Quang Ngai (VNA) - L’île de Ly Son (province de Quang Ngai, Centre) accueille chaque jour davantage de touristes, vietnamiens ou non. Problème, les déchets s’amoncellent, à tel point que certains n’hésitent plus à participer à leur ramassage.
Les quelque 22.000 habitants de Ly Son et les touristes rejettent chaque jour environ 30 tonnes de déchets. Une infime partie de ce gigantesque volume est ramassée et incinérée. Pourtant, le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement a investi dans la construction d’une usine de traitement des déchets solides d’une capacité de 12 tonnes par jour. En réalité, ce complexe ne parvient à en traiter qu’environ 2 tonnes chaque jour. Le reste est rejeté... directement dans la mer.
Des déchets partout ! La plage de 7 km qui s’étire du hameau de Tây An (commune d’An Vinh) au hameau de Dông (commune d’An Hai) en est constellée, avec les odeurs de putréfaction qui vont avec. Le site a beau être superbe, les touristes ne peuvent que retenir cette image, le cœur serré, et repartir, dépités par ce triste spectacle. «L’île de Ly Son est splendide mais il y a trop de déchets. On réfléchit à deux fois avant de nous baigner quand on voit tous ces déchets flotter à la surface de l’eau», déplore Tôn Nu Khanh Ngoc, une touriste de Hô Chi Minh-Ville.
Pour une île de Ly Son propre
La situation est peut-être en passe de changer. Les premiers jours d’octobre, les habitants de l’île de Ly Son ont découvert avec étonnement un groupe de touristes portant des uniformes floqués du logo du voyagiste Oxalis ramasser les déchets sur la plage. Ces «touristes», comme les appellent les îliens, sont en réalité du personnel d’Oxalis. Au début, leur travail attise tous les regards des femmes en train d’éplucher les ails (spécialité de l’île) sur le quai de la plage. «J’ai pensé que ce groupe de touristes était venu faire de la photo», raconte Duong Thi Tinh, de la commune d’An Vinh.
L’effet de surprise passé, quelques habitants se joignent à eux en ratissant les déchets. Certains apportent des cuvettes et des tonneaux pour y déposer les ordures, les centaines de sacs plastiques apportés par le personnel du voyagiste étant déjà tous pleins. «Les locaux rejettent toujours les déchets à la mer. Personne ne fait attention à l’environnement. Quand j’ai vu ces touristes ramasser les ordures pour la propreté de notre île, j’ai décidé de me joindre à eux», confie M. Muoi, qui vit à proximité du site touristique Công To Vo.
Comme les locaux, plusieurs touristes - des vrais cette fois - ont d’abord observé avec curiosité les activités du groupe, avant de le rejoindre. «Au début, nous pensions emmener nos employés en voyage au Laos. Mais quand nous avons été informés qu’un tour sur l’île de Ly Son pour aider les locaux à éplucher les ails et à ramasser les déchets avait été mis sur pied, nous avons décidé de nous y inscrire, informe Nguyên Châu My, vice-directeur du voyagiste Oxalis. La société veut souligner la responsabilité de chaque employé en matière de respect de l’environnement dans les sites touristiques. Il faut penser aux gens qui viendront ici après et donc maintenir la propreté des lieux».
La plupart des employés du voyagiste Oxalis ont moins de 30 ans. Avant leur départ, ils ont fait des recherches sur l’état de propreté de cette île. «Jamais je n’aurais pu imaginer que l’île de Ly Son, un site touristique réputé, soit recouverte de déchets comme c’est le cas», souffle Nguyên Thành Dat, 23 ans. «Les locaux et les touristes, sans exception, doivent faire preuve de responsabilité dans la protection de l’environnement».
Plusieurs participants ont présenté leurs activités sur leur page Facebook, afin de faire des émules. «C’est simple : si tous les touristes pensent à ramasser leurs propres ordures, les sites touristiques du pays attireront plus de voyageurs», souligne Dô Tuân Anh, directeur du voyagiste Viet Mark, l’initiateur du tour consacré au ramassage des déchets à Ly Son.
Les responsables locaux saluent évidemment cette initiative. «Je souhaite que ce tour donne aux habitants la conscience de la nécessité de respecter l’environnement. J’espère que d’autres personnes viendront et uniront leurs efforts pour rendre plus propre notre île», dit à son tour Nguyên Dang Vu, directeur du Service de la culture, des sports et du tourisme de la province de Quang Ngai. - CVN/VNA