Quitter la ville pour une île

L’exode rural est actuellement un phénomène courant dans tout le pays. Pourtant, il y a des jeunes qui choisissent de rester dans leur village natal ou sur une île lointaine.

Hanoi (VNA) - L’exode rural est actuellement un phénomène courant dans tout le pays. Pourtant, il y a des jeunes qui refusent de saisir les opportunités offertes par les centres urbains pour faire le choix de rester dans leur village natal ou sur une île lointaine.

Quitter la ville pour une île ảnh 1Dang Hùng Cuong (1er à gauche) et ses deux petits frères ont décidé de s’installer dans leur village natal. Photo : CTV/CVN

Ils sont des jeunes de l’île Son, commune de Lai Son, district de Kiên Hai, province de Kiên Giang (Sud). Refusant de rejoindre les centres urbains comme Hô Chi Minh-Ville, Cân Tho et Vung Tàu (Sud), ils sont retournés dans leur village natal pour s’y installer.

Changer de carrière

Dang Hùng Cuong, un homme de 30 ans à la peau bronzée, typique d’un habitant de la région côtière, a choisi d’être guide touristique et fournisseur de services d’hôtellerie dans la commune insulaire de Lai Son. Son travail consiste à accompagner les voyageurs en plongée pour admirer les récifs de coraux colorés et chasser les oursins épineux.

Quand on l’écoute présenter aux touristes les sites incontournables de Lai Son avec enthousiasme et fierté, il est difficile d’imaginer qu’il a été ingénieur. "La plupart des habitants de la commune insulaire de Lai Son sont des pêcheurs, et mon père ne fait pas exception. Après le bac, j’ai étudié l’électronique marine pendant trois ans, puis j’ai ouvert un magasin pour réparer les appareils électroniques utilisés sur les bateaux", raconte Cuong.

Cependant, son affaire n’a pas prospéré car l’activité de pêche à Lai Son a commencé à ralentir, les pêcheurs abandonnant peu à peu leur vocation et les jeunes allant s’installer de plus en plus dans les grandes villes pour gagner leur vie.

"Les habitants de mon village natal partaient et le nombre de touristes sur l’île ne cessait de grimper, c’est ce qui m’a amené à envisager de travailler dans le tourisme", se souvient- il.

Grâce à l’encouragement et au soutien de son petit frère, Cuong a réaménagé sa maison et l’a transformée en chambre d’hôtes. Avec l’expérience et les connaissances acquises au cours des journées de pêche avec son père, Cuong a aussi décidé de devenir guide touristique.

"J’ai étudié sur Internet les façons pour commercialiser le service touristique.  J’ai également suivi une courte formation pour apprendre le métier de guide. Ma femme est chargée de faire la cuisine et d’amener les voyageurs au marché en les aidant à choisir les fruits de mer les plus frais disponibles", partage Cuong. Il ajoute : "Après deux ans, avec le nombre de voyageurs de plus en plus important, je dispose d’un revenu stable. Pourtant, je maintiens toujours mes services de réparation des équipement électroniques pour aider ceux qui continuent à pêcher. Depuis que j’ai décidé de rester sur cette île, je suis prêt à faire tout ce dont les gens ont besoin".

Quitter la ville pour une île ảnh 2Un des casse-tête est de convaincre les élèves de l’île d'aller à l'école. Photo : VNA/CVN

Comme Dang Hùng Cuong, ses deux petits frères ont également décidé d’y rester et de faire de l’île leur maison.

Diplômé de l’Université d'aquaculture de Hô Chi Minh-Ville, Dang Van Huong pouvait choisir de rester dans la mégapole du Sud. Mais il a décidé de retourner sur l'île et de s'engager dans des travaux agricoles. Il a ensuite été nommé vice-président du Comité populaire de la commune de Lai Son, chargé des affaires sociales.

Par sa jeunesse et son enthousiasme, Dang Van Huong a recommandé et dirigé de nombreux programmes de tourisme communautaire. Il a coopéré avec plusieurs universités pour organiser des cours de formation portant sur l’hôtellerie, la restauration, la communication en faveur des habitants locaux.

