Sciences et technologies, nouveau souffle pour l’agriculture

Sciences et technologies, nouveau souffle pour l’agriculture vietnamienne

Les sciences et les technologies rendent de plus en plus service à l’agriculture vietnamienne, et pourraient encore être plus déterminantes, selon les experts.
Hanoi (VNA) – Les sciences et les technologies rendent de plus en plus service à l’agriculture vietnamienne, et pourraient encore être plus déterminantes, selon les experts. En voici quelques exemples.
Sciences et technologies, nouveau souffle pour l’agriculture vietnamienne ảnh 1Le laboratoire des semences de PATH. Photo : CVN

Depuis longtemps, l’application de technologies a aidé l’agriculture à augmenter sa productivité et la qualité de ses produits par rapport aux technologies traditionnelles. Cependant, les modèles actuels d’application des hautes technologies sont sous-évalués. 

La bonne pioche

Pour avoir une référence en termes de développement de l’agriculture en ville dans le contexte de la forte urbanisation actuelle, Hô Chi Minh-Ville a fondé le Parc agricole des hautes technologies (PAHT), chargé des missions suivantes : fournir et améliorer la qualité des semences, rechercher et transférer les modèles de production pour les plantes agricoles, fruitières et ornementales ainsi que pour l’aquaculture.

Pourtant, cette liste d’objectifs n’est pas encore applicable pour tous les agriculteurs. En effet, cette application de modèles de production offerte par le PAHT reste à un niveau faible, parce que la majorité des cultivateurs ont des préoccupations très terre à terre (capital d’investissement et consommation). Mais selon eux, l’application des hautes technologies leur permettra d’améliorer la productivité, bien que leurs produits ne soient pas consommés à cause des prévisions actuelles sur une offre et une demande peu lisibles.

À la question : pourquoi n’investissez-vous pas dans le système de production agricole high-tech ? Trân Công Kiêm, producteur de légumes dans le district de Hoc Môn, Hô Chí Minh-Ville, a répondu : «Ma famille exploite 2.000 m² de légumes avec des méthodes de production traditionnelle. Et comme beaucoup d’autres agriculteurs, l’achat actuel de nos produits est très fragile, parce que nous dépendons toujours des commerçants. Si nous proposons le prix de vente de nos produits en se basant sur l’investissement de la technologie moderne pour cultiver des légumes, nous ne pourrons pas les vendre au prix souhaité parce que les commerçants décident du prix de vente».

Selon Tu Minh Thiên, chef-adjoint de gestion du PAHT, actuellement, les agriculteurs rencontrent beaucoup de difficultés, notamment dans l’accès aux grands réseaux de distribution. C’est la cause principale expliquant que l’agriculteur ne veut pas «s’aventurer» dans l’application de production agricole high-tech. Ainsi, pour aider les agriculteurs à résoudre ces difficultés et/ou à vendre leurs produits agricoles sur le marché intérieur ou étranger, on doit les aider à se connecter avec les grands distributeurs. 

Accès difficile aux technologies étrangères

D’autre part, tous agriculteurs ne peuvent pas investir dans la production exploitant des hautes technologies, le coût de celles conçues à l’étranger étant très élevé.
Sciences et technologies, nouveau souffle pour l’agriculture vietnamienne ảnh 2Un modèle de culture high-tech des melons. Photo : CVN

Selon les experts en agronomie, pour construire une ferme moyenne d’élevage high-tech, il faut compter de 140 à 150 milliards de dôngs environ, soit quatre à cinq fois plus que pour une ferme traditionnelle. Et pour construire un hectare de serres avec système d’irrigation et de fertilisation automatique comme en Israël, on doit pouvoir disposer d’au moins 10 milliards de dôngs.

