Philippines : Fin du ramadan, l'armee decrete une treve a Marawi hinh anh 1Les forces armées vont observer une «pause humanitaire» à Marawi, dimanche 25 juin 2017. Photo: AFP
 

Manille (VNA) - L'armée philippine a décrété un cessez-le-feu de huit heures dimanche dans son offensive contre des islamistes qui occupent Marawi, ville ravagée du sud de l'archipel, pour permettre aux habitants de fêter la fin du ramadan.

Le général Eduardo Ano, chef de l'état-major philippin, a expliqué que ses forces observeraient une «pause humanitaire» à Marawi, la plus grande ville musulmane des Philippines catholiques, pendant l'Aid al-Fitr, qui marque la fin du mois du jeûne musulman.

«Nous décrétons la suspension des opérations actuelles dans la ville en cette journée, afin de témoigner de notre respect pour la foi musulmane», a déclaré le général Ano dans un communiqué. «C'est le témoignage que les forces armées des Philippines sont déterminées à offrir à nos frères musulmans, en particulier dans la ville de Marawi, l'opportunité de célébrer cet événement festif».

Pendant le ramadan, mois de piété et de prière, les fidèles s'abstiennent de manger, de boire et d'avoir des rapports sexuels du lever au coucher du soleil.

Le 23 mai, des centaines de djihadistes brandissant le drapeau noir du groupe Etat islamique (EI) et forts du soutien de combattants étrangers ont pris le contrôle de quartiers entiers de Marawi, dans la région méridionale de Mindanao. Les affrontements, meurtriers, avec les forces philippines, durent toujours.

Marawi s'est vidée de la quasi totalité de ses 200.000 habitants mais les civils restés sur place servent de boucliers humains aux djihadistes , selon les autorités.

En réaction, le président Rodrigo Duterte avait décrété la loi martiale à travers la région de Mindanao, où vivent 20 millions de personnes, accusant les islamistes de vouloir décréter un «califat» dans la région.

Les forces philippines mènent une campagne intensive de bombardements aériens ainsi que des combats au sol mais n'ont pas réussi à déloger les djihadistes des poches où ils se sont retranchés.

Marawi, sise au bord d'un lac, était réputée pour le dynamisme de son commerce. Mais dans la ville considérée comme la capitale culturelle musulmane de l'archipel, certains quartiers sont tellement ravagés qu'ils évoquent la localité syrienne d'Alep. –AFP/VNA