Le Têt traditionnel signifie un retour au bercail pour passer les fêtes en famille. Mais cette année, beaucoup de travailleurs non originaires de Hô Chi Minh-Ville ne pourront se payer le voyage et pas mal d’étudiants resteront aussi, pour se faire un peu d’argent.

Selon le président de l’Union du travail de Hô Chi Minh-Ville, Nguyên Huy Cân, cette année, le nombre d’ouvriers qui resteront en ville pendant le Têt sera plus élevé que l’an dernier en raison de ressources insuffisantes pour se payer les billets de bus ou de train. « Parmi les 260.000 ouvriers travaillant dans la ville, pour la plupart venant d’autres provinces, seul un petit nombre pourra rentrer », insiste-t-il.

Ces derniers jours, dans les logements ouvriers des 7 e , 9 e arrondissements, et celui de Thu Duc, le sujet central des discussions entre ouvriers est le Têt. Lê Ngoc Lan, propriétaire de quelques logements, confie : « Tous les ouvriers qui louent mes dix chambres resteront pendant le Têt, tandis que l’an dernier, plus de la moitié d’entre eux étaient rentrés ».

L’an dernier, à cette période, Nguyên Xuân Vinh, d’origine de la province de Thai Binh (Nord), ouvrier d’une compagnie de chaussure dans la zone franche Linh Trung-Thu Duc, avait déjà acheté son billet de bus pour rentrer chez lui. Cette année, par contre, il ne peut se permettre une telle dépense. « Tout le monde souhaite être en famille au Têt. Mais cette année, comme le salaire diminue et que les frais de transport augmentent, il faut se faire une raison. Les primes pour le Têt sont de deux millions de dôngs seulement, alors que les dépenses de transport s’élèvent à des millions. Alors, je dois rester en ville et profiter de la fête pour gagner un peu d’argent. C’est dur mais comment faire autrement ? ».

Activités pécuniaires ou humanitaires

Les étudiants sont confrontés aux mêmes problèmes, et décident souvent de ne pas rentrer chez eux au Têt. Mais certains profitent de ces jours fériés pour participer à des activités philanthropiques ou se faire de l’argent de poche.

« Ma province natale est Nam Dinh (Nord). Je suis des études universitaires à Hô Chi Minh-Ville depuis trois ans. C’est la 3 e année consécutive que je ne rentre pas. Ma famille me manque beaucoup, mais il m’est difficile d’acheter des billets de train », regrette Nguyên Duc Tuê, étudiant à l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville. « Je compte travailler pour un restaurant dans le 1 er arrondissement pour un salaire quotidien de 200.000 dôngs, sans les pourboires. J’espère gagner pendant ce Têt plusieurs millions de dôngs pour payer mes études ». 

Un représentant du Centre d’assistance aux élèves et étudiants de Hô Chi Minh-Ville a confirmé cette tendance : cette année, à cause de leurs conditions financières, beaucoup d’étudiants resteront en ville pour travailler. 

Selon les prévisions, environ 4.500 emplois attendent les étudiants pendant le Têt. Notre centre propose 3.000 emplois à temps partiel pour les étudiants pour un salaire de 20.000-25.000 dôngs/heure : vendeur dans des supermarchés, caissier, réceptionniste…, a fait savoir Lê Xuân Dung, chef du service administratif du centre d’assistance aux élèves et aux étudiants de Hô Chi Minh-Ville.
Pour sa part, Hô Van Thanh, étudiante en 2 e année de l’Université du droit de Hô Chi Minh-Ville, raconte que ce Têt, elle participera à la campagne «Printemps volontaire». Elle ira offrir des cadeaux à des enfants et personnes âgées dans les hôpitaux, les régions montagneuses... 

« Nous encourageons nos camarades à collecter de vieux calendriers pour faire des cartes postales pour les militants, à enregistrer des contes pour les enfants malvoyants ou acheter des livres et équipements éducatifs pour les enfants pauvres. Bien que nous ne puissions pas fêter le Têt en famille, nous sommes heureux d’aider les personnes démunies ». - AVI