À Lôc Trat, le métier de forgeron de père en fils
Selon les artisans
âgés du village de Lôc Trat, dans la commune de Gia Lôc, ce métier
existe ici depuis plus de 100 ans. À force de forger on devient
forgeron. Beaucoup de familles l’exercent depuis quatre générations.
Ce métier nous vient de nos ancêtres. J'ai toujours
essayé de le maintenir, en mémoire de mes aïeuls et pour faire vivre ma
famille, a confié Nguyên Van Sinh qui exerce ce métier depuis quatre
décennies.
Le village de Lôc Trac compte une
vingtaine de forges. En moyenne, les produits tels que des couteaux,
ciseaux… coûtent environ 30.000 à 70.000 dôngs/pièce. Après déduction
des frais, un travailleur gagne 70.000 dôngs par jour...
La forge d'une famille se trouve souvent dans la cour, et fait environ
6-10m². Selon Nguyên Van Sinh, chaque forge n’a besoin que de deux
ouvriers qui peuvent fabriquer chaque jour trois à quatre machettes ou
neuf à dix couteaux.
Le village est spécialisé
depuis longtemps dans la fabrication des outils agricoles ou d’usage
courant telles que charrues, houes, faucilles, machettes, couteaux,
ciseaux... Auparavant, pendant la moisson, la demande était telle que
les forgerons devaient mobiliser toute la famille et travailler jour et
nuit.
Depuis dix ans, l’agriculture a été
progressivement été mécanisée. Les outils manuels ont été remplacés par
des machines, et les commandes ont diminué de jour en jour. À quoi
s’ajoute la concurrence des produits importés de Thaïlande et de Chine.
Actuellement, de nombreuses familles de forgerons
cherchent de nouveaux débouchés à l'extérieur de la province voire au
Laos, au Cambodge.
Bien que cet artisanat n’est plus
aussi florissant qu’autrefois, beaucoup d’habitants locaux y restent
attachés. Malgré les difficultés, le village de Lôc Trat et de
nombreux autres villages artisanaux de la province de Tây Ninh sont
devenus un élément indispensable de la vie et de la culture des
habitants locaux. – AVI