Cap tout d’abord sur la province deDak Lak, et plus précisement sur le hameau de Tâng Dú, un hameaurattaché à la commune d’Ea Kao qui est en train de faire peau neuve. Surplace, les voies de communications sont propres et larges, les haiesqui les bordent sont bien nettes… Y Thăm Kbua, qui habite à Tâng Dú,nous assure que c’est la nouvelle ruralité qui est à l’origine de cechangement de physionomie. Les autorités ont en effet incité lapopulation à faire de la localité un «village culturel».
Ici,on s’implique vraiment dans la nouvelle ruralité, nous explique Y ThămKbua. Chez moi, on est cinq. Et on a appris à s’organiser dans letravail, à répartir les tâches dans le temps, ce qui veut dire qu’àcertaines périodes, on s’occupe du riz, et qu’à d’autres, on s’occupe ducafé.
Nombreux sont les hameaux ou les villages du TâyNguyên à joindre leurs efforts pour construire des voies decommunication, des canaux d’irrigation et des barrages. Et dans bien descas, cela suppose que les particuliers acceptent de céder des terrains.C’est par exemple ce qu’a fait sans rechigner Bưm, un habitant duvillage de Chrơng-commune de Dak Ta Ley, district de Mang Yang, provincede Gia Lai: On soutient la nouvelle ruralité, nous dit-il. Alors s’ilfaut construire un ouvrage d’utilité publique quelque part, il est biennormal de céder des terrains. Regardez, maintenant, le village acomplètement changé d’apparence: les routes sont larges et bétonnées,c’est beaucoup plus facile de circuler…
Les provinces duTây Nguyên ont d'ores et déjà tiré des enseignements de leurs premierspas dans la nouvelle ruralité, et ce, dans l’idée de créer des modèles.
Maisrevenons dans la province de Dak Lak. Dans la commune d’Ea Yong, unecommune du district de Krong Pach, les habitants ont choisi 3 arbres àcultiver sur un même terrain: le caféier, le durian et l’avocatier. Bienleur en a pris!
Tạ Văn Châm, vice-président du comitépopulaire de la commune, constate avec satisfaction que les bénéficess’en sont trouvés accrus: On a décidé que nos cultures principalesseraient le café, plus un certain nombre d’arbres fruitiers, dont ledurian, nous explique-t-il. Avec une bonne centaine de durians plantéspar hectare, on peut facilement obtenir 8 tonnes de fruits. Ça fait unbénéfice de 110 millions de dongs. Des terrains cultivables, il n’y en apas tant que ça, alors c’est pour ça qu’on pratique la culturealternative et intensive.
Si l’on s’en tient auxpremiers résultats obtenus dans les provinces du Tây Nguyên , il estclair que, comme partout ailleurs, c’est la cohésion dont fait preuve lapopulation qui décide du succès de la nouvelle ruralité. Nguyễn HuyBài, le président du comité populaire de la commune d’Ea Kao, unecommune pilote de la province de Dak Lak, l’a bien compris. Il estime eneffet que seul un réel consensus établi au sein de la population localeest susceptible de garantir des avancées réelles: Les gens sont bienconscients que la nouvelle ruralité doit leur apporter des conditions devie meilleures, nous fait-il observer. Ce n’est pas nouveau,d’ailleurs, que de vouloir améliorer les conditions d’existence de lapopulation. Mais là, on entreprend en commun. Que ce soit pourconstruire une route ou pour aménager un champs, on conjugue nosefforts. A Tân Hưng, par exemple, on s’est réuni pour mettre sur pieddes rizières à haut rendement.
Le Tây Nguyên est donc enpleine mutation. Ses communes sont nombreuses à s’impliquer pleinementdans la nouvelle ruralité, et certaines d’entre elles sont déjà trèsavancées. L’une d’elle est même déjà aux normes de la nouvelle ruralité,avec un revenu moyen par habitant de 38 millions de dongs par an: ils’agit de Hà Mòn, une commune de la province de Kon Tum. Elle esttalonnée par la commune de Tân Hội, une commune de la province de KonTum qui a déjà atteint 18 des 19 critères prescrits. Ces effortsapporteront une nouvelle physionomie positive à la campagne du TâyNguyên! – VNA