Combat contre les déchets plastiques: l’heure est à l’urgence

La pollution plastique est le plus grand défi de notre époque, au Vietnam comme dans le reste du monde.
Combat contre les déchets plastiques: l’heure est à l’urgence ảnh 1Une plage gravement polluée par les déchets plastiques.
Photo: CTV/CVN

Hanoi (VNA) - La pollution plastique est le plus grand défi de notre époque, au Vietnam comme dans le reste du monde. Conscient de la situation, le pays agit pour encourager la population à abandonner ce matériau dont la décomposition prend plusieurs centaines d’années.

L’habitude de consommation de plastique est ancrée depuis longtemps dans la vie quotidienne des Vietnamiens. Que cela soit dans les marchés traditionnels, supermarchés, restaurants ou cafés, les emballages en matières plastiques sont monnaie courante. Une grande commodité pour les vendeurs et les clients, ainsi qu’un prix bon marché expliquent cette popularité. En effet, il suffit de dépenser 10.000 à 20.000 dôngs pour un lot de 50 gobelets de 25-30 cl, ou encore 5.000 à 10.000 dôngs pour 100 pailles à usage unique. Un kilogramme de sacs en nylon ne coûte qu’entre 30.000 et 50.000 dôngs. Ces emballages sont d’autant plus pratiques qu’ils s’attachent facilement aux motos ou aux vélos.

Suite à un usage abusif de cette matière, le pays fait dorénavant face à une "pollution blanche". Des montagnes de déchets s’agrandissent. L’an dernier, on a vu des sacs plastiques recouvrir 100 ha de la forêt de mangroves dans la commune de Da Lôc, province de Thanh Hoa (Centre). Cette année, l’image d’une “tour” de plastiques au marché de poissons de Chi Công, province de Binh Thuân (Centre), prise par le photographe Nguyên Viêt Hùng, a de quoi faire frémir.

Le pays sur la liste noire des pollueurs des mers

D’après les récentes statistiques du ministère vietnamien des Ressources naturelles et de l’Environnement (MRNE), la quantité de déchets plastiques au Vietnam, estimée à 2.500 tonnes par jour, représente 7% des ordures solides. Hanoï et Hô Chi Minh-Ville rejettent chaque jour, à elles seules, environ 80 tonnes. Chose inquiétante, seule une infime quantité de ces plastiques est ramassée au service du recyclage. "Si 10% du volume n’est pas recyclé, la quantité rejetée dans le pays atteindra 2,5 millions de tonnes par an", alerte Nguyên Thuong Hiên, chef du Service de gestion des déchets de l’Administration de l’environnement du MRNE. Et pire encore, une grande quantité des plastiques usés finit dans la nature, la mer notamment.

En Asie, le Vietnam figure parmi les cinq pays rejetant le plus de plastiques dans la mer. La Chine (en tête de liste), l’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam, à eux seuls, déversent chaque année plus de 4 millions de tonnes dans les océans, soit la moitié du total des rejets dans les mers du monde, selon l’ONG américaine Ocean Conservancy, spécialisée dans la sauvegarde des écosystèmes marins.

Déclarer la guerre à la "pollution blanche"

Le Vietnam est certes responsable mais également victime de sa pollution plastique qui "influence gravement la qualité de l’environnement, les écosystèmes, le développement économique", affirme Trân Hông Hà, ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement. La lutte contre ce désastre est certainement le plus grand défi pour le pays. Katelijn Van den Berg, spécialiste de l’environnement en Asie de l’Est et Pacifique de la Banque mondiale, recommande au Vietnam de bien déterminer les secteurs qui rejettent le plus de déchets pour pouvoir mettre en place des politiques concrètes. "Le pays doit améliorer ses activités de ramassage dans les régions urbaines, gérer strictement les dépôts, et réaliser rigoureusement le traitement de ces déchets à la source, sans les déverser en mer", conseille-t-elle.

Le MRNE est particulièrement dédié à cette lutte. Il révise le cadre juridique de gestion des risques liés aux déchets rejetés en mer afin de renforcer la surveillance. Lors de la 6e Assemblée générale du Fonds pour l’environnement mondial, tenue en juin dernier dans la ville de Dà Nang (Centre), ledit ministère a proposé un plan d’action régional visant à gérer les déchets dans les mers d’Asie de l’Est ainsi que plusieurs autres initiatives pour réduire la production de plastique, ainsi que renforcer la gestion du commerce et de l’utilisation des produits en la matière.

Changer l’habitude des consommateurs

La réduction de l’utilisation des produits plastiques est considérée comme la solution majeure. Le MRNE a lancé l’année dernière le mouvement national "Lutte contre les déchets plastiques" dans le but de changer les habitudes des consommateurs et les orienter vers l’usage de produits biodégradables et respectueux de l’environnement. Beaucoup de villes et provinces ont mis en œuvre la campagne "Dites non aux plastiques à usage unique" ainsi qu’un ramassage bénévole des ordures dans les marchés traditionnels, les centres commerciaux et les quartiers résidentiels.

Hô Chi Minh-Ville a lancé le 9 mars la Journée de collecte des déchets plastiques, en collaboration avec le corps diplomatique étranger dans la ville. Le consul général du Canada, Kyle Nunas, a déclaré apprécier cette initiative. À cette occasion, les autorités municipales et les diplomates étrangers sont allés distribuer des sacs en tissu à des commerçants et visiteurs au marché Bên Thành.

Hanoï, quant à elle, annonce son plan d’action visant à sensibiliser la population sur la nécessité de réduire l’utilisation des emballages plastiques dans les marchés traditionnels et les centres commerciaux d’ici 2020. La ville prévoit également d’augmenter de 60% à 70% le nombre d’entreprises dans les zones industrielles appliquant des technologies respectueuses de l’environnement.

À Thua Thiên-Huê (Centre), le projet de ramassage des déchets plastiques dans les rivières et les zones côtières, mis en œuvre depuis août 2018, enregistre des résultats remarquables. Après huit mois, plus de 1,6 tonne a été collectée pour le recyclage.

Dans la province de Quang Nam (Centre), les jeunes du district insulaire de Ly Son mettent également la main à la pâte. Tous les week-ends, ils se réunissent pour ramasser les déchets plastiques sur les plages. "À Ly Son, une partie des habitants et des touristes continuent de jeter des déchets dans la nature, nuisant ainsi à la belle image du site. C’est pourquoi nous nous sommes inscrits volontairement à cette activité avec le désir de préserver notre île, de la garder belle, mais surtout propre", confie Nguyên Huu Thinh, un jeune bénévole.

Avec toutes ces activités déployées dans l’ensemble du pays, "le Vietnam s’engage à agir avec la communauté internationale pour mieux gérer les déchets plastiques, minimiser et éliminer graduellement les produits à usage unique. Le pays souhaite devenir l’un des pionniers en matière de croissance verte et de résolution des déchets en mer", affirme le ministre Trân Hông Hà. -CVN/VNA

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