Un forum sur les relations entre les entreprises vietnamiennes implantées à l’étranger et celles au Vietnam a eu lieu le 9 février à Hô Chi Minh-Ville.

Une cinquantaine d’entreprises de Vietnamiens résidant à l’étranger (Viêt kiêu) et leurs homologues du Vietnam, toutes spécialisées dans la production agricole, se sont entretenues sur diverses questions en relation avec le renforcement des échanges commerciaux, les opportunités de commerce, ainsi que les mesures prises par le gouvernement pour faire de l’agriculture nationale un secteur de hautes technologies et à haute valeur ajoutée.

Le docteur Dô Thi Dông Xuân, une Viêt kiêu de Hongrie spécialisée dans l’élevage et la conservation des gènes, a constaté que ces dernières années, le secteur agricole du Vietnam avait connu d’importants progrès. Toutefois, le développement du pays, et l’urbanisation qu’il entraîne, a généré un important exode rural, avec pour conséquence le risque de désertification des zones rurales.

“Les ruraux sont poussés à l’exode vers les grandes villes parce qu’ils considèrent ou ne peuvent gagner suffisamment bien leur vie. L’application des technologies dans les activités rurales, à commencer par l’agriculture, est un des moyens pour améliorer les revenus, mais cette application doit se faire progressivement afin de bien la maîtriser et de s’assurer de bons résultats, ainsi que pour protéger l’environnement et la biodiversité”, a expliqué le docteur Xuân. Partageant l’avis du docteur Xuân, Pham Thi Kim Hoa, une Viêt kiêu d’Israël, a confirmé que si les technologies sont la base de l’amélioration des rendements agricoles, elles ne sont pas tout : il est tout aussi essentiel de changer les habitudes de travail des agriculteurs, par exemple en leur apprenant à informatiser leurs travaux.

Agréant les estimations de ces Viêt kiêu, Cao Duc Phat a rappelé que le gouvernement réactualise constamment son programme d’édification de la Nouvelle ruralité en fonction de l’évolution de sa mise en œuvre. L'objectif, en dehors de faire bénéficier les zones rurales des fruits du développement national, est d'élever les revenus de la population rurale. Et certains modèles à succès comprenant l’emploi de technologies modernes sont désormais généralisés de province à province.

Sur un autre plan, celui du développement du commerce, Vu Thi Mai Linh, une Viêt kiêu de Russie, a exposé les goûts du consommateur russe en matière de fruits tropicaux afin que les produits vietnamiens pénètrent mieux ce marché, en particulier les mangues, les litchis et le fruit du dragon. Elle a insisté sur la nécessité pour le Vietnam d’améliorer ses technologies de stockage afin que ses fruits conservent leur fraîcheur plus longtemps. Ainsi, ils pourront être transportés en Russie par voie maritime plutôt qu’aérienne, donc à moindre coût. Répondant à une question de Mme Linh, le ministre de l’Agriculture a convenu qu’un stockage de fruits d’une durée de deux ou trois mois est pour le moins difficile à envisager, mais que son ministère coopérait avec le Japon pour tester les équipements nécessaires, et que le Vietnam appréciait tout transfert technologique de pays développés en ce domaine, en particulier d’Israël.

Nguyên Van Hoa, un Viêt kiêu de Bulgarie et professionnel du commerce, a suggéré aux entrepreneurs vietnamiens d’implanter des entreprises dans ce pays. Selon M. Hoa, le gouvernement bulgare favorise les investisseurs vietnamiens et les loyers ne sont pas élevés.

À cette occasion, des Viêt kiêu d’Israël, de Hongrie, de Russie, de France et de Bulgarie ont partagé leurs connaissances des marchés de ces pays ainsi que des expéreinces professionnelles, avant d'assurer être prêts à assister les entreprises vietnamiennes dans leurs études de marché comme dans la recherche de partenaires. -CVN/VNA