Hanoi (VNA) - Les trois années écoulées ont été bonnes pour le Vietnam au niveau de l’envoi des travailleurs à l’étranger. Et 2017 devrait confirmer la tendance, à condition toutefois de former un personnel de qualité répondant aux exigences des employeurs dans les pays d’accueil.
Envoyer des travailleurs pourvoir un poste à l’étranger est une des solutions pour remédier à la problématique du chômage, surtout chez les jeunes vivant en zones rurales. Nombre de familles dans les provinces comme Bac Giang, Vinh Phuc, Phu Tho (Nord), Nghê An ou encore Hà Tinh (Centre)… sont sorties de la pauvreté grâce à l’argent transféré au Vietnam par les membres de ces familles partis travailler à l’étranger.
Selon les statistiques, en 2016, plus de 120.000 personnes ont ainsi quitté temporairement le pays pour un emploi à l’étranger, soit une croissance de plus de 26,2% en un an. Environ 68.000 ont été envoyées à Taïwan, près de 40.000 au Japon, plus de 2.000 en Malaisie, plus de 4.000 en Arabie saoudite, et plus de 8.400 en République de Corée et dans d’autres marchés.
Coopération productive avec la Corée du Sud
Le ministre du Travail, des Invalides et des Affaires sociales et le ministre sud-coréen de l’Emploi et du Travail ont signé, après une rupture de quatre ans, un mémorandum sur la réception des travailleurs vietnamiens en République de Corée dans le cadre du programme EPS (Employment Permit System). Cela inaugure une nouvelle ère pour les travailleurs vietnamiens. «La République de Corée est un marché de pointe pour le Vietnam. Actuellement, plus de 50.000 Vietnamiens y travaillent conformément au programme EPS. Le salaire moyen mensuel oscille entre 1.000 et 1.500 dollars», révèle Pham Viêt Huong, chef adjoint du Département de gestion des travailleurs à l’étranger. Et d’ajouter que les travailleurs vietnamiens sont bien appréciés par les entreprises sud-coréennes parce qu’ils ne rechignent pas à la tâche.
Concernant le marché japonais, le Vietnam y a envoyé près de 40.000 travailleurs en 2016. Récemment, le Japon a révisé la loi sur la formation et la protection des stagiaires étrangers, en vertu de laquelle il accordera des assistances en faveur des pays en voie de développement dans le développement des ressources humaines. Précisément, le contrat de travail au Japon pourra avoir une durée maximale de cinq ans pour les stagiaires étrangers. Une bonne opportunité pour eux - en particulier les jeunes travailleurs hautement qualifiés - d’évoluer dans un environnement de travail à la pointe.
Des lacunes à combler
Si les opportunités sont bel et bien réelles, les défis à relever le sont tout autant. De manière générale, les travailleurs vietnamiens manquent de discipline, en plus d’un faible niveau de qualification et d’une faible productivité. Sans compter les clandestins... Une situation qui rebute plusieurs pays.
Selon le docteur Vu Xuân Hùng, directeur de l’Institut de la recherche scientifique et de l’enseignement professionnel : «Il faut que les travailleurs vietnamiens candidats à l’expatriation fassent preuve de davantage de conscience professionnelle, de discipline et aient un meilleur niveau de qualification. Ce sont des facteurs importants pour le marché international qui demande de plus en plus une main-d’œuvre de haute qualité».
Une idée partagée par les responsables de l’Association d’envoi des travailleurs du Vietnam, et notamment son président Nguyên Luong Trào : «Les sociétés qui fournissent le personnel doivent également être sérieuses et chercher à accroître le niveau des travailleurs. Ce afin d’assurer la qualité du personnel».
Pour 2017, le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales prévoit de soumettre au gouvernement le projet «Envoi de travailleurs de haute qualité à l’étranger pour la période 2017-2020, orientations à l’horizon 2025». Une fois adopté, l’occasion sera offerte à plus de 200.000 licenciés dans l’attente d’un emploi de pourvoir un poste à l’étranger. -CVN/VNA