Douze ans après l’autorisation gouvernementale de l’importation de longsmétrages par les sociétés privées, le marché de la diffusionaudiovisuelle bat son plein. Mais face à la concurrence des filmsétrangers, le cinéma national a du mal à s’affirmer.
Les salles obscures des grandes villes vietnamiennes ont réalisé 721milliards de dôngs de recettes en 2011, dont 75% reviennent à des filmsaméricains. Ces chiffres ont été révélés par Brian Hall, directeurgénéral de la compagnie Megastar Media, propriétaire de nombreuxcomplexes au Vietnam. Informations qui ont été reprises lors de laconférence sur le "Renforcement de la distribution des films : état deslieux et mesures", organisée fin juillet à Hanoi.
Selon Nguyên Van Tuân, directeur général de la Compagnie decommunication et de cinéma de Sài Gon, les films étrangers ont uneprésence écrasante, de l’ordre de 7 pour 1. L’année dernière, le cinémanational n’a en effet produit que 17 longs métrages, alors que 106 filmsont été importés, lesquels constituent la principale source de revenudes complexes cinématographiques.
Actuellement, leVietnam ne compte qu’une ou deux compagnies importatrices de filmsétrangers qui sont également propriétaires de nombreux complexescinématographiques dans les grandes villes. Elles sont libres deprogrammer leurs importations comme de fixer le prix des places.
Afin de limiter les conséquences de ce monopole, très préjudiciablesaux petits cinémas notamment, certains distributeurs de films proposentde fonder l’Association des distributeurs de films. Selon Nguyên VanTuân, cette association sera chargée d’établir un calendrier dediffusion des films, ainsi que d’intervenir et de négocier en cas dedésaccords. Elle participera également aux efforts visant à atteindre30% de films nationaux, au lieu de 16% aujourd’hui.
D’autres propositions sur la vente des places pourraient être prises parle ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme. Selon ledirecteur de la compagnie Fafilm Vietnam, Pham Van Hoa, la recetteannuelle de 721 milliards de dôngs de ce secteur conduit le ministère àenvisager une perception de 2% de ce montant - soit 14 milliards dedôngs - au profit d’un Fonds de développement du cinéma national. – AVI