Raid aériens dimanche à l'aube en Libye
Les raids ont été conduits par "trois B2 de l'armée de l'Air
américaine, ainsi que par des F-15 et F-16 de l'armée de l'Air, et par
un AV8-B des Marines", a déclaré M. Fidler.
Pour sa
part, la France participe au-dessus de la Libye à l'une des plus
importantes actions militaires de son histoire récente, avec plusieurs
dizaines d'avions de chasse et des moyens maritimes considérables
engagés.
Selon l'AFP, Paris mobilise le fleuron de ses
capacités technologiques et affiche sa volonté d'être au premier rang
de l'opération internationale.
Une vingtaine de Rafale
et de Mirage 2000 sont entrés en action dès les premières heures de
l'opération, deux frégates sont sur zone, et le porte-avions Charles de
Gaulle, avec ses 2.000 marins, devait appareiller dimanche à la
mi-journée pour être au large de la Libye.
Son "groupe
aérien" est composé d'une vingtaine d'appareils, dont une quinzaine
d'avions de chasse, en majorité des Rafale ainsi que des Super
Etendard, plus anciens. A ceux-ci s'ajouteront des hélicoptères prévus
en cas d'éjection de pilotes en mer ou sur le territoire libyen ainsi
que deux Hawk-Eye, avions de contrôle aérien embarqués sur le
porte-avions.
Samedi, la France a même pris pendant
quelques heures le leadership de l'opération sous l'égide de l'ONU.
Premiers à intervenir, les avions français ont procédé aux premières
frappes contre les blindés des forces pro-Kadhafi.
Mais
dès samedi soir, les Etats-Unis sont passés à l'offensive avec des
frappes de missiles de croisières Tomahawks depuis les bâtiments
américains au large de la Libye, ainsi que la Grande-Bretagne avec les
premiers raids de Tornado.
Les attaques aériennes
françaises, américaines et britanniques sont d'ailleurs "coordonnées" à
partir d'un quartier-général américain basé à Stuttgart en Allemagne et
le rôle de l'Otan n'a pas été clarifié.
"Il n'y aura pas
de débarquement au sol, il n'y aura pas d'intervention terrestre", a
répété samedi soir Alain Juppé, le ministre français des Affaires
étrangères, ce qui écarte le spectre d'une opération de type
Afghanistan, où plusieurs milliers de soldats français -4.000
actuellement- sont déployés.
En martelant qu'il n'y aura pas d'intervention terrestre, les politiques tentent de rassurer contre un possible enlisement.
En bombardant les blindés libyens pour stopper les forces de Kadhafi,
les forces françaises et les autres pays de la coalition veulent
appuyer les insurgés dans la région de Benghazi.
La
première phase de frappes aériennes menées contre la Libye est "un
succès" et a permis d'instaurer une zone d'exclusion aérienne, a
déclaré dimanche le plus haut gradé américain, l'amiral Michael Mullen,
sur la chaîne de télévision ABC.
De leur côté, les
autorités libyennes ont déclaré dimanche que les bombardements et les
tirs de missiles de croisière Tomahawks des pays occidentaux ont fait
au moins 48 morts et 150 blessés. Immédiatement après les frappes
aériennes, le dirigeant libyen Kadhafi a déclaré que la Méditerranée
allait devenir "un champ de bataille" en ajoutant qu'il armera ses
habitants "pour faire face aux attaques occidentales et défendre la
patrie". - AVI