Bat dât est une danse séculaire queles agriculteurs ont réussi à restaurer à An Khê, une commune deriziculture rattachée à Thai Binh. Depuis une dizaine d’années, lesvillageois célèbrent leurs fêtes locales aux rythmes de cette danse quiporte le cachet de la cour impériale.
La danseoriginale, telle qu’elle était pratiquée à la cour, nécessitait 64danseurs répartis en 8 rangées. Disparue depuis longtemps, elle a étéreconstituée par les villageois il y a dix ans déjà.
Cette danse est apparue à la période des deux sœurs Trung, c’est-à-direau début de l’ère chrétienne. Après une longue histoire, elle aprogressivement été oubliée jusqu’à disparaître totalement en 1935.
Ngô Trong Phàn, passionné par la culture folklorique ancienne, s’estattaché à cette danse en vue de la faire renaître. C’est en 2002 qu’il acommencé à rechercher des documents sur le Bat dât. Après plus de dixannées de travaux, il a fondé le club de Hiêp Luc avec les habitantsd’An Khê et, en 2013, la première représentation de la danse Bat dât duvillage de Hiêp Luc a été présentée, après 80 années d’absence, pour laplus grande joie de tous. Par la suite, les membres de ce club ont donnéde nombreuses représentations lors de fêtes, dont les fêtes A Sào dudistrict de Quynh Phu, du temple de Hai Bà Trung de la ville de ThaiBinh, ou encore celle de Lê Chân à Hai Phong...
Autrefois, les danseuses de Bat dât portaient une tunique à quatre pansde couleur brune, ajustée à la taille par une ceinture en tissu deplusieurs couleurs. Elles portaient sur leur tête un chapeau illuminépar trois lampes à huile puisque les représentations avaient lieu lesoir. Aujourd'hui, cette tunique reste l'habit de prédilection de cesdames, mais avec des couleurs plus éclatantes.
En dehorsde ces petites modifications, l’essence du Bat dât demeure, traduisantla créativité des riziculteurs tout en exprimant leur aspiration à unevie heureuse et paisible. -VNA