Le chemin de fera fait son apparition au Vietnam à la fin du XIX e siècle alors que lepays comptait 15 millions d'habitants. À ce jour, la populationnationale atteint 90 millions de personnes. Le développement économiqueentraîne une hausse mécanique des besoins de déplacement de lapopulation, surtout entre les grandes villes et les régions économiquesde pointe. Une hausse qui concerne également les marchandises circulant àtravers le pays. Problème : les infrastructures ferroviaires sontquasiment restées les mêmes depuis cette époque.
Selon desétudes de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), surla période 2010-2030, le volume de passagers transportés par voieferroviaire va tripler, et celui des marchandises augmenter de 2,7 fois.
LeProfesseur La Ngoc Khuê, ancien vice-ministre des Communications et desTransports, a de son côté réaffirmé l’importance de la ligneferroviaire Nord-Sud, dont les infrastructures ne sont vraiment pas auniveau de ce que l’on est en droit d’attendre d’un pays moderne. Siautrefois le train satisfaisait 7-8% des besoins en déplacement de lapopulation, il n’en couvre que 4% aujourd’hui.
De fait, il estnécessaire de moderniser immédiatement les infrastructures pouratteindre une vitesse de circulation de 80-90 km/h. Sur le long terme,il faudra investir dans la construction d’une ligne à grande vitesse àdeux voies, avec une voierie de 1,435 mètre de large (normeinternationale).
Les chemins de fer au service de l'industrialisation nationale
Leministère des Communications et des Transports va soumettre augouvernement le plan de réfection de la ligne Nord-Sud à l’horizon 2020,vision 2030. Le transport ferroviaire jouera un rôle majeur dans leprocessus d’industrialisation nationale d’ici 2020.
«Pour l’instant, seules des lignes d’une voirie de 1 m sont exploitées,mais les mesures de modernisation qui seront appliquées permettront defaire passer la vitesse de croisière des trains de passagers à 90 km/h,et à 60 km/h pour les trains de marchandises », a informé le ministreDinh La Thang. En outre, le ministère va proposer au gouvernement leprojet de construction d’une ligne ferroviaire à grande vitesse, avecune double voie d'une largeur de 1,435 mètre où les rames pourrontcirculer à 160-200 km/h.
Selon les études de la JICA, si lestrains circulent à 90 km/h, il ne faudra plus «que» 25,4 heures pourrelier Hanoi à Hô Chi Minh-Ville. Le coût total de cette opération demodernisation est estimé à 1,8 milliard de dollars.
Concernant la ligne àgrande vitesse, la JICA propose une construction en plusieurs étapes.La première étape concernerait les tronçons : Thu Thiêm - Long Thành,Ngoc Hôi - Phu Ly, opérationnels en 2021; viendrait ensuite le tronçonHô Chi Minh-Ville - Nha Trang, achevé en 2030 ; et enfin le tronçonHanoi - Vinh, achevé en 2035 ; le reste serait construit après 2040.
Ainsi, en plus de l'actuelle ligne transvietnamienne, le pays enpossédera une autre à grande vitesse - même si ce n’est pas pour tout desuite - qui permettra de relier rapidement Hanoi à Hô Chi Minh-Ville etfavorisera la connexion avec le réseau ferré international. - AVI