Ce Têt précoce,organisé par les autorités locales, a vu renaître une tradition pour lemoins originale : taper sur les fesses de l’élu(e) de son cœur !Attention, ça n’a rien de vulgaire ! Loin s’en faut.
Sous un beau soleil printanier, les communes de Khau Vai, de Can ChuPhin et de Lung Pu voient affluer des foules. De nombreux jeunesviennent de Dông Van, un district voisin. Dans leurs tenuestraditionnelles multicolores, jeunes gens et jeunes filles jouent à desjeux fokloriques comme le lancer de balle d’étoffe ou le tir à la corde,dansent avec la flûte de pan ou se livrent à des concours de chantsalternés.
Doc Viet Thanh, président du comitépopulaire de la commune de Lung Pu, a indiqué: "Ce sont les autorités dela province et du district qui ont décidé d’organiser cette année unTêt précoce pour les Mong. Dans notre commune, Lung Pu, nous faisons denotre mieux pour que ce Têt soit vraiment joyeux."
En effet, c’est un Têt on ne peut plus joyeux ! Pour la première fois,une vieille tradition originale des Mong a été restaurée. Elle consiste àtaper sur les fesses de l’élu(e) de son cœur… 9 fois pour lui exprimerson amour. Cette coutume n’est valable qu’aux premiers jours de l’année.
Lorsque les yeux se sont croisés et que le courantest passé, c’est le garçon qui prendra l’initiative de taper sur lesfesses de la fille. Si elle acquiesce, c’est donc à son tour de fairepareil vis-à-vis du garçon. Lui vers elle, elle vers lui… 9 fois sontnécessaires pour que la déclaration d’amour soit officiellementacceptée. Reste à attendre l’intervention d’une entremetteuse pour quele mariage soit enfin organisé.
En fait, rien n’estle fait du hasard. Dans la plupart des cas, les jeunes couples seconnaissent déjà. Se taper les fesses lors d’une fête printanière n’estqu’une occasion pour eux de se revoir et de décider, oui ou non, ilstiennent à passer ensemble le reste de leur vie.
Giang Thi Du est une Mong de la commune de Ta Lung a fait savoir: "Cettecoutume, j’en ai entendu mes parents et mes frères parler depuislongtemps. C’est super de la voir restaurée. J’espère qu’elleredeviendra une pratique courante lors des rencontres galantes duprintemps."
Le souhait de Giang Thi Du est partagépar Nguyen Chi Thuong, président du comité populaire du district de MeoVac. "Cette année, les autorités du district ont demandé aux servicescompétents de faire appel aux experts pour pouvoir restaurer cettetradition chère aux Mong. Désormais, à chaque fête printanière, lesjeunes Mong pourront se taper les fesses comme l’ont fait leursancêtres," a-t-il indiqué.
Le soleil a disparuderrière les montagnes, mais la joie brille encore sur le visage desjeunes Mong… et des touristes, tous comblés d’avoir pu assister à l’unedes fêtes les plus originales qu’ils n’aient jamais vues. –VNA