C’estparticulièrement le village de Kon Tum Konâm (ville de Kon Tum, provincedu même nom), situé au bord de la rivière Dak Bla, qui est unedestination de prédilection pour de nombreux touristes étrangers.
Les délégations de voyageurs touristes y viennent souvent, visant àdécouvrir et partager la vie quotidienne des habitants. Les histoiresd’amour entre les femmes de Bana, ethnie minoritaire au Tây Nguyên, etles hommes étrangers étaient une évidence. L’amour entre Y Hem, unevillageoise de Kon Tum Konâm, et John Nathan, de nationalité belge, enest un bon exemple.
Y Hem parle un peu anglaiscar 2008, elle était guide touristique des délégations étrangères à KonTum. Dans le cadre d’un voyage d’une durée approximative d’une semaine,John et les visiteurs étrangers ont eu l’opportunité de loger chez leshabitants et d’y découvrir la vie des Bana. C’est à ce moment-là que leBelge est tombé amoureux d’Y Hem.
Par la suite,John devait retourner en Belgique, alors il continua à contacter Y Hempar courrier électronique. Quant à Y Hem, elle suivait des coursd’anglais pour pouvoir communiquer plus facilement avec ce jeune homme,tandis que lui apprenait quelques notions de la langue de Bana.
C’est alors qu’2010, le Belge décida de retourner au village au bordde la rivière Dak Bla pour déclarer sa flamme à Y Hem, qui lui réponditpar les mêmes sentiments. Sur ces entrefaites, John travaillant enChine, fait deux fois par an le trajet jusqu’au village pour passer dutemps avec sa belle. Lorsque juin 2011 arriva, c’est elle qui lerejoignit en Belgique à la rencontre de la famille de John. «C’était lapremière fois que je partais à l’étranger, c’était assez perturbant.J’étais très heureuse d’avoir vu John et toute sa famille à l’aéroportpour m’accueillir. C’était à ce moment là que j’étais sûre de l’amourqu’il me portait», partage-t-elle.
Elle a étéaccueillie chaleureusement par la famille de John durant trois mois etaujourd’hui, ils ont ensemble fondé leur famille avec une fille de septmois.
D’après Y Hem, John est sociable ets’intéresse à sa famille. «Il mange et boit selon le style des Bana.Nous venons de recevoir l’acte de mariage et allons organiser unecérémonie de noces à la fin de l’année», ajoute-t-elle.
Le mariage se déroulant au village, les parents de John sedéplaceront pour l’événement. «Je pense que ma petite famille restera auvillage jusqu’au 15 ans de notre fille, pour qu’elle puisse découvrirla vie des Bana. Enfin, nous irons en Belgique», explique-t-elle.
Après ses voyages au Vietnam, John aime beaucoup Kon Tum où lapopulaire est gentille et sincère. «J’aime mon épouse, j’aime soncaractère. Je souhaite vraiment que ma fille apprenne le mode de vie desBana», précise-t-il.
Selon Mme Giut, chef duvillage de Kon Tum Konâm, ce village totalise 225 familles originairesde Bana. «Hormis Y Hem, cinq autres filles de Kon Tum Konâm se sontmariées avec des étrangers. Ces cinq filles et leurs époux viventactuellement à l’étranger», reconnaît-t-elle.
Parmi les amours sans frontière du village de Kon Tum Konâm, il y al’histoire d’Y Ruth et du français Edours qui se sont rencontrés en2008. Ce dernier travaille dans une ONG spécialisée dans l’assistance àla santé et l’éducation dans les zones d’ethnies minoritaires de laprovince de Kon Tum. Ils se sont mariés récemment et habitentactuellement en France avec tout de même un «pied-à-l’eau» au Vietnampuisque Edours a construit une maison sur pilotis à Kon Tum Konâm. – AVI