Nguyên Thi Hoa, directrice de la Sarl commerciale des semences et des produits agricoles Phu Sa, a indiqué : «Une entreprise belge m’a demandé d’introduire le modèle de culture des Brassica juncea en conteneur de 6 m2avec des équipements et des logiciels coûtant 2 milliards de dôngs dans certaines fermes locales. J’ai dû refuser cette proposition. Parce que, selon mes calculs, l’horticulteur devrait planter 16.000 arbres vendus 220.000 dôngs chacun pour pouvoir amortir son investissement. C’est une chose impossible parce qu’aucun client ne paie 220.000 dôngs pour acheter un plant de moutarde brune. De plus, la majorité des paysans vietnamiens sont pauvres, ils n’ont pas une telle somme à dépenser pour mettre en œuvre ce modèle».

Autre problème : le niveau technique des agriculteurs vietnamiens n’est pas assez élevé. En conséquence, ils hésitent à investir dans des systèmes modernes pour leur production. Les ingénieurs agronomes avouent bien volontiers qu’ils ne peuvent pas aussi parfaitement maîtriser les machines importées.

Ainsi, pour les agriculteurs c’est du pareil au même. Tu Minh Thiên, chef-adjoint du PAHT, a signalé que l’on doit valoriser certaines technologies privilégiées par les paysans vietnamiens. Elles doivent avoir un prix abordable tout en étant simples pour être adaptées au  niveau des agriculteurs. Si ces derniers savent que ces technologies sont simples à utiliser, alors ils les appliqueront de plus en plus dans leur production.

Pour encourager les agriculteurs à appliquer la technologie de production agricole, nombre d’entreprises ont utilisé les applications IoT (Internet of Things) et Bigdata pour créer des produits technologiques appropriés. C’est le cas du logiciel Smart Agri fabriqué par la compagnie Global CyberSoft Vietnam (GCS) et destiné au modèle de culture des melons en serre. Smart Agri est un logiciel de gestion de production agricole en lien avec les hautes technologies, depuis l’incubation jusqu’à la récolte.

Selon les experts, SmartAgri permettra d’automatiser les processus de gestion de plantation et d’élevage, d’élaborer la planification et les statistiques financières, d’ana-lyser des éléments environnementaux au service de la production et de contrôler automatiquement des équipements d’irrigation, de refroidissement, de ventilation et de blindage.

En conclusion, l’application des hautes technologies dans la production agricole contribuera de manière importante à l’amélioration de la productivité, de la qualité et de la compétitivité des marchandises agricoles, à la réduction des dépenses, ainsi qu’à la garantie des activités productives conformément aux normes VietGAP et GlobalGAP. – CVN/VNA

Voir plus

Enseignants et élèves du College technique Ly Tu Trong (HCMC) lors d'une séance d'entraînement. Photo sggp.org.vn

La formation professionnelle vietnamienne à l’ère de la transformation numérique

Face à la demande croissante en main-d’œuvre qualifiée et en compétences numériques, de nombreux établissements d’enseignement professionnel au Vietnam, notamment à Hô Chi Minh-Ville, accélèrent leur transition vers le modèle d’“école intelligente”. Objectif : améliorer la qualité de la formation et répondre aux exigences du marché du travail à l’ère numérique.

Le secrétaire général du Parti Tô Lâm, également chef du Comité central chargé du développement des sciences, des technologies, de l’innovation et de la transformation numérique, s'exprime lors de la réunion. Photo: VNA

Aucun intérêt particulier ne doit freiner le développement national, selon le leader du Parti

Le secrétaire général du Parti Tô Lâm, également chef du Comité central chargé du développement des sciences, des technologies, de l’innovation et de la transformation numérique, a insisté le 15 octobre lors d’une réunion à Hanoi sur la nécessité pour les responsables à tous les niveaux de prendre pleine conscience des enjeux du développement des sciences, des technologies, de l'innovation et de la transformation numérique pour le destin national.

