Après une vie professionnelle réussie en Australie, le Docteur en agronomie Nguyên Quôc Vong, un Viêt kiêu de 67 ans, est revenu dans son pays natal partager son savoir-faire en matière de production bio, domaine encore balbutiant au Vietnam.

Chaque matin, du centre-ville, à califourchon sur sa moto, il se rend sur ses divers lieux de travail en banlieue de Hanoi. Au district suburbain de Soc Son, un projet VietGAP concernant la culture de melons piriformes a été en mis en œuvre par les paysans, avec l’aide technique de cet agronome Viêt kiêu et de ses collègues locaux.

« La terre natale est quelque chose de sacrée. J’aime mon pays, et je veux tout simplement lui apporter quelque chose de bon», a confié le Docteur Nguyên Quôc Vong qui travaille 9 à 10 mois c haque année au Vietnam et le reste du temps à l’Université RMIT en Australie.

Revenu au pays en 2007 sur invitation de l’Institut des sciences agricoles du Vietnam, il a créé le Centre des fruits et légumes d’excellence. Depuis 2008, il participe, en tant qu’enseignant, à deux programmes avancés, l’un en culture maraîchère et l’autre en administration et en affaires, patronnés par l’Université d’agronomie de Hanoi.

Le Docteur Nguyên Quôc Vong est conseiller d’un projet spécial appelé VietGAP financé par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural du Vietnam (MADR) et destiné à étudier et à établir des processus de production bio destinés à la culture de légumes, d’arbres fruitiers, de théier… et aussi à l’élevage (porc, volailles, vaches, abeilles…).

D’autres projets VietGAP ont été mis en route avec le soutien financier d’investisseurs étrangers, notamment d’Australie, du Canada, des États-Unis, du Japon… ou encore de la FAO. Par ailleurs, la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement (BAD) ont fourni des crédits pour le déploiement de plusieurs projets VietGAP patronnés par le MADR.

«Ces projets aideront à changer radicalement les anciens modes de production. Déjà, ils contribuent à assurer les critères hygiéniques des produits agricoles, à protéger la santé des consommateurs et à assainir l’environnement», souligne l’agronome natif de Huê.

Il regrette l’avortement d’un projet de production de semences de fruits et légumes frais à exporter vers le Japon et l’Australie, déployé il y a quelques temps en banlieue de Hanoi.
«Inconscients de la sécurité alimentaire, les paysans ont négligé les réglementations imposées par leurs partenaires étrangers. Résultat : ces produits ont perdu leurs débouchés étrangers », explique-t-il.

Quoi qu’il en soit, l’agriculture vietnamienne pourrait « connaître un bel avenir si les agriculteurs, travailleurs et intelligents de nature, étaient déterminés à remettre en question leurs modes de production arriérés», assure l’agronome.

Nguyên Quôc Vong a défendu sa thèse de doctorat en 1977 au Japon, avant de travailler à l’Institut de l’agriculture de Tanashi, Université de Tokyo. Venu s’installer en 1980 en Australie, il travaille depuis au ministère de l’Agriculture de Nouvelle-Galles du Sud.

Nombreux sont ses travaux scientifiques appliqués dans la production, notamment dans la culture de fruits et légumes frais pour l’exportation. Lancé en 1986 avec l’accord du gouvernement australien, ce projet a aidé à faire de l’Australie – autrefois importateur de fruits et légumes - un pays exportateur. - VNA