"Mon père était originaire de la province centrale de Binh Dinh. Il a suivi un pêcheur au Sud et s’est installé ici. Cette île l’a sauvé et nourri. C’est également là que nous avons grandi, et nous avons à l’égard de ce lieu une dette énorme", explique Huong à propos de sa décision d’y revenir.

L’avenir en question

Son plus jeune frère, Dang Thanh Phong, 27 ans, a appris autrefois à réparer des téléphones. Aussi, quand l’île a été connectée au réseau électrique national en 2016 et que les habitant ont pu acheter des commodités modernes comme des téléviseurs, des réfrigérateurs et des machines à laver, il a appris tout de suite à maintenir et à réparer ces appareils.

"Quand j’étais plus jeune, je travaillais à Binh Dinh (Centre), Vung Tàu et Binh Duong (Sud). Avec mon métier, j'avais l’impression d’être un tout petit grain de sable dans les grandes villes, mais, ici, je me sens vraiment utile", raconte Phong.

"En 1997, quand j’avais 10 ans, le typhon dévastateur Linda a frappé la mer au Sud-Ouest. Mes grands-parents ont demandé à toute la famille de quitter cet endroit pour se  rendre à Vung Tàu. Dix ans plus tard, j’ai décidé de retourner sur l’île après avoir terminé une formation d’enseignant d’anglais dans une université", partage Nguyên Thi Phuong Thi, enseignante au lycée de Lai Son. Elle fait partie d’une douzaine de jeunes locaux âgés de 24 à 33 ans qui sont retournés dans leur pays natal après avoir effectué leurs études dans les villes.

"Ma famille est restée à Vung Tàu, et je suis là par ma propre volonté. Comme si destin voulait me conforter dans mon choix, sur le bateau du retour, j’ai rencontré un ami d’enfance qui venait d’obtenir son diplôme en pédagogie de chimie-biologie et qui retournait aussi sur l'île pour devenir enseignant ici, tout comme moi. Bien sûr, nous étions ravis de nous revoir", se souvient Phuong Thi.

La directrice du lycée de Lai Son, Tô Thi Minh Hoan, fait savoir : "Nous avons vraiment eu du mal à recruter des enseignants locaux. Le Service de l’éducation de la province de Kiên Giang a dû mobiliser des enseignants venant d'ailleurs. Difficultés d’adaptation à la vie locale, difficultés à vivre sur une île, ils demandaient de retourner sur la terre ferme après trois ans la plupart du temps".

"Un des casse-tête est de convaincre les élèves de l’île d'aller à l'école. Après 15 ans, la plupart abandonnaient leurs études pour aller pêcher ou quitter l'île pour Binh Duong ou Hô Chi Minh-Ville pour travailler dans des zones industrielles. Les plus petits suivaient leurs parents dans d’autres villes et provinces", déclare Mme Hoan. "Les enseignants locaux, qui peuvent vraiment comprendre la situation de chaque élève et les difficultés de chaque famille, trouveraient plus facile de travailler avec les parents et d’aider à réduire le taux d’absentéisme dans les écoles", conclut-elle.-CVN/VNA

Voir plus

Selon le Rapport sur le développement humain 2025, avec un IDH de 0,766 en 2023, le Vietnam se classe 93e sur 193 pays et territoires. Photo : VNA

IDH : Le Vietnam se distingue malgré le ralentissement économique mondial

Le Vietnam se maintient dans la catégorie des pays à développement humain élevé, avec un IDH de 0,766 en 2023, se classant 93e sur 193 pays et territoires, selon selon le Rapport sur le développement humain 2025 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), publié lundi 12 mai à Hanoi.

Cérémonie de bain de Bouddha à Hô Chi Minh-Ville. Photo: CVN

Vesak 2025 : unité, bienveillance et engagement pour un monde de paix

La grande fête du Vesak est considérée comme un festival spirituel et culturel mondial, un moment où l’humanité tout entière se tourne vers les valeurs universelles de la sagesse bouddhique : la compassion, la sagesse et la paix pour un monde contemporain encore tourmenté.

