation, de l’éducation et de la mobilisation des masses et le Comité central du Front lao pour la construction nationale (FLCN) intensifient leurs échanges d’expériences en matière de mobilisation des masses et renforcent la sensibilisation à la grande amitié, à la solidarité spéciale et à la coopération globale qui unissent le Vietnam et le Laos.

Le président de l'Agence de presse nationale cubaine Prensa Latina, Jorge Legañoa Alonso. Photo: VNA

Le partenariat Vietnam - Cuba : La VNA et Prensa Latina réaffirment leur coopération de 65 ans

Le nouveau président de l'Agence de presse nationale cubaine Prensa Latina, Jorge Legañoa Alonso, a affirmé le fort potentiel de coopération avec l'Agence vietnamienne d'information (VNA). Lors d'une interview exclusive accordée à la VNA le 4 décembre à Hanoï, il a identifié des axes majeurs, notamment le développement technologique, la production de contenu et la lutte proactive contre la désinformation.

Des élèves issus de minorités ethniques à l'école. Photo d'illustration : VNA

Optimiser les ressources pour les zones de minorités ethniques et montagneuses

Dans le cadre de la 10ᵉ session de la 15ᵉ législature, l’Assemblée nationale a consacré la matinée du vendredi 5 décembre à la politique d’investissement relative au Programme cible national sur la Nouvelle Ruralité, la réduction durable de la pauvreté et le développement socio-économique des zones de minorités ethniques et montagneuses à l'horizon 2035.