Les programmesd’enseignement général sont souvent surchargés et les élèves ont peu detemps pour les activités extrascolaires. Du reste, ces dernières sontsouvent onéreuses et hors budget pour de nombreux parents. Les intégrer àl’école semble donc être une solution efficace. Cependant, quelqu’undoit payer. Et les financements des établissements manquent eux aussi.
Bien que l’école primaire Dich Vong A (Hanoi) soit considéréecomme un modèle de l’insertion de la culture traditionnelle, sadirectrice Nguyên Thi Phuong Lan s’inquiète encore : «La réussite denotre +fête foraine+ est liée d’une part aux contributions del’Association des parents d’élèves, des donateurs et des bailleurs defonds de l’école, et d’autre part, à l’implication des enseignants. Nousne bénéficions d’aucun budget consacré».
Il semble pourtantnécessaire d’intégrer la culture populaire à l’école si l’on souhaite lafaire vivre. Toutefois, les enseignants ne sont absolument pas formésdans cette discipline. D’après M me Lan, le ministère de l’Éducation etde la Formation ne considérant pas encore la culture traditionnellecomme une discipline à part entière, elle doit s’intégrer à d’autresmatières, et les enseignants doivent l’assumer en plus de leurspécialité initiale. Ils exercent de fait une double mission au serviced’une éducation complète pour les élèves. Cependant, leur salaire et lesmoyens qui leur sont donnés restent inchangés et ils ne doivent compterque sur leur enthousiasme. De plus, recruter des personnes forméesspécialement en hát xoan - chant printanier - ou en tout autre genred’art traditionnel représente un surcoût significatif et doncproblématique. «S’il l’on ne trouve pas de méthode d’enseignementdynamique, il sera difficile d’attirer les enfants», estime-t-elle.
Autre difficulté : les programmes déjà chargés. Selon NguyênThi Bích Hà, professeur de l’École-internat des ethnies de Phú Tho(Nord), il est complexe de faire un travail efficace en la matière car,pour boucler les programmes, le nombre d’heures dispensées dans lesmatières officielles (mathématiques, littérature...) doit être assuré.Ainsi, si un enseignant veut intégrer la littérature traditionnelle dansses cours, il doit emmener ses élèves aux évènements associés et dansles sites historiques dédiés. À l’issue de chaque visite, il doit encoreorganiser des séances de discussions avec les élèves pour rendre comptede ce qu’ils ont vu et compris. «C’est encore plus difficile quandcela dépend en grande partie des connaissances personnelles del’enseignant qui marche à tâtons », estime M me Hà.
Quelques solutions possibles
Enfait, l’insertion de la culture traditionnelle met les écoles dansl’embarras. Elles ne savent pas à quels jeux populaires faire participerleurs élèves, elles ne disposent pas de lieux adaptés pour ce typed’activité et ne savent donc pas comment assurer leur sécurité.
Les succès existent mais sont rares. L’école primaire Dich Vong A(Hanoi) passe des mois à préparer son marché rural qui ne dure qu’unejournée par an. « Les jeux populaires ne sont plus pratiqués et certainssont totalement méconnus des enseignants. Le travail préalable est doncplus important», reconnaît la directrice d’école Nguyên Thi PhuongLan. De plus, la mission des éducateurs et des enseignants ne se limitepas seulement en la collecte de jeux, ils doivent organiser cesactivités de manière à susciter l’intérêt des élèves.
SelonNguyên Bích Hà, il faut donc prendre le problème à la racine. «Leprojet d’intégration des arts traditionnels dans les établissementsscolaires ne sera rendu possible que si les enseignants sont forméscorrectement et que les écoles normales créent une discipline propre. Enoutre, je pense qu’il faut mobiliser différentes sources de fonds pourfaire face au manque de financement».
Pour Nguyên Thi PhuongLan, afin que cette activité se multiplie dans les écoles, les chefsd’établissements doivent avant tout avoir conscience de l’importance dece travail. Sur cette base, il sera plus aisé de mobiliser lesenseignants et les parents d’élèves, en temps et en argent. – VNA