La vice-présidente de l’Assemblée nationale, Nguyên Thi Thanh. Photo: VNA

15e Assemblée nationale: les députés examinent la réduction du mandat

Poursuivant sa 9e session, la 15e Assemblée nationale (AN) a tenu ce lundi 12 mai une séance plénière et écouté la vice-présidente de l’AN, Nguyên Thi Thanh qui a présenté une proposition visant à réduire de trois mois le mandat des Conseils populaires à tous les niveaux pour la période 2021-2026 ainsi que la date des élections des députés pour la 16e AN et les membres des Conseils populaires à tous les niveaux pour la période 2026-2031.

L'architecte vietnamienne Trân Thi Ngu Ngôn, cofondatrice de Tropical Space, a reçoit le prix "Diversity in Architecture" (DIVIA) 2025. Photo: VNA

Une architecte vietnamienne récompensée par le prix DIVIA 2025 en Italie

L'architecte vietnamienne Trân Thi Ngu Ngôn, cofondatrice de Tropical Space, a reçu le prix "Diversity in Architecture" (DIVIA) 2025 lors d'une cérémonie organisée le 10 mai à Venise. Elle a été sélectionnée parmi sept meilleures femmes architectes du monde entier et désignée lauréate de cette édition.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh prend la parole lors de la réunion. Photo: VNA

Le Premier ministre Pham Minh Chinh appelle à éradiquer les maisons précaires d’ici fin 2025

Lors de la 4e réunion du Comité de pilotage central pour la mise en œuvre du programme d’éradication des maisons précaires et délabrées à l’échelle nationale, tenue dans la matinée du 11 mai, le Premier ministre Pham Minh Chinh, également président du Comité, a souligné que chaque maison illustre la responsabilité, l’esprit de solidarité nationale, la fraternité et le partage de toute la communauté.

Un professeur de l'Université d'Industrie de Ho Chi Minh-Ville enseigne à des étudiants au laboratoire IoT et IA. Photo : VNA

Les universités vietnamiennes misent sur la recherche et l’esprit entrepreneurial

La recherche scientifique au sein des établissements d’enseignement supérieur joue un rôle clé dans l’amélioration de la qualité de l’enseignement et la production de nouvelles connaissances, contribuant ainsi au développement durable du pays. Ces dernières années, les activités de recherche universitaire au Vietnam ont connu un essor significatif.

Des tableaus brodés sur des feuilles de Bodhi. Photo: NDEL

À Ninh Binh, les tableaux aux feuilles de Bodhi brodés au fil de la tradition

L’arbre Bodhi, considéré comme un symbole sacré du bouddhisme, est largement planté dans la province de Ninh Binh, le long des chemins et dans des sites historiques ou touristiques spirituels. Des habitants de la commune de Gia Sinh, dans le district de Gia Viên, ont transformé des feuilles de l’arbre Bodhi en œuvres artistiques imprégnées de spiritualité.

Des gens participent au don de sang volontaire. Photo: VNA

Solidarité et compassion : Hô Chi Minh-Ville lance le Mois humanitaire 2025

Le 8 mai, à l'occasion du 50ᵉ anniversaire de la Libération du Sud et de la Réunification nationale, de la Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que du 135ᵉ anniversaire de la naissance du Président Hô Chi Minh (19 mai), la Croix-Rouge vietnamienne, en coordination avec le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, a lancé le "Mois humanitaire" national 2025, sous le thème : "Parcours humanitaire - Répandre l'amour".

Le vice-Premier ministre permanent Nguyên Hoa Binh s’exprime en clôture de la 20e Journée du Vesak des Nations Unies, à Hô Chi Minh-Ville, le 8 mai. Photo : VNA

Le Vesak 2025 au Vietnam se conclut par une déclaration historique

Soulignant la réponse du bouddhisme aux défis mondiaux urgents, cette déclaration aborde, entre autres, la solidarité et la tolérance pour la dignité humaine, le développement de la paix intérieure pour la paix mondiale, la guérison par la pleine conscience et la réconciliation, et la promotion de la solidarité et de la coopération pour l’harmonie mondiale.