Cybersécurité : la menace qui vient du Net

Jamais les institutions et entreprises du Vietnam n’ont été aussi dépendantes des systèmes informatiques et d’Internet. Elles sont désormais vulnérables aux virus, chevaux de Troie et autres attaques menées à partir des réseaux.
Jamais les institutions etentreprises du Vietnam n’ont été aussi dépendantes des systèmesinformatiques et d’Internet. Elles sont désormais vulnérables aux virus,chevaux de Troie et autres attaques menées à partir des réseaux.Rencontre avec Vu Ngoc Son, directeur chargé des études et dudéveloppement de la Société de sécurité des réseaux Bkav.

La sécurité des réseaux informatiques est de moins en moins assurée dans le pays. Qu’en est-il ?

Selon les statistiques de notre société Bkav, plus de 2.200 sites webd’administrations et d’entreprises vietnamiennes ont été piratés en2012, les réseaux informatiques n’étant pas suffisamment protégés. Enmars dernier, 2.120 virus ont infecté plus de 3,7 millions ordinateursdans le pays, touchant 315 sites appartenant à des administrations oudes entreprises, dont 305 depuis l’étranger.

Ainsi,le système de contrôle du virus, programmé par la Bkav, a découvert unesérie de fichiers Word envoyés en pièce jointe aux organismes et auxentreprises vietnamiens, via des pourriels (spam) dans lesquels secachaient des logiciels espions. Contrairement aux idées reçues, lesfichiers attachés ne sont pas toujours sécurisés. La plupart desdestinataires les ouvrent et leurs ordinateurs sont contaminés par unlogiciel espion (espiogiciel, mouchard ou en anglais spyware) quis’installe dans l’ordinateur via Microsoft Office. Ce dernier permetensuite au hacker (spécialiste de la sécurité informatique) de contrôlerà distance les activités de la machine. D’autres logiciels malveillantspeuvent alors pénétrer le système et copier tout type de données,notamment les coordonnées bancaires.

Concrètement, quels dégâts causent ces hackers ?

D’après la Bkav, les dégâts causés par les virus informatiques sechiffrent à environ 559 milliards de dôngs/mois. Au total, chaque année,le pays perd 6.700 milliards de dôngs. Ces montants sont calculés surla base du temps de travail pendant lequel l’employé ne peut assurer sesfonctions à cause de la présence d’un virus. Selon une étude, un usagervietnamien piraté subi une perte moyenne de près de 1,4 million dedôngs/an. Ces statistiques ne prennent pas en compte la valeur desinformations pillées. Certaines concernent la sécurité nationale. Noussavons qu’une entreprise dont le réseau informatique a été infecté peutenregistrer des pertes de dizaines de millions de dollars (des centainesde milliards de dôngs).

Le véritable enjeu est aujourd’hui delutter contre une cybercriminalité de plus en plus professionnalisée etorganisée. Qu’en est-il ?

Nous l’évoquionsprécédemment, actuellement, le hacker s’attaque surtout aux réseauxinformatiques des administrations et des entreprises du monde entier. Onne parle plus de petits hackers, mais de réseaux très structurés. Denombreux pays dans le monde, les États-Unis, l’Allemagne, laGrande-Bretagne, la Corée du Sud, ainsi que le Vietnam, ont subi degraves dommages à la suite de ces attaques. Ces dernières nuisent auxintérêts des pays. C’est pourquoi on utilise désormais le terme de«cyberguerre» ou de «guerre cybernétique».

Quelles mesures applique le Vietnam face à cette situation ?

Une coordination étroite est observée entre les organismes de luttecontre la cybercriminalité et les administrations. La Bkav, pour sapart, est co-créateur du Groupe de soutien d’urgence à l’informatique enAsie-Pacifique (APCERT en anglais). Une fois le risque d’attaques auniveau international détecté, les membres de cette association sontimmédiatement informés et conjuguent leurs actions pour minimiser lesdégâts.

Pensez-vous que le travail des professionnels de la cybersécurité du Vietnam est suffisant ?

Tous les pays du monde manquent de professionnels dans ce domaine. Legouvernement américain recrute sans cesse des experts de haut niveau. AuVietnam, la formation de professionnels dans le secteur de la sécuritédes réseaux informatiques est confiée à l’Institut des statistiques et àl’Institut des postes et des télécommunications. Mais l’offre n’est pasà la hauteur de la demande réelle, et les jeunes diplômés manquent.

Toutefois, les professionnels vietnamiens n’ont rien àenvier à leurs voisins asiatiques. Dans la région, le Vietnam est leseul à programmer des logiciels anti-virus aux normes internationales.La Bkav est en train de mettre en place un projet d’universitéspécialisée dans la formation à la sécurité des réseaux informatiques,une première au Vietnam.

