Cà Mau (VNA) – Au cœur d’une ville animée de l’extrême-Sud du pays existe un paradis ornithologique. Cet espace incongru est le fruit de la persévérance de l’agronome Lê Thi Liêu.
Le parc aux oiseaux de Minh Hai compte des dizaines de milliers d’habitants ailés de diverses espèces, dont plusieurs inscrites dans le Livre Rouge du Vietnam. Son existence au sein même de la ville de Cà Mau, chef-lieu de la province homonyme à l’extrême-Sud, est un petit miracle. Fruit de la réflexion et du travail d’une femme septuagénaire, Lê Thi Liêu, tendrement surnommée par les habitants locaux "Mme Liêu les oiseaux".
Lê Thi Liêu, diplômée de l’Université d’agronomie de Hanoï, spécialisation d’élevage, et son mari, aussi son confrère, se sont portés volontaires à la fin des années 1970 pour venir travailler à U Minh, une vaste région marécageuse à cheval sur les provinces de Cà Mau et Bac Liêu, à l’extrême-Sud du pays. À cette époque-là, cette région était encore très sauvage.
La vie de la jeune agronome s’attacha au monde des animaux sauvages à la suite d’un incendie dans la forêt d’U Minh qui tua nombre de bêtes dont des pythons ("matières premières" pour la production pharmaceutique).
Employée de l’entreprise phar-maceutique Minh Hai, Liêu fut alors chargée de mener un projet de recherche sur la protection des pythons et crocodiles, menacés d’extermination par les trafiquants. Le projet de Liêu fut d’encourager leur élevage chez les habitants. Une pierre deux coups : ces espèces rapportèrent gros à leurs éleveurs et prolifèrent rapidement. De plus, grâce à un livre sur les techniques d’élevage écrit par Lê Thi Liêu elle-même, ce mouvement fit tache d’huile dans toute la région.
En 1987, ce projet inédit de Lê Thi Liêu se vit même décerner la médaille d’or à la Foire-exposition nationale, à Hanoï. Dans les années 1980, Lê Thi Liêu reçut comme mission de créer un "parc aux oiseaux" au milieu de la ville de Cà Mau. Un vrai défi car une agglomération urbaine animée n’est pas vraiment un habitat idéal pour des oiseaux sauvages.
Ce fut l’occasion pour Lê Thi Liêu de faire ses preuves. "Tout d’abord, il fallut créer un habitat sûr et accueillant", explique-t-elle. Dans un vaste secteur planifié, Liêu fit planter des arbres de diverses espèces, creuser des mares et canaux où des poissons furent lâchés…
Elle se rendit dans des forêts, parfois dans des provinces environnantes, pour recueillir des oiseaux sauvages de toutes sortes, et les ramena au parc. "Les premiers temps, nous devions les soigner et les nourrir comme des enfants", confie-t-elle.
Des "appelants" pour peupler le parc
Lê Thi Liêu, diplômée de l’Université d’agronomie de Hanoï, spécialisation d’élevage, et son mari, aussi son confrère, se sont portés volontaires à la fin des années 1970 pour venir travailler à U Minh, une vaste région marécageuse à cheval sur les provinces de Cà Mau et Bac Liêu, à l’extrême-Sud du pays. À cette époque-là, cette région était encore très sauvage.
La vie de la jeune agronome s’attacha au monde des animaux sauvages à la suite d’un incendie dans la forêt d’U Minh qui tua nombre de bêtes dont des pythons ("matières premières" pour la production pharmaceutique).
Employée de l’entreprise phar-maceutique Minh Hai, Liêu fut alors chargée de mener un projet de recherche sur la protection des pythons et crocodiles, menacés d’extermination par les trafiquants. Le projet de Liêu fut d’encourager leur élevage chez les habitants. Une pierre deux coups : ces espèces rapportèrent gros à leurs éleveurs et prolifèrent rapidement. De plus, grâce à un livre sur les techniques d’élevage écrit par Lê Thi Liêu elle-même, ce mouvement fit tache d’huile dans toute la région.
