Selon les prévisions, le Vietnam sera l’un des pays les plus touchés au monde par le changement climatique. Cette menace, déjà visible, exige d’orienter les centres urbains dans une logique de développement durable.

Ces dix dernières années, le tissu urbain se développe très rapidement au Vietnam. En 2013, le pays comptait 770 agglomérations contre 629 en 1999. Le taux d’urbanisation est passé de 20,7% en 1999 à 33,45% en 2013.

Le développement des centres urbains contribue fortement au développement socioéconomique, qui constitue le moteur de la restructuration économique du pays. Actuellement, le gouvernement privilégie l’urbanisation dans les régions économiques de pointe, des régions néanmoins menacées par les conséquences du changement climatique.

Selon les scénarii établis en 2012 par le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement sur les impacts qu’aura la modification du climat, environ 40 villes et provinces dans l’ensemble du pays seront touchées à des degrés divers. Si par exemple le niveau de la mer s’élève d’un mètre, 39% de la superficie du delta du Mékong seront sous les eaux, menaçant 35 % de la population de cette région qui, pour rappel, est le premier grenier à riz du pays.

Mais le changement climatique est déjà une réalité : les agglomérations sont de plus en plus régulièrement sujettes aux inondations, en raison de leur développement anarchique et irraisonné, conséquence notamment des errances dans la gestion foncière. Les régions montagneuses ne sont pas non plus épargnées, certaines villes étant endommagées de manière récurrente par les crues et/ou les glissements de terrain lors d’épisodes météorologiques extrêmes.

Réagir pour s’adapter

Le 31 décembre 2013, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a approuvé le projet "Développement des centres urbains vietnamiens adapté au changement climatique pour la période 2013-2020", lequel propose plusieurs missions et solutions réalistes et pertinentes. Comme par exemple des enquêtes concernant les impacts du changement climatique sur le développement du réseau urbain, l’édification du système de contrôle des crues et inondations dans les centres urbains, l’application des programmes de coopération scientifico-technique, etc.

Le ministère de la Construction, en collaboration avec les autres ministères et les Comités populaires des provinces et villes de niveau central, mène actuellement des enquêtes et évaluations sur les conséquences du changement climatique sur le réseau urbain. Il continue de procéder à la révision des plans d’aménagement, projets de développement industriel, de construction des ports et des nouveaux centres urbains.

En parallèle, l’accent sera mis sur la réfection des infrastructures, les économies d’énergie, l’approvisionnement en eau, le traitement des eaux usées, ou encore l’amélioration du réseau de transports publics. Ce n’est qu’une fois ces infrastructures en place que l’on pourra envisager d’affronter le futur avec une certaine sérénité. -VNA/CVN