Taïwan (Chine) a confirmé mercredi son premier cas "importé" de grippe aviaire H7N9, la souche responsable de la contamination d'une centaine de personnes en Chine, essentiellement dans le sud et l'est du pays, dont 22 sont décédées, selon l'AFP.

Un homme de 53 ans qui travaillait dans la ville chinoise de Suzhou (est) a présenté des symptômes grippaux trois jours après son retour à Taipei, via Shanghaï, le 9 avril, a annoncé le Centre de contrôle des maladies infectieuses de Taïwan.

Hospitalisé depuis le 16 avril, cet homme de médiocre condition physique, sujet à l'hypertension et souffrant d'une hépatite, se trouve depuis dans un état "grave", selon un communiqué du centre.

Il n'avait pas été en contact avec des volailles vivantes ou des oiseaux lors de son séjour en Chine et n'avait pas consommé de volaille insuffisamment cuite, ajoute ce communiqué.

Les autorités taïwanaises ont placé sous surveillance 139 personnes ayant été en contact avec lui, dont 110 agents dans trois hôpitaux.

Depuis que Pékin a rapporté, le 31 mars dernier, le décès de deux personnes infectées par la souche H7N9, la vaste majorité des contaminations ont été enregistrées dans l'est de la Chine.

Même si la progression est lente, de nouveaux cas sont annoncés chaque jour. Le dernier bilan était mercredi de 108 personnes infectées, dont 22 décédées, dont une forte proportion de personnes âgées.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé vendredi à Pékin étudier le cas de "foyers familiaux" - plusieurs contaminations dans une même famille -tout en se voulant rassurante sur un risque de transmission interhumaine du virus H7N9.

Ce virus est toutefois l'un des virus de la grippe les plus mortels, a indiqué mercredi un membre de l'équipe de l'OMS.

Comme pour la souche H5N1 de la grippe aviaire, la plus commune, les scientifiques redoutent qu'une mutation virale ne permette des contaminations entre humains, ce qui pourrait déclencher une pandémie.

La Chine, pays le plus peuplé au monde, est considéré à risque en raison de ses dizaines de millions de volailles. En 2005 et 2006, au plus fort de l'épizootie, les autorités avaient réagi fortement en lançant de vastes campagnes de vaccination des volailles, ce qui leur avait permis de contrôler la situation.

Taïwan craint pour sa part les migrations d'oiseaux sauvages, l'île n'étant séparée du continent que par le détroit de Formose large de 150 à 200 km environ. -VNA