Idem pour le centre d’envoi des travailleurs de laCompagnie par actions du textile-habillement Saigon, qui a mis à disposition7.110 travailleurs vietnamiens au Japon durant le premier trimestre.
De grands débouchés à pourvoir
Selon le Service du travail, des invalides de guerre etdes affaires sociales de Hô Chi Minh-Ville, depuis 2011, pas moins de 55.600travailleurs vietnamiens sont partis travailler à l’étranger. Sur ce total,seuls 22% ont un diplôme de niveau secondaire et universitaire.
Sur cette période, c’est le Japon qui a recruté le plusde personnel vietnamien, avec 31.000 personnes. Viennent ensuite Taïwan(12.000), la Malaisie (5.000) et la République de Corée (3.500). Ces pays ontessentiellement besoin de travailleurs qualifiés dans le textile-habillement,la transformation alimentaire, les hommes d’équipage. En 2017, la demande est estiméeà 16.000 travailleurs vietnamiens.
À l’issue de leur contrat de travail à l’étranger, endehors d’un revenu élevé pour améliorer leur niveau de vie, les travailleurspeuvent acquérir une haute qualification professionnelle et linguistique qu’ilspeuvent valoriser une fois rentrés. Le revenu moyen de ces vietnamiensexpatriés varie de 5 à 20 millions de dôngs, parfois même 60 millions par moisselon la profession, le pays et les qualifications de chacun. La rémunérationmensuelle oscille entre 5 et 12 millions de dôngs en Malaisie, 13 et 20millions au Japon, au Portugal, à Taïwan, et tourne autour de 60 millions dedôngs en Australie.
Nguyên Thi Ly, directrice de l’École secondairetechnologique de Thu Duc, à Hô ChiMinh-Ville, fait savoir que parmi les 300 élèves formés pour partir travaillerau Japon, plusieurs d’entre eux ont amassé la coquette somme de 850 millions dedôngs en trois années de travail.
Miser sur la formation professionnelle
Trân Viêt Phu, directeur adjoint de l’École destechnologies et de la technique de Hô Chi Minh-Ville, estime que le Vietnamfait partie des pays disposant de la plus abondante ressource de travailleurspour l’étranger. Mais d’un point de vue général, le travail en équipe n’est pasleur fort, de même que l’informatique et les langues étrangères.
Actuellement, la mégapole du Sud recense 46 entrepriseset 23 centres spécialisés dans l’envoi de personnel. En outre, plusieurs écolesd’apprentissage ont signé avec le Japon,la République de Corée des contrats de formation professionnelle concernant lesfuturs travailleurs avant de les y envoyer durant trois ans. Mais la pénurie detravailleurs qualifiés reste plus que jamais d’actualité.
Lê Quôc Binh, directeur de l’École de la formationprofessionnelle de la ville, a parfaitement cerné le problème. Conscient desenjeux, il propose que les écoles élaborent leur propre programme de formationen fonction des demandes des recruteurs.
«Avec le programme que nous avons mis en place, lestravailleurs qualifiés peuvent répondre rapidement aux exigences des employeursétrangers. Une fois leur contrat arrivé à échéance, ils peuvent appliquer lesavancées technologiques et scientifiques qu’ils ont acquises pour le développementdu pays», partage M. Binh. Et d’ajouter que les entreprises encadrant lescandidats à l’expatriation doivent collaborer avec les établissements deformation dans l’optique de recruter davantage de travailleurs aptesimmédiatement.
Pour Trân Anh Tuân, directeur adjoint du Centre deprévisions sur les besoins en personnel et d’information sur le marché de l’emploide Hô Chi Minh-Ville, le monde globalisé ne laisse pas d’alternative auVietnam. Pour que le pays soit attractif au regard des recruteurs étrangers, ilfaut du personnel compétent. Enfin, outre la collaboration centres d’apprentissage-entreprises,les organismes de gestion des travailleurs doivent coopérer avec lesentreprises s’occupant de l’envoi des travailleurs pour mettre à profit lesconnaissances et compétences des travailleurs de retour au pays. – CVN/VNA