- Pourquoi Vingroup a décidé de s’engager dans la fabrication de voitures, un secteur tout nouveau pour vous ?
La raison principale réside dans notre souhait de créer une marque de voitures vietnamienne de prestige au niveau international comme le sont Mercedes, BMW ou Toyota, pour ne citer qu’elles. Ce projet, baptisé Vinfast, est doté d’un soutien fort et garanti en capital, technologies, main-d’œuvre, et peut s’appuyer sur le réseau de distribution de Vingroup. Comme bien d’autres secteurs dans lesquels Vingroup s’est lancé et réussit maintenant, nous partons d’une feuille blanche. Mais comme vous pouvez le constater, les marques de Vingroup se sont rapidement fait un nom auprès des consommateurs.
- Pensez-vous que Vingroup se lance dans une aventure risquée, au regard de la conjoncture défavorable au Vietnam dans la mesure où la taxe d’importation automobile des pays de l’ASEAN sera ramenée à 0% en 2018 ?
L’an prochain, les entreprises automobiles vietnamiennes pourraient arrêter l’importation d’accessoires pour l’assemblage et importer des pièces entières, ce qui entraînerait cependant des centaines de milliers de suppressions d’emplois dans ce secteur. Mais, de notre point de vue, le Vietnam reste l’un des marchés les plus prometteurs du monde en matière de consommation automobile.

- Quelles sont les exigences du groupe en termes de ressources financières et humaines pour réussir ce projet ambitieux ?
Nous avons réuni des experts chevronnés dans l’industrie automobile. Nous coopérerons avec des groupes automobiles mondiaux dans la question du transfert de technologies comme Boston Consulting Group, Magna Steyr, AVL, Durr, Henn, etc. En termes de capitaux, nous avons signé un accord de crédit avec le groupe banco-financier Credit Suisse, qui s’est engagé à nous accorder un prêt initial de 800 millions de dollars. L’octroi de prêts supplémentaires se fera en fonction de la demande de développement de Vinfast. – CVN/VNA