Hanoi, 24 décembre (VNA) – Du 18 au 30 décembre 1972, l’armée américaine a mené une campagne militaire intitulée Linebacker II, mobilisant des centaines de bombardiers, dont des B52, dans des raids contre Hanoi, Hai Phong, Thai Nguyen et d’autres localités du Nord du Vietnam. Nous allons rencontrer des témoins à l’occasion du 45ème anniversaire de la victoire de Hanoï-Diên Biên Phu aérien.
Nguyen Van Hau, qui était à l’époque le chef des gardes civils du village de Phuong Liet, à Hanoi, se souvient encore du retentissement des sirènes à chaque fois que les bombardiers approchaient: "Quand les civils entendaient ces sirènes, ils abandonnaient tout de suite ce qu’ils étaient en train de faire pour courir vers l’abri le plus proche", nous raconte-t-il. "Les militaires, eux, retrouvaient leurs postes de combats pour tenter d’abattre les bombardiers avec les armes qu’ils possédaient."
Rien qu’à Hanoi, les bombardements américains ont fait 2.380 morts et 1.355 blessés ainsi que d’innombrables dégâts matériels. La principale station de la voix du Vietnam a d’ailleurs été touchée de plein fouet.
C’est en tant que chef de la milice communale de Me Tri que Tran Ngoc Lam a participé à ces combats de décembre 1972. Il se souvient: "En décembre 1972, les Américains ont bombardé par quatre fois ici. En moyenne, six bombes ont été larguées pour 100m2. Notre troupe était composée de 11 membres dont 6 sont tombés au champ d’honneur. Mais nous avons pu abattre un F4".
De même qu’à Hanoi, les soldats et la population de Hai Phong et de Thai Nguyen ont combattu héroïquement. Trinh Thi Tho, à l’époque présidente de l’Association des femmes de Hai Phong, en garde des souvenirs précis: "Les bombardements américains ont provoqué d’importantes déflagrations", nous dit-elle.
"Parfois, même si les bombes tombaient très loin de chez nous, nos vitres se cassaient. Nous devions donc coller du papier dessus pour qu’elles ne soient pas cassées sous la pression des bombes. Beaucoup de personnes ont évacué, mais d’autres sont restées pour poursuivre leur travail à l’usine. Quand les alarmes retentissaient, on descendait dans les abris. Puis, quand les avions ennemis s’en allaient, on reprenait le travail."
Au bout de 12 jours et 12 nuits, l’armée américaine a du cesser ses raids, essuyant ainsi un revers cuisant. Parmi les 81 bombardiers américains abattus, 34 étaient des B52, abattus par la volonté de fer d’une armée et d’une population unies dans la victoire. – VOV/VNA