Cambodge : procès pour génocide contre les ex-dirigeants Khmers rouges

Un deuxième procès contre les deux plus hauts dirigeants khmers rouges encore vivants est entré vendredi dans le vif des accusations de "génocide" commis entre 1975 et 1979, selon l'AFP.
Un deuxièmeprocès contre les deux plus hauts dirigeants khmers rouges encorevivants est entré vendredi dans le vif des accusations de "génocide"commis entre 1975 et 1979, selon l'AFP.

Déjà condamnés àvie en août pour crimes contre l'humanité par le tribunal de Phnom Penhparrainé par l'ONU, l'idéologue du régime Nuon Chea, 88 ans, et le chefde l'Etat du "Kampuchéa démocratique" Khieu Samphan, 83 ans, ont dûfaire face mardi aux procureurs. Cette première condamnation contre deshauts dirigeants du régime Khmer rouge n'a pas empêché l'ouvertureparallèle, en juillet, de ce second procès.

La procédure a été découpée en plusieurs "mini-procès", de crainte que les accusés ne meurent avant tout verdict.

"Les accusés vont maintenant affronter la justice pour les crimes lesplus graves qui leur sont reprochés", a lancé vendredi le procureur CheaLeang en déclarations liminaires.

Le témoignage d'unpremier témoin est attendu pour le 27 octobre. Les deux octogénaires,poursuivis pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre,comparaissent depuis 2011 pour leurs responsabilités dans la mort dedeux millions de personnes, soit un quart de la population du Cambodge,d'épuisement, de maladie, sous la torture ou au gré des exécutions.

Le premier procès s'était concentré sur l'évacuation forcée des villesen application d'une utopie marxiste délirante visant à créer unesociété agraire, sans monnaie ni citadins. Le deuxième procès estconsacré au génocide des Vietnamiens et de la minorité musulmane desChams, les mariages forcés et les viols commis dans ce cadre, ainsi queles crimes commis dans plusieurs camps de travail et prisons, dont S-21.Avant le découpage de la procédure, quatre anciens responsables étaientdans le box des accusés. Mais la ministre des Affaires sociales durégime Ieng Thirith, considérée inapte à être jugée pour cause dedémence, a été libérée en 2012. Son mari Ieng Sary, ancien ministre desAffaires étrangères, est décédé l'an dernier à 87 ans. Le tribunal,critiqué pour ses lenteurs, avait avant eux condamné à la perpétuitéDouch, de son vrai nom Kaing Guek Eav, chef de la prison de Phnom PenhS-21, où 15.000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées prèsde la ville. -AFP/VNA

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