Une Américaine au chevet des victimes vietnamiennes de la dioxine

"La première raison pour laquelle je suis venue au Vietnam est mon père, mais la raison pour laquelle j’y reste c’est vous (les victimes de l’agent orange/dioxine)", a déclaré Susan Hammond.
Une Américaine au chevet des victimes vietnamiennes de la dioxine ảnh 1Susan Hammond rend visite et remet des cadeaux à la famille de Nguyên Duc Tinh, exposé à la dioxine dans la province de Quang Nam. Photo: VNA/CVN

Hanoï (VNA) - "La première raison pour laquelle je suis venue au Vietnam est mon père, mais la raison pour laquelle j’y reste c’est vous (les victimes de l’agent orange/dioxine)". C’est avec ces propos que Susan Hammond, directrice de l’ONG américaine War Legencies Projects (WLP) amorce la conversation sur sa présence au Vietnam depuis une vingtaine d’années.

Venant au Vietnam et voyant de ses propres yeux les terribles séquelles laissées par l'agent orange, un puissant herbicide très concentré en dioxine qu’a largué l’armée américaine au Vietnam pendant les années de la guerre, l’Américaine Susan Hammond a décidé d’y rester pour épauler les victimes vietnamiennes exposées à la dioxine, notamment les enfants.

Arrivée au Vietnam pour la première fois en 1991 en tant que simple touriste, Susan Hammond, alors âgée de 26 ans, voulait découvrir le Vietnam pour savoir si le pays était aussi beau que ce que son père, un ingénieur ayant servi dans l'armée américaine et exposé à la dioxine lors de son séjour au Vietnam, avait pu lui raconter. Elle a ainsi visité plusieurs endroits dans le Centre du pays où son paternel était en mission: Quang Tri, Quang Ngai, Quang Nam et Dà Nang.

Mais, outre les paysages magnifiques et l’hospitalité des gens, l’Américaine a été frappée par un autre constat: dans ces régions, les blessures de la guerre ne sont pas encore pansées et les gens ont besoin d’aide. Après cette première visite, Susan est retournée au Vietnam en 1996 en tant que militante pour les victimes de l’agent orange/dioxine et vice-directrice du Fonds américain pour la réconciliation et le développement (Fund for reconciliation and development). Elle a pu rencontrer le Docteur Lê Cao Dài, un des militants vietnamiens en faveur des victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine. Grâce à lui, Susan a pu directement rencontrer bon nombre de familles de victimes.

À mesure que la jeune femme s’adaptait à sa nouvelle vie au Vietnam, les connaissances accumulées sur le pays et la population lui ont permis d’agir toujours plus efficacement. Susan Hammond a tenu régulièrement informé le Congrès américain, les instituts de recherche, la presse, les vétérans américains et le public de son pays du bilan de ses travaux et des impacts de l'agent orange/dioxine sur l’environnement et la santé des habitants au Vietnam. En 2006, Susan Hammond a fondé l’ONG War Legencies Projets (WLP) afin de passer à la vitesse supérieure.

Au contact avec les victimes

Avec ses 20 ans de Vietnam, Susan ne peut évidemment pas se rappeler combien souffrants qu’elle a pu rencontrer. Pourtant, elle ne peut oublier les deux frères de Dông Nai (Sud). "En 2007, j’ai rencontré les frères Phu et Phi, alors âgés de 20 ans et  tous les deux handicapés moteurs au niveau des jambes. Je suis impressionnée par leur optimisme et leur rêve d’aller à l’école et d’avoir un emploi", raconte la quinquagénaire. Susan leur a remis deux fauteuils roulants pour qu’ils puissent se déplacer. Maintenant, les garçons ont un emploi stable.

"Imaginez-vous, vous pouvez facilement aller à l'école ou aller au travail chaque jour. Mais pour eux, pour ces deux frères, il leur a fallu 20 ans pour pouvoir le faire. C'est une chose très simple pour nous mais très compliquée pour eux. J'ai vu Phu et Phi grandir en dix ans. Ils m'ont donné une grande leçon de vie: il faut apprécier ce que l’on a. Ils me donnent également la force par leur propre énergie, de sorte que jusqu'à présent, chaque fois que je pense au Vietnam, la première chose dont je me souviens c’est l'amour de la vie des gens malchanceux", a-t-elle partagé.

C’est depuis ces premiers cas concrets que Susan et son ONG agissent et accordent des soutiens financiers et matériels, certes modiques mais directs.

Dans la province de Quang Nam (Centre), entre 2008 et 2018, Susan, en collaboration avec la Croix-Rouge provinciale, a apporté un soutien direct à 350 familles comptant des enfants victimes de l’agent orange. Les aides portent essentiellement sur la réparation des maisons, l’octroi d’une petite somme d’argent ou de ressources agricoles au service de la production familiale, de soins médicaux à destination des enfants, etc. À ce jour, Susan a mobilisé plus de 250.000 dollars pour les victimes de Quang Nam.

Une Américaine au chevet des victimes vietnamiennes de la dioxine ảnh 2Un déplacement à Dông Nai pour revoir les frères Phu et Phi (aux fauteuils roulants). Photo: VNA/CVN

L’Américaine s’intéresse aussi aux activités d’assainissement de l’environnement dans les régions contaminées. Elle a en effet commencé par une action de petite envergure consistant en une collecte d’argent pour construire des clôtures vertes autour des zones contaminées par la dioxine dans le district d’A Luoi, province de Thua Thiên-Huê (Centre). Avec les deux Docteurs Vo Quy et Phùng Tuu Bôi, elle a participé aux études des effets de l'agent orange/dioxine sur le district.

Susan confie qu’avec ses contributions, elle a pu voir des changements sensibles s’opérer. "C’est une réelle motivation me poussant à persévérer dans ma tâche d’apporter mon soutien à votre pays", affirme-t-elle.

Entre 1961 et 1971, l’armée américaine a déversé sur les forêts vietnamiennes environ 80 millions de litres de produits chimiques, dont 61% était de l’agent orange, un puissant herbicide contenant de la dioxine à haute dose. Les dommages causés à l’environnement ont été immenses et eurent de graves répercussions physique sur les habitants. Selon l’Association des victimes de l’agent orange/dioxine du Vietnam (VAVA), le pays compte environ 4,8 millions de personnes qui ont été exposées à la dioxine, dont 3 millions en sont victimes à des degrés divers. Des séquelles apparaissent même chez la 4e génération. Les conditions de vie des victimes vietnamiennes demeurent difficiles aujourd’hui. -CVN/VNA




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