Tokyo (VNA) – Huynh Van Hai Hoc et Nguyên Duong Tùng ont été récompensés par la police de l’arrondissement de Takatsu pour leur courage. Les deux héros, qui bénéficient d’une bourse du journal Asahi pour étudier au Japon, ont donné une belle image des Vietnamiens dans le «pays du Soleil-Levant». Article signé Tuyên Huu.
Lors d’une journée anodine de juin, alors que je lisais les nouvelles dans la presse japonaise sur mon lieu de travail, la Une du Mainichi, journal tiré à plus d’un million d’exemplaires tous les jours, a retenu mon attention : «Certificat de mérite décerné à deux étudiants vietnamiens à Kawasaki, dans la province de Kanagawa». La photo sur la première page, où l’on voyait deux jeunes Vietnamiens en train de recevoir leur satisfecit en présence de policiers japonais, m’a donné l’envie d’en savoir plus sur cette histoire.
Un acte courageux
Après plusieurs mois d’attente et de nombreux coups de fil au commissariat de l’arrondissement de Takatsu, ainsi qu’aux deux jeunes hommes vietnamiens concernés, mon collègue et moi avons finalement pu réaliser une petite interview.
Le jour du rendez-vous, à la station de police de Takatsu, dans la province de Kanagawa, des policiers japonais ont tenu à saluer une nouvelle fois le courage de Hoc et Tùng. «La décision de ces deux jeunes Vietnamiens de poursuivre et d’arrêter le voleur malgré les risques que cela comportait mérite notre reconnaissance et tous nos compliments. Ce sont les premiers de l’année à être distingués par la police locale pour avoir lutter contre des criminels», a précisé Niitsu Kenichi, le shérif adjoint du commissariat de police de Takatsu.
Dans la foulée de l’entretien avec les policiers de Takatsu, nous sommes allés chez Nguyên Duong Tùng, qui habite à environ 400 m du commissariat. Nous sommes rentrés dans un immeuble assez vétuste, qui abrite une vingtaine de studios, dont la chambre de Tùng qui se trouve au 2e étage. C’est une chambre tout à fait ordinaire, ne contenant que des meubles et des objets indispensables pour la vie quotidienne. Juste à l’entrée de son logement, j’ai immédiatement reconnu le certificat de mérite suspendu sur le mur à quelques centimètres de la photo sur laquelle Nguyên Duong Tùng le reçoit.
«La décision de Tùng et Hoc de poursuivre et d’arrêter le voleur (…) mérite notre reconnaissance et tous nos compliments», selon Niitsu Kenichi, le shérif adjoint du commissariat de police de Takatsu. Photo : VNA
Le 29 mai, la journée à l’origine de toute cette histoire, Tùng et Hoc étaient alors livreurs pour le grand quotidien japonais Asahi. Ce jour-là, Tùng s’est rendu chez Hoc afin de lui demander de lui changer de l’argent pour pouvoir faire le plein avant d’entamer sa tournée du jour. Alors qu’il arrivait devant le studio de Hoc, Tùng a entendu des bruits à l’intérieur. Croyant qu’il s’agissait d’un ami de Hoc, Tùng a attendu quelques instants devant la porte. Quelques minutes plus tard, Hoc est rentré chez lui mais il lui était impossible d’ouvrir la porte de son propre studio. Les deux jeunes hommes ont alors deviné grâce au bruit que l’homme qui était à l’intérieur était en train de prendre la fuite par le balcon. Tùng et Hoc ont pris immédiatement en chasse le voleur, et ils ont fini par le rattraper dans une impasse du quartier. Avec un physique plus modeste que celui du voleur, les deux Vietnamiens ont fait preuve d’un immense courage pour poursuivre le malfaiteur. C’est la raison pour laquelle les policiers de Takatsu ont décidé de leur remettre ce certificat de mérite.
Les héros expatriés
Huynh Van Hai Hoc et Nguyên Duong Tùng sont allés au Japon dans le cadre d’un programme d’études proposé par le journal Asahi. Le fonctionnement est le suivant : pendant les deux premières années, le journal paie le logement, les frais de déplacement et de scolarité de deux Vietnamiens. En contrepartie, ces jeunes doivent assurer la distribution des journaux.
En plus des cours de langue obligatoires, Tùng et Hoc travaillent 28 heures par semaine. Nguyên Duong Tùng est impressionné par sa qualité du travail et sa gentillesse. Chaque jour, il prend une vieille motocyclette des années 1980 pour livrer les journaux avant de se rendre à son cours de langue. Malgré les difficultés du quotidien, il reste toujours optimiste. «Quand j’aurai fini d’apprendre le japonais, je souhaiterais étudier à l’Universitaire d’Iwate ou d’Utsunomiya dans le secteur agricole», a-t-il confié.
Notre rencontre avec Tùng s’est terminée là car il était déjà temps pour lui d’assurer sa tournée de livraison. En l’observant se préparer, j’ai souhaité du fond du cœur qu’il réussisse à réaliser son rêve. – CVN/VNA