"Ma vie est liée aux hôpitaux. Jesouffre régulièrement de rhumes, de douleurs osseuses et articulaires.Je dois aller consulter le médecin dans tous les hôpitaux, du niveau dedistrict à celui central, mais sans résultats", a dévoilé M. Hai enracontant les difficultés et les peines qui l'affecte en continu.
Né en 1945 dans la commune de Nam Ha, district de Tien Hai, province deThai Binh (Nord), M. Hai est un des millions de victimes de la plusgrande guerre chimique de l'histoire de l'humanité. Entre 1961 et 1971,l'armée américaine a déversé plus de 80 millions de litresd'herbicides et de défoliants contenant de la dioxine sur les forêts duVietnam.
Plus d'un demi-siècle plus tard, la douleurprovoquée par la guerre persiste encore sur les victimes de l'agentorange, produit chimique classé parmi les plus toxiques fabriquésjusqu'ici. La dioxine a entraîné des séquelles sur la santé nonseulement des anciens combattants mais aussi de leurs enfants etpetits-enfants. Un Centre de désintoxication a été mis sur pied dans laprovince de Thai Binh, leur apportant un peu d'espoir.
"Il y a deux ans, quand j'ai su qu'il y avait un programme dedésintoxication dans ce Centre, je me suis inscrit immédiatement et j'aieu la chance de participer à la 2e cure. Après près d'un mois detraitement, mon état de santé s'est nettement amélioré", a raconté M.Hai.
Ses accès de fièvres et rhumes sont moins fréquents.Ses douleurs osseuses et articulaires chroniques également, et il apris 3 kilos. Son état de santé étant meilleur, il a décidé departiciper aux activités de l'Association des victimes de l'agent orangede la commune de Nam Ha, afin d'aider ses frères d'armes dans la mêmesituation.
Fondé fin 2010, le Centre de désintoxicationde la dioxine de la province de Thai Binh est le premier du genre dansle pays. Il a réalisé 27 cures pour plus de 700 victimes de la provinceet de l'extérieur, chacune durant entre 20 et 25 jours.
Le traitement applique la méthode Hubbard, sous l'égide del’organisation internationale ABLE (Association for Better Living andEducation International). Ce traitement consiste à éliminer les agentstoxiques hors des tissus puis à les évacuer hors du corps par latranspiration.
"La méthode Hubbard est simple et facile àréaliser mais très efficace si l'on respecte rigoureusement leprocessus fixé", a fait savoir le président de l'Association desvictimes de l'agent orange/dioxine de la province de Thai Binh, NguyenDuc Hanh.
Cette méthode se base sur les points suivants:examens médicaux, prise de vitamines à fortes doses (notammentNiacin-Vitamine B3), gymnastique et saunas, régime alimentaire strict.
D'après le directeur de ce Centre, Nguyen Kim Nhat, cette méthode estparfaitement sûre et aboutit à de bons résultats. 80 à 100% des patientssouffrant d'inflammations de la peau, d'allergies, d'insomnies, dephotopsie ou de vertiges ont été guéris.
La province deThai Binh compte des dizaines de milliers de victimes. Mais avecseulement cinq salles de sauna, le Centre de désintoxication ne peuttraiter que 40-50 personnes par cure. Cela signifie qu'en l'état, ilfaudra une dizaine d'années pour que toutes les victimes de la provincebénéficient de ce traitement.
"Je souhaite quel'Association de l'agent orange/dioxine de la province reçoive davantagele soutien des généreux donateurs et des organisations vietnamiennes etétrangères pour pouvoir élargir ce Centre", a confié M. Nhat, ajoutantque fin juin dernier, le Centre avait ouvert des cours de formation pourdu personnel médical d'autres localités.
Espérons qued'autres Centres de désintoxication de la dioxine verront le jourailleurs dans le pays, pour redonner de l'espoir aux victimes comme M.Hai. - VNA (à suivre)
Première période: Les victimes de l'agent orange ne luttent jamais seules
Deuxième période: Agent orange: l'énergie du désespoir