La vaccination est une méthode extrêmement efficace pour prévenir laplupart des maladies infectieuses. Au Vietnam, le programme devaccination élargi permet d’éviter chaque année de 2 à 3 millions dedécès potentiels liés à ces maladies, en particulier chez les plusjeunes.
Le programme national de vaccination élargi, lancéen 1985, est - à quelques exceptions près - une vraie réussite. «Descentaines de millions de doses de vaccins ont été administrées auxenfants pour prévenir de nombreuses maladies contagieuses», informe lePr.-Dr. Nguyên Trân Hiên, directeur du Comité de gestion du programme enquestion. Les maladies concernées sont la tuberculose, la poliomyélite,la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, la rougeole, le choléra,l’hépatite B et l’encéphalite japonaise.
Prévenir les maladies infectieuses
Cettevaste campagne de vaccination, qui se poursuit donc depuis maintenant30 ans, a permis de faire reculer de manière significative, voired’éradiquer de nombreuses maladies, infectieuses, notamment celles dontsont victimes les plus jeunes. L’an 2014 a été la 14e année consécutivesans poliomyélite dans le pays et la 9e sans aucun cas de tétanosnéonatal. Des résultats d’autant plus remarquables que le virus de lapoliomyélite reste présent dans certains pays de l’Asie du Sud et del’Afrique (Pakistan, Afghanistan, Somali, Nigeria, Cameroun, etc.). L’andernier toujours, près de 1,7 million d’enfants (97,1%) ont eu accès àl’ensemble des huit vaccins du programme de vaccination régulière. Et letaux de vaccination contre la rougeole, l’encéphalite japonaise et larubéole a atteint plus de 90%.
«En 2014, quelque 50millions de doses de vaccins ont été inoculées aux enfants de plus de11.000 communes et quartiers sur l’ensemble du territoire. À ce jour, leVietnam est à même de produire dix des douze vaccins utilisés dans leprogramme de vaccination élargi, ce qui permet aux enfants de bénéficierde vaccins gratuits contre plusieurs maladies dangereuses», se félicitele Pr.-Dr. Nguyên Trân Hiên.
Fin avril, l’Organisationmondiale de la santé (OMS) a certifié l’autorité nationale vietnamiennede réglementation (NRA) comme étant conforme aux normes internationales,confirmant, de fait la qualité des vaccins produits par le Vietnam,avec la possibilité d’en exporter.
Toutefois, le chef duDépartement de la médecine préventive (ministère de la Santé), Trân DacPhu, attire l’attention sur les développements complexes des maladiesinfectieuses ces dernières années. Avec un risque élevé de les voirexploser si la vaccination n’est pas bien maintenue.
Eneffet, la rougeole, censée être éradiquée aux États-Unis depuis 2000,est réapparue en décembre 2014 en Californie. En cause : le refus deplus en plus répandu de la vaccination. De plus, en 2014, des cas depoliomyélite dus au poliovirus sauvage ont été signalés dans neuf pays,avec une tendance à la hausse. Idem pour la polio, qui a fait un retourremarqué dans certains pays de l’Asie du Sud dont le Vietnam, à telpoint que l’OMS a décrété la «situation d’urgence».
Selonun représentant de l’Institut central de l’hygiène et de l’épidémiologie: «L’objectif est d’éradiquer de la surface de la Terre la polio en2018, la rougeole en 2020 et d’abaisser le taux de contamination parl’hépatite B chez les enfants de moins de 5 ans sous le seuil des 1%dans le Pacifique occidental en 2017».
Un programme encore perfectible
Dansle contexte de la mondialisation, avec des flux migratoires toujoursplus importants, le risque de pénétration du virus du polio au Vietnamest important.
Autre problème : le personnel desurveillance des activités de lutte contre la rougeole, en largesous-effectif. Dans le même ordre d’idées, le taux de vaccination contrel’hépatite B chez les nouveau-nés dans les 24 premières heures resterelativement faible (55,4 % en 2014). À noter aussi l’hétérogénéité dela qualité des services du programme national de vaccination élargi,loin d’être au niveau dans les régions montagneuses et reculées.
Pluspréoccupant encore, les effets secondaires indésirables de certainsvaccins vietnamiens administrés dans le cadre du programme qui ontprovoqué une certaine défiance des citoyens à l’égard des vaccins«maison». Ou le fait que le budget alloué au programme de vaccinationélargi ne satisfait qu’à 50-60% des besoins, bien qu’il soit augmentéchaque année. Toutefois, même si bien des éléments restent à améliorer,le bilan global est largement positif. -CVN/VNA