A environ 6 km du centre-ville de Dien Bien Phu, prenez la Nationale 279 suivant la direction sud, vous arrivez à la commune de Thanh Xuong, district de Dien Bien, province éponyme (Nord).

Ici, des rizières verdoyantes à perte vue, des villages cachés au milieu des vergers. En admirant de tels paysages, il est difficile d'imaginer que cette terre était il y a 60 ans le camp de concentration de Noong Nhai, que les colonialistes français ont bombardé en 1954 faisant 444 morts, pour la plupart des personnes âgées, des femmes et des enfants.

En 1952, après la fin de la campagne du Tay Bac, l’ancienne province de Lai Chau a été libérée. Peu après, fin 1953, les colonialistes français ont occupé Dien Bien Phu. Ils ont rassemblé des habitants dans quatre camps dont Noong Nhai. A Noong Nhai, il y avait des habitants des communes de Thanh Xuong, Thanh An, Noong Het, Sam Mun et Noong Luong. Les Français ont créé ces camps de concentration pour isoler les habitants et l’armée vietnamienne. Ils voulaient faire des habitants des boucliers une fois que les soldats vietnamiens attaqueraient Dien Bien Phu. Ces gens devaent travailler de manière forcée pour creuser des tranchées. Sur une superficie de moins de 10 ha, plus de 3.000 habitants vivaient dans d'étroites paillotes en bambou.

Quand la campagne de Dien Bien Phu est entrée à la 2e attaque, les soldats français du QG Dien Bien Phu ont été encerclés et sur le point d’être anéanti. Vers 14h le 25 avril, les avions français ont bombardé les habitants innocents du camp de concentration de Noong Nhai. Des cris, des hurlements partout et des cadavres... Cet événement douloureux est gravé à jamais dans la mémoire des gens dont M. Lo Van Inh, 76 ans, en est un témoin vivant. Dans ce massacre, hélas, plusieurs familles ont été anéanties, se souvient M. Inh.

Pour l’heure, un mémorial des habitants innocents tués par ce bombardement français a été érigé au village de Noong Nhai. La statue d’une femme de l’ethnie Thai portant dans ses bras un enfant mort rappelle aux générations futures de ne pas oublier ces années douloureuses.

Soixante ans sont passées, grâce aux intérêts du Parti, de l’Etat, des autorités et des habitants locaux, la commune de Thanh Xuong connait actuellement une nouvelle physionomie. Elle dénombre plus de 7.600 habitants sur l’ensemble de 1.894 foyers dont la plupart sont des ethnies Kinh, Thai et Kho Mu. Grâce à l’application des avancées scientifiques et technologiques, la productivité annuelle de riz atteint 6,45 tonnes/ha. En particulier, le taux de foyers pauvres est de 4,84%.

Les infrastructures concernant l’électricité, la communication, les écoles, des services sanitaires sont améliorées. Et 100% des foyers ont accès à l'électricité, plus de 80% ont un poste de télévision et une moto. Chaque année, plus de 98% des enfants en âge vont à l’école maternelle, 100% des enfants de 6 ans vont à l’école primaire, plus de 98% des écoliers achèvent le cycle du primaire, etc.

Dans l’ambiance festive et joyeuse à l’approche du 60e anniversaire de la victoire de Dien Bien Phu, depuis le centre de la commune de Thanh Xuong aux villages, les tambours et chansons folkloriques des ethnies Kinh, Thai et Kho Mu invitent les touristes à venir découvrir Thanh Xuong, une terre historique liée étroitement à la victoire de Dien Bien Phu qui a secoué la planète il y a 6 décennies. -VNA