Séance de travail entre la délégation vietnamienne et le ministre cubain du Commerce extérieur et de l’Investissement étranger, Oscar Pérez-Oliva Fraga. Photo: VNA

Vietnam et Cuba renforcent leur coopération en biotechnologie

Le 11 octobre, le Réseau Vietnam – Cuba pour la biotechnologie agricole et les soins de santé naturels, une initiative lancée par l’Institut de l’économie verte, a été officiellement présenté et inauguré dans la capitale cubaine.

Centre de l'administration publique de la commune de Thuong Trach, province de Quang Tri. Photo : VNA

Résolution 57 : une nouvelle étape pour la transition numérique du pays

La transformation numérique a été définie par le Parti et l’État comme l’un des trois leviers stratégiques de percée pour le développement national à l’ère nouvelle, conformément à la Résolution n°57-NQ/TW du Bureau politique, datée du 22 décembre 2024, sur la promotion de la science, de la technologie, de l’innovation et de la transformation numérique nationale.

Le Vietnam Digital Awards 2025 a officiellement été lancé. Photo : Vietnam+

VINASA 2025 : reconnaître, cartographier et connecter les entreprises numériques

169 entreprises numériques d’excellence du Vietnam ont été honorées lors d’une cérémonie organisée dans la soirée du 9 octobre à Hanoï. Il s’agit du programme Top10 des entreprises numériques vietnamiennes, événement annuel lancé par la Vietnam Software and IT Services Association (VINASA – Association vietnamienne du logiciel et des services des technologies de l’information) depuis 2014.

Photo d'illustration: firmofthefuture.com

La blockchain au service de la traçabilité nationale au Vietnam

Le ministère des Sciences et des Technologies a récemment classé la technologie blockchain de traçabilité parmi les technologies stratégiques. Cette décision illustre non seulement la reconnaissance de la blockchain comme une avancée technologique majeure, mais affirme également son rôle central dans l’édification d’une infrastructure numérique fondée sur la transparence et la confiance.

Neuf Vietnamiens parmi les 10.000 chercheurs les plus influents du monde en 2025

Neuf Vietnamiens parmi les 10.000 chercheurs les plus influents du monde en 2025

Le 20 septembre 2025, l’éditeur Elsevier, en collaboration avec une équipe de l’Université Stanford (États-Unis), a publié la 7ᵉ édition de la base de données mondiale recensant les scientifiques les plus influents de l’année 2025, fondée sur les citations indexées par Scopus jusqu’à fin 2024. Selon cette annonce, neuf Vietnamiens se classent dans le groupe des 10.000 chercheurs les plus influents au monde et environ 70 autres dans celui des 100.000 chercheurs cités à l’échelle internationale en 2025.

L’ambassadeur de France au Vietnam, Olivier Brochet, remet la distinction au professeur Trân Thanh Vân et à la professeure Lê Kim Ngoc, à Hanoi, le 4 octobre. Photo : VNA

Décoration des professeurs Trân Thanh Vân et Lê Kim Ngoc au grade d’Officier de la Légion d’honneur

Cette distinction honorifique témoigne de la reconnaissance bien méritée du dévouement de longue date des deux professeurs franco-vietnamiens. Elle témoigne de la reconnaissance de l’État français pour leurs contributions remarquables au progrès scientifique, au renforcement des liens internationaux en matière de recherche et à la promotion de l’amitié et de la coopération scientifique franco-vietnamiennes.

L’ambassadeur de France au Vietnam, Olivier Brochet, prend sa parole au forum. Photo: VNA

Le Vietnam et la France promeuvent leur coopération en matière d’innovation

La France, forte de ses atouts en recherche fondamentale, en haute technologie et d’un écosystème de start-up dynamique, peut soutenir le Vietnam dans le développement des ressources humaines, le transfert de technologie et la création de pôles d’innovation. À l’inverse, le Vietnam, fort de son marché dynamique, de sa main-d’œuvre jeune et de sa capacité à adopter rapidement les nouvelles technologies, offre un terrain fertile pour la concrétisation des idées innovantes françaises.