Retour aux sources vietnamiennes

Pierre-Marie Guillou est né en 1948 d’un père français et d’une mère vietnamienne. Un an plus tôt, le destin avait réuni la jeune vietnamienne et le beau marin breton.

Hanoï (VNA) - Pierre-Marie Guillou est né en 1948 d’un père français et d’une mère vietnamienne. Un an plus tôt, le destin avait réuni la jeune vietnamienne et le beau marin breton. Mais en 1950, le militaire dut regagner son pays et la belle histoire se transforma en cauchemar pour le jeune garçon.

Pierre-Marie Guillou (gauche) en compagnie de son ami Gérard.Pierre-Marie Guillou demeura jusqu’à ses 14 ans à Bà Ria, province de Bà Ria-Vung Tàu (Sud). Après avoir perdu son père, le malheur le frappa encore puisque sa maman décéda alors qu’il n’avait que 7 ans. Il a donc été élevé par ses grands-parents avec ses deux sœurs Ti et Lan.

Pierre est le prénom phare de la famille Guillou. Pour le différencier de son arrière-grand-père et de son père, on lui ajouta donc le prénom Marie qui était le prénom de baptême de sa maman.

Au cours de l’année 1962, un nouveau drame vint perturber la vie de Pierre-Marie. Il dut quitter le Vietnam pour la France comme des milliers de petits eurasiens comme lui. Ceci se fit en accord avec l’association FOEFI (Fédération des œuvres de l’enfance française d’Indochine).

Pour Pierre-Marie, ce fut un véritable cataclysme. Dans un premier temps, il refusa radicalement de partir et se sauvera à plusieurs reprises. Il a 14 ans et ne peut s’imaginer quitter ses sœurs, ses grands-parents, sa vie, son pays pour une destination inconnue, seul de surcroît, pour aller retrouver un père qu’il ne connaît pratiquement pas.

Pourtant, en décembre 1962, il se retrouve avec d’autres enfants eurasiens dans un avion en partance pour la France. 

Découverte d’un nouveau pays

C’est un froid glacial qui accueillera Pierre-Marie à son arrivée à l’aéroport d’Orly (Sud de Paris). Ces petits compagnons d’infortune sont, comme lui, tétanisés par l’angoisse.

Pierre-Marie se souvient qu’une hôtesse de l’air l’avait enroulé dans une couverture, touchée sans doute par le drame de cet enfant qui avait l’air si effrayé. Pour Pierre-Marie, le premier contact avec la France fut très pénible. Il fera connaissance avec le froid, la solitude et la peur, sans père pour l’accueillir.

Retour aux sources vietnamiennes ảnh 1 Retrouvailles de Pierre-Marie avec sa sœur, Marie-Gorettie, à Bà Ria, province de Bà Ria-Vung Tàu (Sud).

Il sera placé à Semblançais à côté de Tours, ville de l’Ouest de la France, sans savoir parler français. Il reste là, sans doute quelques mois, jusqu’au jour où son père vint le chercher pour l’emmener chez lui à Quimperlé (Bretagne). "Mon père, militaire en Outre-Mer rentrant de Djibouti, souhaitait me récupérer à Quimperlé où il demeurait. Il était remarié et avait quatre enfants. J’y suis resté seulement trois mois. Je ne m’accordais pas du tout avec ma nouvelle famille", se souvient Pierre-Marie.

La prise de contact avec la famille Guillou fut effectivement une vraie catastrophe. Sa belle-mère le rejeta instantanément. La vie de Pierre-Marie devint vite un enfer avec un père qui ne lui donnait aucun signe d’affection. Personne n’était là pour lui témoigner un peu de sollicitude et il  se retrouva perdu dans un pays hostile.

Récupéré par l’Assistance publique, il atterrit finalement dans un foyer tenu par des Frères en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il avait alors 14 ans. On le mit dans une classe avec de tous  jeunes enfants afin qu’il puisse  apprendre la langue française. Alors il travailla beaucoup et sauta rapidement les classes. Il passa avec succès le certificat d’études et étudia encore et encore.

Finalement, ses "trois jours" arrivèrent comme tous les garçons de son âge avant de faire le service militaire. Il fut aussitôt attiré par une carrière de soldat et choisit un corps d’armes prestigieux : le 2e Régiment étranger parachutiste à Calvi.

Retour aux sources vietnamiennes ảnh 2L'école primaire à Bà Ria où Pierre-Marie avait étudié enfant.

C’est à Calvi qu’il rencontrera, alors qu’elle est en vacances, Mireille, l’amour de sa vie, qu’il épousera en 1973. De cette union naîtront Jocelyn et Morgane. Quelques années plus tard, Pierre-Marie passa avec succès le concours pour entrer dans la gendarmerie. Il intégrera l’école de gendarmerie de Châtellerault (France) puis sera formateur à l’École de gendarmerie de Montluçon pendant plus de 15 ans jusqu’à sa retraite.

Pierre-Marie et Mireille s’installèrent alors à Domérat, commune française située dans le département de l’Allier (Région Auvergne-Rhône-Alpes). C’est là que le Vietnam refit surface.

