C’est dans le delta du fleuve Rouge que nous nous rendons aujourd’hui, et plus précisement à Thuy Ninh, l’une des 16 communes de la province de Thai Binh en passe d’atteindre les 19 critères de la nouvelle ruralité cette année.

A ce jour, ses infrastructures sont au point. Il lui reste désormais à veiller au développement de la production et à l’amélioration des conditions d’existence de sa population: deux tâches étroitement liées.

Thuy Ninh est l’archétype de la commune agricole. Jusqu’à une époque tout à fait récente, elle misait presque exclusivement sur la riziculture, ce qui était satisfaisant en termes de rendement, mais pas en termes de valeur économique. La nouvelle ruralité aidant, les autorités communales ont entrepris une restructuration agricole destinée aussi bien à diversifier les cultures qu’à en accroître la valeur économique.

Pham Van Ngo, secrétaire du comité du Parti communiste vietnamien de la commune de Thuy Ninh a dit: "De nos jours, ce n’est pas en produisant beaucoup de riz que l’on devient riche, parce que le riz, en termes de valeur économique, ça ne vaut pas grand-chose… Ces dernières années, à Thuy Ninh, on a voulu transformer certaines parcelles pour y mettre des cultures vivrières. Mais le problème, c’est qu’ici, les terrains manquent d’alluvions. Du coup, on a mis en place des cultures alternées en fonction des saisons: tantôt du riz, tantôt des cultures vivrières. De toute façon, le but reste le même: faire en sorte qu’un hectare rapporte le plus possible!"

Depuis quelques années, Thuy Ninh coopère avec une entreprise de Thai Binh spécialisée dans les semences de riz. Le but de l’opération? Produire des semences de riz, et pas seulement du riz pour la consommation courante. En 2012, 800 tonnes de semences ont ainsi été produites. Bénéfices nets: un milliard de dongs. Et depuis, les paysans de Thuy Ninh s’essaient à créer de nouvelles variétés de riz.

Selon Pham Van Ngo, "aujourd’hui, les semences de riz couvrent environ 100 hectares. Mais c’est vraiment de la production marchande."

Autres domaine dans lequel Thuy Ninh excelle: l’élevage fermier. La zone d’élevage concentrée qui y a été installée il y a déjà une bonne dizaine d’années passe pour être l’une des plus rentables de la province.

Pham Van Ngo a poursuivi: "Depuis 2008, on essaie, autant que possible, de diversifier les cultures et les élevages, lesquels prennent d’ailleurs de plus en plus d’importance. Certains élèvent des poules, d’autres des cochons, des canards ou des lapins… Il faut savoir qu’une ferme d’élevage peut rapporter 200 millions de dongs de bénéfices nets par an. Alors, bien évidemment, elles sont en plein essor, les fermes!"

Avec un investissement initial d’environ 500 millions de dongs, Nguyên Van Hông a installé des bassins piscicoles et des porcheries sur un terrain, jadis marécageux. Bien lui en a pris puisque chaque année, il empoche entre 150 et 200 millions de dongs de bénéfices nets. "Au départ, personne ne voulait investir ici. C’était un terrain marécageux, souvent inondé. Mais maintenant, ça a complètement changé d’aspect."

Les éleveurs de la commune ont reçu des terrains et surtout des capitaux. Et chaque année, ils peuvent participer à des sessions de formation au cours desquelles ils découvrent comment appliquer les dernières innovations scientifico-technologiques à l’élevage.

A en juger par ses bénéfices, beaucoup plus élevés que ceux qu’apportait la riziculture, cette reconvertion à l’élevage concentré aura permis à Thuy Ninh d'améliorer le niveau de vie de ses habitants, ce qui reste la finalité numéro un de la nouvelle ruralité. Souhaitons-leur, à ces habitants, de poursuivre sur cette voie, qui est celle de la modernisation et de la réussite. -VNA