Le pays doit-il légiférer en la matière, et de quelle manière ?

L’État vietnamien a déjà mis en place des politiques adaptées et estprêt à investir. Cependant, les organismes d’administration, lesentreprises et les particuliers s’y intéressent peu. De nombreuxindividus dépensent plusieurs dizaines de millions de dôngs pour acheterle dernier portable à la mode, mais hésitent lorsqu’il s’agit de mettrequelques centaines de milliers de dôngs pour le protéger. De même, lesadministrations et les entreprises investissent de grosses sommes pourmoderniser leurs équipements, en omettant l’essentiel : l’anti-virus etle suivi informatique par des professionnels. Ces derniers devraientd’abord, dans leur budget annuel, assurer la garantie de la sécurité desréseaux informatiques. Désormais, tout fonctionne en réseau et cettemesure devrait relever du réflexe. Chez Bkav, si un employé quitte sonposte sans éteindre son ordinateur, il aura une sanction disciplinaire.La norme internationale de gestion de la sécurité de l’informationISO/CEI 27001 a été lancée sur le marché en octobre 2005. Certainesentreprises vietnamiennes l’appliquent. - VNA

Voir plus

La cérémonie d'ouverture de l'exposition. Photos: CVN

Un demi-siècle de réformes éducatives ouvre la voie à un développement global

À l’occasion du 50e anniversaire du secteur de l’éducation et de la formation de Hô Chi Minh-Ville et de la 43e Journée des enseignants vietnamiens (20 novembre), le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville a inauguré, mardi 18 novembre, l’exposition intitulée "Cinquante ans de rénovation éducative : empreinte de l’époque - aspiration d’avenir".

Près de 1.390 milliards de dongs mobilisés pour les victimes des inondations. Photo : VNA

Près de 1.390 milliards de dongs mobilisés pour les victimes des inondations

Près de 1 390 milliards de dongs (52,6 millions de dollars) de dons en espèces et en nature ont été enregistrés par le Comité central de secours du Front de la Patrie du Vietnam (FPV) au 19 novembre, afin de venir en aide aux habitants des provinces touchées par les récentes tempêtes et inondations.

Mme Mông Hông Hanh (droite) prépare des jouets recyclés pour la leçon. Photos : CTV/CVN

À Hà Tiên, le métier d’enseignant est plus que jamais un sacerdoce

De Hà Tiên à Giông Riêng, dans la province de An Giang (Sud), des enseignants dévoués réinventent chaque jour leur mission en plaçant l’élève, la communauté et la solidarité au cœur de l’école. À l’occasion de la Journée des enseignants du Vietnam (20 novembre), hommage à celles et ceux qui font rayonner l’éducation par leur créativité et leur cœur.

De fortes pluies et des inondations au Centre du Vietnam ont causé d'importants dégâts. Photo: VNA

Inondations : des milliers de maisons sous les eaux au Centre du Vietnam

De fortes pluies et des inondations au Centre du Vietnam ont causé d'importants dégâts. Plus de 20.000 maisons ont été inondées et des milliers de personnes ont été évacuées, selon les premières estimations de l’Autorité de gestion des digues et des risques de catastrophes du ministère de l’Agriculture et de l’Environnement.

Ha Quang Trung, président du Comité populaire provincial de Lai Châu. Photo: VNA

Lai Châu : Ha Quang Trung élu président du Comité populaire provincial

Lors de la 30e session du Conseil populaire de la province de Lai Châu de la XVe législature (mandat 2021-2026), tenue ce 19 novembre, Ha Quang Trung, secrétaire adjoint du Comité du Parti provincial de Lai Châu, a été élu président du Comité populaire provincial pour le mandat 2021-2026.

Nguyên Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République reçoit le Prix Romesh Chandra. Photo: VNA

Diplomatie populaire : Nguyên Thi Binh et deux autres personnalités reçoivent le Prix Romesh Chandra

Une cérémonie solennelle s’est tenue le 18 novembre à Hanoï pour remettre le Prix Romesh Chandra à Nguyên Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République socialiste du Vietnam et présidente d’honneur du Conseil vietnamien pour la paix et le développement. Ce prix lui a été décerné en reconnaissance de ses contributions exceptionnelles à la cause de la paix et de la solidarité internationale.

Au Centre de services administratifs du quartier de Dong Da, situé au 71 rue Ton Duc Thang, à Hanoï. Photo : VNA

Hanoï teste un modèle administratif déterritorialisé et innovant

Le Centre de services administratifs publics de Hanoï déploie, jusqu’au 30 novembre, à titre expérimental, l’extension des procédures administratives sans dépendance aux frontières géographiques, dans le but d’élargir et de renouveler en profondeur le traitement des formalités.