Ninh Thuân (VNA) - La pêche fait partie de ces activités qui font la richesse de certaines localités, mais qui en constituent également le patrimoine culturel… Témoin Cà Ná, une commune de la province centrale de Ninh Thuân, qui correspond tout à fait à l’idée que l’on peut se faire du «village de pêcheurs»…
Les habitants de Cà Ná vivent essentiellement de la pêche, de l’aquaculture, de la transformation des fruits de mer, mais aussi du tourisme. Il faut dire que les quatre cinquièmes des bateaux de pêche de la province de Ninh Thuân ont Cà Ná pour port d’attache, Cà Ná qui signifie récif en cham, eu égard à ses côtes acérées, qui ont parfois des airs de Bretagne…
Sur place, les pêcheurs ont tendance à faire cause commune. Ainsi, ils augmentent la productivité, tout en réduisant les coûts de production. Du coup, les bateaux ont des tâches bien spécifiques: il y a ceux qui rapportent des fruits de mer au port, ceux qui ravitaillent les autres en carburant et en produits de première nécessité. «Efficacité» semble être le maître mot de ces escadrilles de pêcheurs. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Trinh Kim Anh, qui en fait partie…
«C’est surtout entre juin et septembre que ça se passe… Il faut savoir qu’un équipage compte généralement une bonne quinzaine de personnes et qu’un bateau de pêche, ça peut aller vite, quand même… Ce qui se passe, c’est que les sorties en large, on les fait en flottille: de 5 à 10 bateaux… Sachant que chaque bateau peut ramener de 5 à 30 tonnes de poissons, après, ça va chercher facilement dans les 500 millions, voire 3, 4, 5 milliards de dôngs», nous dit-il.
À ce jour, la commune dispose de deux ports de pêche modernes, capables d’accueillir 1.200 bateaux, ce qui en fait le point de ralliement des pêcheurs du Centre méridional, comme nous l’explique Nguyên Thanh Xuân, le chef du groupe des pêcheurs de Cà Ná.
«Il y a un premier port qui a été construit il y 20 ans, et un autre qui est beaucoup plus récent et surtout beaucoup plus moderne, et qui permet de répondre aux besoins des pêcheurs de la région. Ici, il y a des bateaux qui viennent des provinces de Binh Dinh et de Khanh Hoà», nous indique-t-il.
Telles qu’elles ont été conçues, les infrastructures du port de Cà Ná sont à même de recevoir des bateaux de pêche en cas de tempête. La sécurité est du reste l’une des préoccupations des autorités, au même titre que la défense de la souveraineté maritime et insulaire du pays, comme nous le rappelle Nguyên Duy Lân, le vice-président du comité populaire de Cà Ná.
«On encourage bien sûr les pêcheurs à aller au large autant que possible, mais on les tient informés des conditions météo… On leur donne aussi des drapeaux vietnamiens à hisser sur les bateaux… Sinon, quand ils sont à terre, les pêcheurs confectionnent du nuoc mam, certains d’entre eux, en tout cas. C’est un très bon nuoc mam, qui se vend bien», nous indique-t-il.
Les pêcheurs peuvent aussi compter sur le soutien des soldats et des garde-côtes. Leur présence en mer les rassure et les conforte dans leur détermination à défendre la souveraineté de la mer et des îles. C’est ce qu’a pu constater Phan Minh Hiêu, le chef du poste de contrôle frontalier de Cà Ná…
«On les aide à accomplir toutes les procédures administratives dont ils ont besoin, et à trouver des refuges en cas de tempête ou de catastrophe naturelle… On les encourage aussi à se regrouper et à former de véritables flottilles», nous précise-t-il.
Chaque matin, des bateaux déchargent leur cargaison au port de pêche de Cà Ná, et en général, la pêche est abondante… Les pêcheurs, eux, savent qu’ils ont encore de beaux jours devant eux…-VOV/VNA