Un total de 19 avions américains, dont trois bombardiers furtifs B2, ont attaqué des objectifs en Libye dimanche à l'aube, a déclaré à l'AFP Kenneth Fidler, un porte-parole de l'US Africa Command à Stuttgart, en Allemagne.

Les raids ont été conduits par "trois B2 de l'armée de l'Air américaine, ainsi que par des F-15 et F-16 de l'armée de l'Air, et par un AV8-B des Marines", a déclaré M. Fidler.

Pour sa part, la France participe au-dessus de la Libye à l'une des plus importantes actions militaires de son histoire récente, avec plusieurs dizaines d'avions de chasse et des moyens maritimes considérables engagés.

Selon l'AFP, Paris mobilise le fleuron de ses capacités technologiques et affiche sa volonté d'être au premier rang de l'opération internationale.

Une vingtaine de Rafale et de Mirage 2000 sont entrés en action dès les premières heures de l'opération, deux frégates sont sur zone, et le porte-avions Charles de Gaulle, avec ses 2.000 marins, devait appareiller dimanche à la mi-journée pour être au large de la Libye.

Son "groupe aérien" est composé d'une vingtaine d'appareils, dont une quinzaine d'avions de chasse, en majorité des Rafale ainsi que des Super Etendard, plus anciens. A ceux-ci s'ajouteront des hélicoptères prévus en cas d'éjection de pilotes en mer ou sur le territoire libyen ainsi que deux Hawk-Eye, avions de contrôle aérien embarqués sur le porte-avions.

Samedi, la France a même pris pendant quelques heures le leadership de l'opération sous l'égide de l'ONU. Premiers à intervenir, les avions français ont procédé aux premières frappes contre les blindés des forces pro-Kadhafi.

Mais dès samedi soir, les Etats-Unis sont passés à l'offensive avec des frappes de missiles de croisières Tomahawks depuis les bâtiments américains au large de la Libye, ainsi que la Grande-Bretagne avec les premiers raids de Tornado.

Les attaques aériennes françaises, américaines et britanniques sont d'ailleurs "coordonnées" à partir d'un quartier-général américain basé à Stuttgart en Allemagne et le rôle de l'Otan n'a pas été clarifié.

"Il n'y aura pas de débarquement au sol, il n'y aura pas d'intervention terrestre", a répété samedi soir Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères, ce qui écarte le spectre d'une opération de type Afghanistan, où plusieurs milliers de soldats français -4.000 actuellement- sont déployés.

En martelant qu'il n'y aura pas d'intervention terrestre, les politiques tentent de rassurer contre un possible enlisement.

En bombardant les blindés libyens pour stopper les forces de Kadhafi, les forces françaises et les autres pays de la coalition veulent appuyer les insurgés dans la région de Benghazi.

La première phase de frappes aériennes menées contre la Libye est "un succès" et a permis d'instaurer une zone d'exclusion aérienne, a déclaré dimanche le plus haut gradé américain, l'amiral Michael Mullen, sur la chaîne de télévision ABC.

De leur côté, les autorités libyennes ont déclaré dimanche que les bombardements et les tirs de missiles de croisière Tomahawks des pays occidentaux ont fait au moins 48 morts et 150 blessés. Immédiatement après les frappes aériennes, le dirigeant libyen Kadhafi a déclaré que la Méditerranée allait devenir "un champ de bataille" en ajoutant qu'il armera ses habitants "pour faire face aux attaques occidentales et défendre la patrie". - AVI