Malgré un contexte peu favorable, les entreprises textiles font preuve d’un réel dynamisme et affichent une bonne santé. À l’heure de l’intégration mondiale, la filière doit se restructurer pour rester compétitive. Analyse de la Voix du Vietnam.

Dans le projet vietnamien de développement du textile et de l’habillement pour 2020, le pays tente de faire de cette filière une industrie de pointe, au service de l’exportation. Pour y parvenir, le secteur doit effectuer des réformes profondes tout en assimilant des savoirs-faires étrangers.

Le textile et l’habillement sont aujourd’hui un secteur phare de l’économie vietnamienne. Le pays compte actuellement 5.982 entreprises de textile, représentant 8% du PIB et à l’origine de 2 millions d’emplois.

En 2012, la filière a réalisé un taux d’exportation de 15%, soit plus de 17 milliards de dollars, propulsant ainsi le Vietnam dans le top 5 des premiers exportateurs de textile et d’habillement du monde.

Mais les roses ont des épines et les médailles ont leur revers. Il existe encore de nombreuses lacunes qui entravent le développement du secteur, notamment la technologie obsolète et l’absence des matières premières nécessaires. À cela s’ajoutent les contrats de sous-traitance encore trop nombreux et les faiblesses concernant les études de marché, le design et la distribution des produits.

Les récentes évolutions dans le domaine du textile et de l’habillement mondial obligent le Vietnam à restructurer sa filière afin de rester compétitif, comme le suggère Hô Thi Kim Thoa, vice-ministre de l’Industrie et du Commerce : « Actuellement, l’économie vietnamienne s’intègre de plus en plus au tissu économique mondial. À noter que le Vietnam a signé des accords bilatéraux et multilatéraux avec plus de 80 pays du monde. Dans ce contexte, la filière vietnamienne du textile et de l’habillement doit se renouveler pour mieux répondre à l’intégration du pays dans l’économie mondiale »

Récemment, le ministère de l’Industrie et du Commerce a organisé un colloque dans le but de recueillir des avis pour son projet «restructurer l’industrie textile vietnamienne pour 2020» en mettant l’accent sur le développement du secteur d’ici 2015.

Ainsi, il est prévu d’augmenter la part fabriquée au Vietnam dans les produits finis, de réduire la sous-traitance et de créer une chaîne de production fermée. Le but ultime est d’augmenter la valeur ajoutée des produits textiles vietnamiens.

Lê Tiên Truong, directeur général adjoint du Groupe du textile et de l’habillement du Vietnam (Vinatex) précise : « La filière textile/habillement vietnamienne prépare bien son intégration mondiale. Elle essaye d’améliorer la valeur ajoutée de ses produits en réduisant la dépendance aux importations de matières premières et en favorisant le design local. Ces préparatifs datent de plusieurs années, depuis le lancement par le gouvernement vietnamien de ses négociations avec les États-Unis pour parvenir à un accord de libre échange bilatéral, et à une entrée dans l’OMC. Aujourd’hui, le Vietnam prépare son adhésion à l’accord commercial transpacifique. Grâce à ces efforts, le taux de fabrication vietnamienne dans les produits finis s’élève désormais à 50%, contre 30% auparavant. »

Ce projet a pour objectif de faire de la filière textile/habillement une industrie de pointe capable de satisfaire les besoins nationaux, de créer de l’emploi et de mieux intégrer l’économie mondiale.

Selon ce projet, d’ici 2020, le Vietnam devrait posséder quelques grandes marques reconnues à l’échelle internationale. Le pays espère porter sa valeur d’exportation à 32 milliards de dollars en 2020 et à 65 milliards de dollars en 2030. - VNA