Un si beau voyage 

"Lors de notre mariage, j’avais promis à mon épouse, Mireille, de lui faire connaître mon pays natal", aime à répéter Pierre-Marie. C’est en mars 2008 que la promesse vit le jour. Pierre-Marie n’y était jamais retourné depuis l’hiver 1962. Et puis arriva ce fameux mercredi 2 avril 2008 à Bà Ria. Pierre-Marie avait sur lui la photo de sa sœur Marie-Gorettie (Ti), 9 ans ! Le guide la montre à deux jeunes vendeuses de poissons rouges et aussitôt un attroupement se forme ! Les jeunes filles reconnaissent Marie-Gorettie. Elles affirment même qu’elle habite deux rues plus loin. Soudain, arrive une femme sur un scooter et c’est bien la sœur de Pierre-Marie. Le miracle a bien eu lieu.

Quarante-six ans après, ils purent à nouveau se serrer dans les bras, les larmes aux yeux. Pierre-Marie retrouvait sa chère sœur et quelques heures plus tard parlait avec son autre sœur vivant aux États-Unis, grâce à Internet. C’était un sentiment de totale plénitude, de quelque chose d’enfin accompli. Il retrouvait ses racines après tant d’années de souffrance.

"C’était extraordinaire ! C’est en 2009 que nous irons là-bas retrouver notre frangine qui s’appelle Lan. Et depuis, tous les deux ou trois ans, nous nous retrouvons tous au Vietnam, en famille", conclut, émerveillé, Pierre-Marie.  

Son parcours n’est pas commun. Sa vie est un vrai roman avec des moments très difficiles, de solitude et de grandes angoisses. Pierre-Marie n’a jamais baissé les bras et son optimisme l’a toujours soutenu. Il sait depuis que c’est sa maman, sa bonne étoile, qui a veillé sur lui ! Finalement, la vie, c’est un éternel miracle. -CVN/VNA

Voir plus

Le 22 novembre, le secrétaire adjoint du Comité municipal du Parti de Hanoï, Nguyen Trong Dong, remet une aide financière de 50 milliards de dongs de Hanoï à la province de Gia Lai. Photo : Vov.vn

Hanoï renforce son aide à Gia Lai avec 200 milliards de dôngs supplémentaires

Fidèle à sa tradition de solidarité nationale, illustrée par la devise « Hanoï pour tout le pays, avec tout le pays », la capitale vietnamienne a décidé de renforcer son soutien à la province de Gia Lai, sévèrement touchée par des inondations historiques. Elle lui alloue ainsi une enveloppe supplémentaire de 200 milliards de dôngs (environ 7,6 millions de dollars).

Point de collecte de secours pour les produits de première nécessité à la Maison de la culture de la jeunesse de Hô Chi Minh-Ville. Photo: VNA

Hô Chi Minh-Ville se mobilise pour soutenir les sinistrés des inondations

Le Comité municipal de mobilisation des secours de Hô Chi Minh-Ville a reçu près de 245 milliards de dôngs (9,3 millions de dollars) de dons en espèces et plus de 136 milliards de dôngs en nature de la part d’agences, d’organisations, d’entreprises et de résidents locaux afin de venir en aide aux personnes touchées par les catastrophes naturelles

Le Premier ministre Pham Minh Chinh prend la parole lors de la cérémonie d'ouverture de la Semaine “Grande union nationale – Patrimoine culturel du Vietnam” 2025. Photo : VNA

Ouverture de la Semaine “Grande union nationale – Patrimoine culturel du Vietnam”

Dans la soirée du 24 novembre, la cérémonie d’ouverture de la Semaine “Grande union nationale – Patrimoine culturel du Vietnam” 2025, placée sous le thème “Unis d’un seul cœur – En solidarité avec le Centre du pays”, a eu lieu au Village culturel et touristique des ethnies du Vietnam (Đoai Phuong, Hanoï), en présence du Premier ministre Pham Minh Chinh.

La directrice générale de la VNA, Vu Viet Trang, apporte son soutien aux populations sinistrées. Photo : VNA

La VNA lance une collecte de fonds en faveur des victimes des inondations

Lundi 24 novembre, l’Agence vietnamienne d’information (VNA) a lancé une campagne de collecte de dons en réponse à l’appel du présidium du Comité central du Front de la Patrie du Vietnam, afin d’aider les sinistrés du Centre, durement touchés par les récentes inondations et crues historiques.

Les députés observent une minute de silence en mémoire des personnes décédées des suites des catastrophes naturelles. Photo: VNA

L’Assemblée nationale rend hommage aux victimes des intempéries

L’Assemblée nationale rend hommage aux victimes des Avant l’ouverture de sa séance plénière ce lundi matin 24 novembre, l’Assemblée nationale a observé une minute de silence en mémoire des victimes des récentes intempéries et a organisé une collecte de fonds destinée aux sinistrés.

La page d'accueil de Tiengphapplus

Tiengphapplus, une plateforme pour unifier l’enseignement du français au Vietnam

Tiengphappus est un véritable écosystème numérique, accessible sur tiengphapplus.vn, avec un site bilingue vietnamien-français, une application mobile, une chaîne YouTube avec des témoignages, et même une page Facebook. Ce projet réunit, pour la première fois, tous les établissements où l’on enseigne le français au Vietnam sur une seule et même plateforme.