Avec d’autres collines del’est, A1 créait un mûr solide protégeant le secteur central du campretranché de Diên Biên Phu, dont la casemate du général de Castries. Apartir d’A1, on a une vue panoramique sur le centre-ville de Diên Biên,les autres collines ou encore l’aéroport de Muong Thanh. L’arméefrançaise croyait ce site imprenable. Pour l’armée du général Vo NguyenGiap, ce fut en effet la position la plus difficile à prendre. Durantles 56 jours et nuits de la campagne de Diên Biên Phu, 39 ont étéconsacrés à cette colline, avec le sacrifice de plus de 2.000 soldatspour finalement s’en emparer.
Aujourd’hui on a construitune allée en pierre conduisant au sommet de la colline. On y voit encorela tranchée de ravitaillement de l’armée française à côté d’unebarrière barbelée couverte de feuilles mortes. A 84 ans, le vétéran PhamBa Mieu n’a rien oublié de la bataille : Mon peloton a participé dudébut jusqu’à la fin au combat sur la colline A1. On combattait jour etnuit, parfois on n’avait rien à manger. Ce n’était pas du tout évidentde faire sauter à la dynamite ce site. Avec les Français, on s’estlittérament arraché chaque mètre de terre. On a dû construire un systèmede fortifications depuis Ta Leng. Ce n’est qu’après avoir anéanti deuxchars que nous avons pu ouvrir une brèche et détruire les blockhaus quiétaient placés tous les 10 m.
Le sommet de la colline estdevenu un musée en plein air conservant les traces de la bataille. LoThi Sinh, guide du musée d’histoire de Diên Biên Phu, fait savoir : Vousvoyez ici l’un des 2 tanks que l’armée française avait utilisé poureffectuer une contre-offensive. Il a été abattu par des bazookas de lacompagnie 600 de Luu Viet Huu. Les 4 soldats qui ont participé àl’attaque sont tombés au champ d’honneur. Voilà leur tombeau, situé àcôté du tank.
Pour s’emparer de la colline A1, l’armée dugénéral Vo Nguyen Giap a eu une initiative aussi intelligentequ’audacieuse : creuser un tunnel dans lequel elle a mis une tonned’explosifs afin de faire sauter la casemate du commandant de laposition. Lo Thi Sinh : 25 soldats se sont vu confier la tâche decreuser le tunnel. Plus ils avançaient, plus ils étouffaient, fauted’oxygène. Le suivant devait éventer le précédant. La terre extraiteétait mise dans un sac puis transportée dehors pour fortifier lestranchées. Au bout de 15 jours, les soldats ont achevé ce tunnel de 47m. Le 6 mai 1954, à 20h30, ils ont reçu l’ordre de dynamiter le tunnel.L’explosion a ébranlé la colline, tuant une compagnie ennemie etchoquant tous ceux qui étaient encore retranchés dans les casemates.Saisissant l’occasion, nos troupes se sont emparées de la colline. Entout, elles ont anéanti 850 soldats ennemis, soit 4 bataillons.
Le tunnel qui a explosé autrefois a été restauré en 2004 sur 18m delarge et 13m de profondeur. Un relief a été installé pour marquer lalimite des deux armées lors de la bataille. Le poste de commandementd’Eliane 2 est toujours là, noirci par le temps. Les 4.000 mètres detranchées en plein air, les barbelés, 10 des 37 blockhaus de l’arméefrançaise et bien d’autres vestiges racontent toujours cette campagne deDiên Biên Phu que le poète To Huu a immortalisée par ce vers « 56 jourset nuits passés en creusant la montagne, dormant dans des abris,mangeant des boules de riz sous la pluie incessante ». -VNA/VOV

DK1 - des “forteresses d’acier” sur le plateau continental
Au large des côtes vietnamiennes, là où l'horizon se confond avec l'immensité océanique, se dressent depuis 36 ans les plateformes DK1, véritables «forteresses d'acier» ancrées sur le plateau continental sud du Vietnam. Ces structures imposantes, construites en 1989, abritent les soldats du Bataillon DK1 de la deuxième zone maritime, gardiens silencieux de la souveraineté nationale.