Hanoï (VNA) - Côc Côc est une startupvietnamienne réputée pour son navigateur web et son moteur de rechercheéponymes, qui concurrencent Google sur le territoire national. Depuis sacréation, elle reste fidèle à deux devises «rendre les Vietnamiens plusheureux en utilisant au maximum les potentiels du monde numérique» et«les utilisateurs par-dessus-tout».
Côc Côc a été créé par trois étudiants:Nguyên Thanh Binh, Lê Van Thanh et Nguyên Duc Ngoc. Leurs pointscommuns? Ils faisaient leurs études en Russie et voulaient offrir auxVietnamiens le moteur de recherche optimal.
“En 2008, nous trois, qui étions endernière année à l’Université de Moscou, avons eu l’idée de créer unmoteur de recherche sur Internet pour les Vietnamiens. Pendant nosétudes, nous avions constaté un développement fulgurant d’Internet, sibien que seul Google ne pouvait pas répondre à toutes les demandes derecherche. Aussi avons-nous décidé de mettre au point un outil derecherche au Vietnam», se souvient Lê Van Thanh.
La même année, les trois ingénieurs sontrentrés au Vietnam pour sonder le marché domestique et rechercher lesinvestisseurs potentiels. En 2010, la société Itim est née. Trois ansaprès, le moteur de recherche Côc Côc et le navigateur web Co Rôm ontvu le jour, Co Rôm étant la parodie monosyllabique vietnamisée deChrome, le navigateur de Google. Aujourd’hui, Côc Côc est ledénominateur commun de la société, du moteur de recherche et dunavigateur. Désireux de «rendre les Vietnamiens plus heureux enutilisant au maximum les potentiels du monde numérique», les créateursde Côc Côc affirment l’avoir conçu en fonction des habitudes et descomportements des internautes vietnamiens. Nguyên Vu Anh, le directeurexécutif de Côc Côc, se veut plus précis.
«Côc Côc est un outil de navigation etde recherche qui a été créé dans l’esprit du mouvement ‘Make inVietnam’. Il compte aujourd’hui plus de 25 millions d’utilisateurs,essentiellement au Vietnam. Nous nous efforçons de les servir au mieux,de leur offrir de meilleures expériences. Concrètement, Côc Côc leurpermet d’ouvrir les pages web plus rapidement, de réaliser despublicités plus efficaces et de télécharger les vidéos plus facilement.C’est aussi un moyen sûr. Côc Côc protège ses utilisateurs et les aide àse protéger eux-mêmes, en leur indiquant quelle page est sûre et quelleautre ne l’est pas. Quand chaque utilisateur a acquis ce réflexe detoujours se protéger, l’environnement d’Internet sera plus sûr pour tousles Vietnamiens», souligne-t-il.
AuVietnam, Côc Côc est l’un des concurrents les plus redoutables deGoogle. Selon l’agence Nikkei Asia, ce moteur de recherche totalementvietnamien prend de plus en plus de places, dans son combat, sur leterritoire national, avec le géant américain. ComScore, une entrepriseaméricaine d’analyse publicitaire, constate de son côté qu’en un courtlaps de temps, Côc Côc a réalisé une croissance vertigineuse. En effet,deux ans seulement après sa mise en place, Côc Côc est devenu ledeuxième navigateur web le plus utilisé au Vietnam, juste derrièreChrome de Google. En effet, deux mois après sa mise sur le marché en mai2013, Côc Côc a compté parmi les cinq navigateurs les plus populairesau Vietnam. Dès le premier semestre de 2014, il a surpassé InternetExplorer de Microsoft et en septembre, Firefox de Mozilla, pour devenirle deuxième navigateur le plus utilisé au pays. Début 2015, la société areçu un investissement de 14 millions de dollars de la part du groupeallemand Hubert Burda Media, l’un des plus grands groupes decommunication et d’Internet en Europe, avec 10.000 employés. Ce groupedétient 82 magazines en Allemagne et 229 autres à l’étranger. Fin 2015,le navigateur Côc Côc a dépassé le chiffre de 18,2 millionsd’utilisateurs. Il est aujourd’hui l’unique produit vietnamien parmi lesnavigateurs privilégiés au pays, selon un rapport réalisé au deuxièmetrimestre de 2021 par Decision Lab, une entreprise d’analyse du marchébasée à Hô Chi Minh-Ville. Le navigateur Côc Côc a été l’un des dix desmeilleurs produits numériques du Prix Make in Vietnam 2021. La mêmeannée, il a décroché quatre prix dans le cadre du Prix Sao Khuê, dansles catégories Contenu numérique; Confidentialité de l’information;Éducation et Formation; Publicité, marketing et communication numérique.Aujourd’hui, il reste l’unique navigateur ayant des fonctionnalitésexclusivement réservées aux Vietnamiens, assure l’un de ses créateurs,Lê Van Thanh.
“Notre atout est que nous avons monténotre société au Vietnam et que la grande majorité de nos informaticienssont Vietnamiens. Nous comprenons mieux que quiconque les besoins denos compatriotes», affirme-t-il.
Lê Van Thanh et ses collègues répètentsouvent les deux devises de Côc Côc: «rendre les Vietnamiens plusheureux en utilisant au maximum les potentiels du monde numérique» et«les utilisateurs par-dessus-tout». Ces deux devises signifient que tousles produits de Côc Côc et leurs fonctionnalités, ainsi que les plansstratégiques de la société, sont élaborés et développés en fonction deschangements des habitudes et des comportements des internautesvietnamiens. Le navigateur Côc Côc propose à ses utilisateurs lelogiciel de téléchargement rapide d’IDM, et réalise des correctionsd’orthographe automatiques, permettant d’augmenter la vitesse de frapped’entre 20 et 50%. Le moteur de recherche permet, de son côté, deconvertir les unités de mesure, de consulter les taux de change desdevises étrangères et… de traduire des phrases de l’anglais envietnamien. Certains de ses utilisateurs constatent que Côc Côc traduitmieux en vietnamien que Google Translate.
«Je ne maîtrise pas encore le vietnamienet je suis très heureuse que le navigateur Côc Côc m’aide à corrigerles fautes d’orthographe. Quand j’ai appris que c’était un produittechnologique vietnamien, j’ai été très fière. Je pense que nous,Vietnamiens, devons soutenir les produits technologiques vietnamiens»,fait savoir Luu Thi Quynh Trang, une Vietnamienne vivant en Ukraine.
Côc Côc ne compte pas s’arrêter en sibon chemin. Ses ingénieurs informaticiens travaillent inlassablementpour proposer des fonctionnalités et de meilleures expériences auxutilisateurs vietnamiens. - VOV/VNA