Au Vietnam, l e 10 août est la Journée de l’agent orange et marque le 51e anniversaire des premiers épandages. Les années passent, mais la dioxine demeure. De nouvelles victimes sont nées tandis que d’autres trépassent.

Durant la guerre du Vietnam, l'armée américaine avait répandu durant 10 ans, de 1961 à 1971, plus de 80 millions de litres de défoliants toxiques. La plus longue guerre chimique de l'histoire de l'Humanité, a rappelé le président de l'Association des victimes de l'agent orange/dioxine du Vietnam (VAVA), le général Nguyên Van Rinh.

Les bombardements, l’utilisation de gaz toxiques, ont laissé des dégâts terribles qui sont encore visibles et se font sentir encore aujourd’hui. On ne peut presque pas se l’imaginer. Actuellement encore, des humains meurent des suites de cette guerre qui s’est terminée il y a bientôt 40 ans. Chaque année, des gens meurent suite aux mines qui se trouvent encore partout, a-t-il indiqué.

La guerre des États-Unis contre le Vietnam avec des armes chimiques a provoqué trois millions de victimes et des centaines de milliers de morts, surtout suite à l’utilisation de l’agent orange. Le Rapport Stellman indique que jusqu’à 4,8 millions de Vietnamiens furent directement exposés à l’agent orange dans les villages au sud du Vietnam, a-t-il souligné.

Aujourd’hui arrive la quatrième génération et les dégâts sanitaires sont toujours là, catastrophiques. Des centaines de milliers vivent aujourd’hui encore avec diverses graves maladies. La plupart des victimes, qui ont été exposées à ce poison il y a près de 40 ans, ont actuellement entre 50 et 70 ans, et elles souffrent de graves maladies.
Ce qui est dramatique, c'est que non seulement les combattants ont été touchés par ce défoliant toxique, mais aussi leurs proches ainsi que des Vietnamiens innocents, tous subissant les conséquences de ce crime atroce, a déclaré le président de la VAVA.

Selon le responsable, le gouvernement vietnamien a développé divers programmes et idées, afin de mobiliser toute la société pour l’aide aux personnes dans le besoin. Mais il est très important que les victimes aient un soutien au sein de la société et reçoivent de l’aide efficace. Le gouvernement verse, uniquement pour les plus pauvres, 100 millions de dollars par année. Ces dernières années, les vétérans américains ont déjà financé des projets d'aide aux victimes mais cela reste largement insuffisant.
En juin 2012, le gouvernement a adopté un plan d’action national à l’horizon 2015 pour régler de manière radicale les conséquences de l’agent orange/dioxine utilisé par l’armée américaine pendant la guerre. En d’autres termes, il s’agira de procéder à l’assainissement total de l’environnement dans les régions polluées par ce produit hautement toxique.

Le travail de décontamination est activement mis en œuvre. Les projets de restauration des forêts ont obtenu des résultats positifs dans les provinces de Dak Lak, Quang Nam, Thua Thiên - Huê, Dông Nai, Binh Duong, Cân Gio et Cà Mau...Actuellement, les États-Unis coopèrent avec le gouvernement du Vietnam dans un projet ''Traitement de l'environnement contaminé par la dioxine à l'aéroport de Dà Nang ".
Ce projet comprend le déminage, le traitement des terrains contaminés et leur réhabilitation. Il s’agit d’une nouvelle avancée dans les relations de coopération entre les gouvernements et les peuples du Vietnam et des Etats-Unis. Après Dà Nang, ce sera au tour d'autres points ''chauds'' comme les aéroports de Biên Hoà (province de Dông Nai, Sud) et Phu Cat (Binh Dinh, Centre) de faire l'objet d'une détoxication , toujours dans le cadre d'une coopération vietnamo-américaine. – AVI