BM: Le changement climatique pourrait reléguer un million de personnes dans l'extrême pauvreté

Avec plus de 3.200 km de littoral et des vastes zones basses, le Vietnam est l'un des pays parmi les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique.
BM: Le changement climatique pourrait reléguer un million de personnes dans l'extrême pauvreté ảnh 1Le climat et la topographie du Vietnam font des énergies renouvelables, en particulier de l'éolien, une perspective d'investissement importante. Photo: VietnamPlus

Avec plus de 3.200 km de littoral et des vastes zones basses, le Vietnam est l'un des pays parmi les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique.

C'est ce qui ressort du Rapport sur le climat et le développement du Vietnam, publié le 14 juillet par la Banque mondiale (BM).

Carolyn Turk, directrice nationale de la BM au Vietnam, a déclaré que le pays voit de plus en plus son développement affecté par le changement climatique et est désormais confronté à des questions cruciales sur la manière d'y répondre. Le Rapport sur le climat et le développement du Vietnam porte notamment sur la manière dont le pays peut maintenir son développement tout en s'adaptant le mieux possible aux changements climatiques croissants, a-t-elle déclaré.

En tant que marché émergent dynamique, le Vietnam est confronté à des risques de plus en plus graves liés au changement climatique, menaçant son objectif de devenir une économie à revenu élevé d'ici 2045.

Le Vietnam n'est pas un contributeur majeur de gaz à effet de serre (GES) dans le monde, avec 0,8% des émissions mondiales. Mais au cours des deux dernières décennies, le pays est devenu l'un des émetteurs de GES par habitant à la croissance la plus rapide au monde.

De plus, les émissions de GES du Vietnam sont également associées à la pollution atmosphérique toxique qui sévit dans bon nombre de ses villes, en particulier Hanoï, avec des implications pour la santé humaine et la productivité du travail.

Avec un littoral de plus de 3.200 km, le Vietnam est fortement exposé à l'élévation du niveau de la mer, aux conditions météorologiques extrêmes et à la hausse des températures. Les premières études montrent que le pays a perdu environ 10 milliards de dollars en 2020, soit 3,2% de son PIB, en raison de l'impact du changement climatique.

Sans mesures d'atténuation et d'adaptation appropriées, le changement climatique pourrait coûter au Vietnam entre 12 et 14,5% de son PIB chaque année après 2050 et entraînant un million de personnes dans la pauvreté d'ici 2030.

Néanmoins, il est toujours temps pour le Vietnam de faire face aux risques climatiques tout en maintenant une croissance économique robuste. Il faut, selon  Carolyn Turk, que le pays se détourne des énergies à forte intensité de carbone.

Selon le rapport, une série d'interventions urgentes devraient être ciblées, notamment un programme régional coordonné pour le delta du Mékong, un programme intégré d'investissement dans la résilience côtière pour les centres urbains et les infrastructures de connexion, un programme ciblé de réduction de la pollution de l'air pour Hanoï, une transition énergétique propre accélérée et un nouveau contrat social pour protéger les personnes vulnérables.

Selon les estimations de la Banque mondiale, pour atténuer des impacts du changement climatique au Vietnam d'ici 2040, le pays a besoin d'investissements supplémentaires de l'ordre de 368 milliards de dollars, soit 6,8% de son PIB annuel, dans les infrastructures, les nouvelles technologies et les programmes sociaux.

La BM recommande que ce montant soit financé à la fois par les secteurs public et privé et par une combinaison de sources financières nationales et internationales.

Les mesures d'adaptation impliqueront des investissements importants pour moderniser les actifs et infrastructures publics. Les investissements de protection pour gérer la montée du niveau de la mer nécessiteront également des financements importants.

Pour atteindre le zéro émission net, le Vietnam devra faire des investissements substantiels dans ses principaux secteurs émetteurs, notamment l'énergie, les transports, l'agriculture et l'industrie.

Des stratégies dynamiques seront nécessaires pour réduire les émissions, en particulier dans le secteur de l'énergie, où les énergies renouvelables doivent être encouragées, révèle le rapport. -VietnamPlus

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