Cap au Nord, sur la province de Lai Châu, et plus spécialement sur la commune de San Thàng qui vient tout juste de décrocher le graal, ce qui signifie, en langage néo-rural, qu’elle a atteint les 19 critères de la nouvelle Ruralité. Un succès, donc, qui se résume en deux mots : souplesse et créativité.

Une grande route bétonnée, propre, bordée de maisons en dur... C’est à des signes comme ceux-là que l’on comprend que la nouvelle ruralité est passée par là… San Thàng, donc : 11 hameaux, 1.500 foyers, 5 ethnies... et, désormais, un revenu annuel par habitant de 18 millions de dongs.

Le hameau de San Thàng 2, qui est majoritairement peuplé de Giáy, était il n’y a pas si longtemps en manque de terres arables. Mais grâce aux investissements de l’Etat, les superficies cultivables ont pu être agrandies. A cela s’ajoute un effort de restructuration et de modernisation de l’agriculture qui se traduit par une nette amélioration du rendement, bénéfique à tous.

Thào Văn Hoan, par exemple, a transformé ses rizières en champs de maïs. Bien lui en a pris puisqu’il en est à trois récoltes par an et que le reste du temps, il cultive des champignons et élève des animaux domestiques et des volailles. Fort de cette prospérité naissante, il a réussi à bien développer ses affaires au point de pouvoir embaucher plusieurs travailleurs locaux pour lui prêter main forte : « Avant, je pratiquais la riziculture. Mais maintenant, je me suis lancé dans le maïs et les champignons. Pour le maïs, j’obtiens un rendement de plusieurs tonnes par an. Quant aux champignons, là encore, c’est une bonne affaire. Et puis regardez, la route est bétonnée, maintenant, et ça, ça change notre vie ! ».

Le maïs pour remplacer la riziculture, donc. Mais pour d’autres, ce sont les fleurs ! C’est en tout cas ce qu’a fait Lê Văn Tỉnh, qui a délaissé la riziculture au profit de l’horticulture et qui s’en trouve tout à fait bien puisqu’il est désormais le plus grand fournisseur de fleurs de la ville de Lai Châu, et que ses affaires - florissantes on l’aura compris - s’étendent jusqu’à Hanoï. Lê Văn Tỉnh : « Au début, c’était difficile! Mais maintenant que je maîtrise bien les techniques, je me rends compte que les conditions climatiques d’ici sont favorables à l’horticulture. Je cultive essentiellement des roses. Mais pour la fête du Têt, je prépare aussi des lys et des orchidées. Pour les roses, ça peut facilement chercher dans les 100 millions de dongs de bénéfices nets par hectare et par an ».

La commune de San Thàng développe des zones de production intensive spécifiques pour le riz, le thé, ou encore pour l’élevage…, mais elle veille aussi au développement des infrastructures socioéconomiques et des ouvrages d’utilité publique.

Trương Thanh Nam, qui est le vice-président du comité populaire communal, nous indique qu’en plus d’avoir construit 16 kilomètres de routes bétonnées, San Thàng a développé une zone de production marchande et ramené le taux de foyers pauvres à 2%. Et pour ce qui est des infrastructures, la commune possède désormais 8 nouvelles salles de classe, 19 salles fonctionnelles et une maison culturelle. Trương Thanh Nam : « Depuis 2010, la vie des habitants de la commune ne cesse de s’améliorer. La zone de production intensive s’est considérablement élargie, passant de 75 hectares en 2010 à 238 hectares cette année. Mais la commune consacre aussi 200 hectares à la théiculture. Le thé est en effet un élément phare dans la lutte contre la pauvreté puisqu’il permet de créer des emplois ».

Les habitants de San Thàng cueillent donc aujourd’hui les fruits de leur volontarisme. Mais ils entendent bien poursuivre les efforts entrepris et aller toujours plus loin sur la voie du progrès. -VOV/VNA