En 1987, ce projet inédit de Lê Thi Liêu se vit même décerner la médaille d’or à la Foire-exposition nationale, à Hanoï. Dans les années 1980, Lê Thi Liêu reçut comme mission de créer un "parc aux oiseaux" au milieu de la ville de Cà Mau. Un vrai défi car une agglomération urbaine animée n’est pas vraiment un habitat idéal pour des oiseaux sauvages.
Ce fut l’occasion pour Lê Thi Liêu de faire ses preuves. "Tout d’abord, il fallut créer un habitat sûr et accueillant", explique-t-elle. Dans un vaste secteur planifié, Liêu fit planter des arbres de diverses espèces, creuser des mares et canaux où des poissons furent lâchés…
Elle se rendit dans des forêts, parfois dans des provinces environnantes, pour recueillir des oiseaux sauvages de toutes sortes, et les ramena au parc. "Les premiers temps, nous devions les soigner et les nourrir comme des enfants", confie-t-elle.
Des "appelants" pour peupler le parc
Le parc aux oiseaux de Minh Hai compte des dizaines de milliers d’habitants ailés de diverses espèces. Photo : CTV/CVN
Mais, comment faire pour accroître la population aviaire du parc ? Cette question la tourmenta longtemps, avant qu’une idée lumineuse lui vint en tête : attirer les oiseaux sauvages à l’aide d’"appelants". Dans le milieu cynégétique, l’appelant est un oiseau captif dont les cris doivent attirer les autres oiseaux de la même espèce ou autres.
Liêu coupa les rémiges de ses appelants pour qu’ils ne puissent plus s’envoler. "Bénéficiant sur place de nourriture et d’un environnement de vie agréable, ils attirèrent par leurs cris leurs congénères sauvages", explique l’agronome.
Jour après jour, des oiseaux sauvages de diverses espèces affluèrent au parc. Afin de les retenir, Liêu leur prépara une nourriture spéciale, en mélangeant du marc de café aux aliments ordinaires. Une nourriture tellement savoureuse que les visiteurs ailés arrivèrent chaque jour plus nombreux.
La population du parc aux oiseaux de Minh Hai grossit d’année en année. Les oiseaux partent le matin, et rentrent le soir pour se régaler d’un "dîner" savoureux, avant de se percher sur leur branche préférée. De plus, leurs nids sont bien protégés.
La renommée du parc a retenti bien loin des limites de la ville. Nombre d’agents expérimentés du site sont allés dans diverses localités au Sud pour aider à la création d’autres sanctuaires ornithologiques. Résultat : une vingtaine de nouveaux parcs ont fait leur apparition à Cà Mau et Bac Liêu.
Une fois directrice du parc, Mme Liêu ambitionna de le transformer en un "terroir caractéristique de l’extrême-Sud du pays". Dans le cadre d’un nouveau projet, elle introduisit des arbres de diverses localités, créant la "forêt de palétuviers de Nam Can", le "jardin de longaniers de Bac Liêu", et bien d’autres vergers et forêts de plantes ligneuses. Hormis les oiseaux, le parc abrite aussi reptiles, mammifères, cervidés, carnivores... "Quelle joie de voir de mes propres yeux une petite loutre", confie Liêu.
Rebaptisé "Parc national du 19 Mai de Minh Hai", celui-ci est devenu un modèle. Les réussites des projets de l’agronome Lê Thi Liêu lui ont valu la médaille "Pour l’œuvre scientifique du pays".
En retraite, l’agronome septua-génaire s’intéresse toujours au sort du Parc national du 19 Mai face à l’urbanisation galopante. "C’est vraiment un merveilleux paysage caractéristique du Sud. Il nous faudra le sauvegarder comme tel", indique-t-elle. – CVN/VNA